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L'Afrique, les défis du développement

Dissertation : L'Afrique, les défis du développement. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  5 Mai 2019  •  Dissertation  •  2 809 Mots (12 Pages)  •  2 846 Vues

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L'Afrique, les défis du développement :

        L’Afrique, 3e continent au monde par sa superficie, derrière l’Asie et l’Amérique, le 2e par sa population, derrière l’Asie, depuis qu’elle a atteint le milliard d’habitants en 2009, fait aujourd’hui naître, chez certains observateurs, l’espoir après le désespoir. Longtemps considéré comme le continent de toutes les souffrances, après avoir été victime de l’esclavage et de la colonisation, semblait enfermée dans un cycle éternel de crises et de conflits empêchant un développement possible et faisable. Le développement étant un processus se caractérisant par le passage d'une population pauvre, rurale, agricole a une société de plus en plus urbanisé où la satisfaction des besoins est assouvi pour la majorité de la population. Cependant, depuis la décennie 2000-2010, l'Afrique serait sur la voie de la reprise avec une croissance économique en augmentation et des réformes politiques. En un mot, l’Afrique, depuis le début du XXIe siècle, est à la faveur de la mondialisation, et serait par conséquent en pleine mutation. L’Afrique, dans ces conditions, est-elle aujourd’hui encore un continent sous-développé ? Existe-t-il, le cas échéant, des pôles émergents ? Et surtout quels sont les défis que l’Afrique doit surmonter pour conjurer ses faiblesses ? L’Afrique, en dépit de progrès indéniables, demeure un continent sous-développé. L’apparition de pôles émergents, en effet, a beau être une réalité, les défis qu’il lui reste à surmonter pour conjurer ses faiblesses sont encore nombreux.

  1. L'Afrique, un continent sous développé.

A- Une situation économique critique.

De tous les continents, l'Afrique est le plus pauvre, non seulement parce qu’elle abrite les pays les plus fragiles ; mais aussi parce qu’elle rassemble les populations les plus vulnérables de la planète. L’Afrique, qui concentre 33 des 47 pays les moins avancés (PMA) du monde, est le plus pauvre des continents : son secteur primaire est peu productif, son secteur secondaire sous-développé, son secteur tertiaire archaïque. En fait, les économies de rente caractérisent les Etats africains. Cinquante ans après les indépendances, ces derniers, qui ne contrôlent ni les capitaux, ni la technologie, ni le marché, ni les prix, sont toujours soumis à leurs clients de l’UE, des Etats-Unis et, plus récemment, de Chine. En clair, ce sont les FTN occidentales et asiatiques qui contrôlent le commerce des produits agricoles ainsi que l’exploitation des gisements miniers ou énergétiques (pétrole, gaz, uranium). C’est que l’Afrique, contrairement à l’Asie et à l’Amérique latine, demeure surtout un fournisseur de matières premières : 75% de ses exportations sont des ressources naturelles, alors que 20% seulement proviennent de produits manufacturés. Dans les deux tiers des pays africains, qui sont ce que l’on appelle des économies extraverties, un ou deux produits constituent les trois quarts de la valeur des exportations. La croissance économique africaine est donc d’autant plus vulnérable, qu’elle dépend fortement de l’évolution erratique du prix des matières premières. L’Afrique, économie de rente, est aussi une économie informelle, caractéristique du sous-développement. Le secteur informel, très développé, assure la vie et la survie d’une grande partie des habitants. Les trafics illicites, en particulier, parfois aux mains de chefs de guerre locaux qui instrumentalisent la jeunesse pour contrôler richesses et territoires, sont nombreux et variés : drogues, armes, contrefaçons, pierres précieuses (diamants de sang), traite des êtres humains, vente d’organes ; la liste est longue. Or l’opacité de telles économies de réseaux a pour conséquence de freiner les investissements productifs, qui se détournent systématiquement des zones grises mal contrôlées par les Etats, incapables d’enrayer la production de drogues, le développement des narcotrafics et la piraterie, en plein essor. Au final, le poids de l’Afrique dans la mondialisation est très léger : il représente 1% de la production planétaire, 2% du stock mondial d’IDE et 3% des échanges internationaux. A titre de comparaison, le PIB de l’Afrique tout entière correspond à celui de la seule ville de Tokyo.

B- Une situation critique sur le plan social.

Le développement n'est pas une catégorie exclusivement économique mais aussi sociale, c'est pourquoi on ne le calcule pas avec le PIB mais avec l'IDH (indice de développement humain), même si ce n'est pas le seul indicateur de développement existant. L'IDH calculé à partir du RNB (revenu national brut, PIB réel qui prend en compte les revenus des habitants et non de l'état), de l'espérance de vie à la naissance et du niveau d'alphabétisation. Il est très faible dans la majeure partie du continent. Pour cause, l'espérance de vie moyenne dépasse à peine les 55 ans dans la plus part des pays (elle est de 42 ans au Swaziland) et l'analphabétisme est très répandu tout comme les taux de scolarisation qui sont les plus bas de la planète. Cela peut s'expliquer par des conditions de vies très difficiles. Effectivement, le continent est marqué par une forte insécurité alimentaire : de nombreuses famines touchent régulièrement le continent comme en témoignent les émeutes de la faim qui ont traversé le continent en 2008. Ces émeutes étaient la conséquence d'une crise alimentaire mondiale de 2007-2008 qui trouvait son origine dans une forte hausse du prix des denrées alimentaires de base, plongeant dans un état de crise quelques-unes des régions les plus pauvres du monde et causant une instabilité politique. Les conditions sanitaires sont également problématique avec un accès à l'eau faible (potable ou non), entrainant une insalubrité très forte, à la fois en campagne et dans les villes (développement de bidonville). Ainsi, de nombreuses maladies tels que le paludisme et le sida font d'énormes ravage ce qui explique aussi le fait que l'espérance de vie soit faible. Toutefois, on observe des écarts importants entre les états. Au nord, le Magreb est plus riche et l'IDH relativement haut puisqu'il se situe entre 0,65 et 0,8 tandis que la plus part des états sahéliens ont un IDH inférieur à 0,4. Mais comment expliquer cela ?

Si, vue de haut, l’Afrique, océan de pauvreté, peut donc inspirer le pessimisme, à y regarder de près pourtant, des motifs d’espoir existent, dans la mesure où émergent timidement à l’échelle de certains pays des îlots de prospérité qui d’ici peu pourraient fort bien faire de l’Afrique un continent à nouveau attractif et intégré à la mondialisation.

  1. L'émergence de l'Afrique.

A- Un décollage récent.

L'Afrique compte 54 pays dont 34 sont des PMA, 10 en développement et 10 en situation de croissance très faible. L'Afrique connait un décollage économique récent car le PIB des états africains a connu plus de 5% de la croissance moyenne dans la 1ère décennie du 21ème siècle. Comme en Asie dans les 70s, ce décollage économique prometteur est tiré par la croissance démographique, l'urbanisation et la hausse du cours des matières premières. Cependant, même si l'Afrique émerge globalement, les états ne se développent pas de la même manière. En effet, la pauvreté continentale de l’Afrique a beau être une réalité, la diversité de situation entre pays africains en est une autre. Il existe bel et bien une Afrique « riche » et une Afrique « pauvre ». Les principales réussites se situent aux deux extrémités du continent : l’Afrique du Sud est la seule puissance émergente du continent, tandis que le Nord bénéficie d’une croissance soutenue, notamment grâce à la proximité du continent européen, favorable aux investissements et au tourisme. Chacun de ces pays, selon ses atouts, a privilégié un secteur de développement plutôt qu’un autre : certains Etats ont développé une économie industrielle ; d’autres une économie de rente (hydrocarbures, mines) ; les derniers une économie touristique. Au final, trois groupes de pays, qualifiés de « Lions africains, » contribuent à 70% du PIB africain. On compte parmi eux l'Afrique du Nord, l'Afrique du Sud, le Nigéria, l'Angola et le Gabon. De plus, le développement des villes représente une autre manifestation du modeste décollage de l’Afrique. Outre les infrastructures et les équipements qui sont mis en place dans les grandes villes, le niveau de vie des citadins est supérieur à celui des ruraux et une classe moyenne est en train d’émerger. Elle représente environs 300 millions de personnes. Urbains et jeunes, ces individus consomment de plus en plus et rendent le continent attractif pour les investisseurs. C'est le cas par exemple dans le domaine de la téléphonie mobile puisque les ventes de téléphones portables ont explosé et l'Afrique innove en multipliant les services de transferts d'argent par SMS. Enfin, les progrès sont réels dans la lutte contre la malnutrition et la mortalité infantile, la vaccination, l’accès à l’eau potable, l’éducation, etc. Mais ils sont très lents au regard de l'explosion démographique.

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