Jeunesse Hitlerienne

En 1951, Hannah Arendt propose une définition du totalitarisme, c’est la «domination totale de l’homme par l’homme».

Le politologue Carl Friedrich dresse la définition suivante « régime fondé sur une dictature qui contrôle l’ensemble des aspects de la vie et de la société d’un Etat à l’aide d’une idéologie qui doit être adoptée par l’ensemble de la société et qui crée une nouvelle vision de la société, d’un parti unique, d’une police secrète faisant régner la terreur, d’un monopole de l’information, d’une suppression totale des libertés individuelles et d’une économie dirigée ». Le sujet invite à réfléchir sur l’encadrement des jeunesses au sein des régimes totalitaires ainsi que l’idéologie développée. Pour ce faire deux documents sont proposés, tout d’abord le premier document est un texte autobiographique de Pierre Grappin intitulé « Un étudiant français en Allemagne : Pierre Grappin souvenirs des années 1934-1938 ». ce récit rapporte la rencontre de ce jeune étudiant avec un membre des jeunesses hitleriennes (« Hitler jugend ») et une description de ce que font ces jeunes. Il faut replacer ce document dans son contexte. En effet, Hitler est au pouvoir depuis janvier 1933 (élu démocratiquement) et installe progressivement sa domination dans la société allemande. Le seconde document est un texte de l’historien Nicolas Werth (spécialiste du régime soviétique) tiré de Être communiste en URSS sous Staline datant de 1981. Ce texte explique ce qu’est un jeune communiste dans les années 1930.

Ainsi en quoi ces deux documents invitent à confronter deux systèmes totalitaires radicalement différents du point de vue de leur idéologie mais similaires du point de vue de l’encadrement de la société et de l’individu ?

Nous verrons tout d’abord l’encadrement de la jeunesse un exercice du pouvoir totalitaire similaire, puis dans une seconde partie il s’agira de s’intéresser aux spécificités idéologiques.

Première partie :

Ces deux documents rendent compte d’une caractéristique fondamentale de ces régimes : l’encadrement de la jeunesse. Si on se base sur le récit de Pierre Grappin on remarque que la jeunesse allemande est encadrée par le régime nazi : « Il faut que je te le dise, je suis membre de la jeunesse hitlérienne ». Gunter le correspondant de Pierre explique le fonctionnement de ces jeunesses. Tout d’abord cet encadrement est obligatoire pour tous les jeunes allemands : « tous les bons Allemands doivent être dans la Hitlerjugend », le but de ces jeunesses est de faire des enfants de bon allemands. On retrouve exactement la même logique dans le second document : « cela signifie donner au jeune travailleur une formation marxiste-léniniste », ici le but est de faire du jeune russe un bon communiste. On voit donc à travers ces deux cas que le premier objectif des régimes totalitaire est de former de futurs membres prêts à servir loyalement les régimes que ce soit le Reich allemand ou l’Union des Républiques Socialistes Soviétiques (URSS). L’objectif premier des organisations de jeunesse est de contrôler la population et de faire de ces jeunes de nouveaux hommes en total accord et se dévouant corps et âme au régime totalitaire mis en place. On désire des jeunes, que ce soit des filles ou des garçons, qu’ils pensent et agissent comme l’entend le régime, qu’il soit communiste ou fasciste. On désire supprimer la conscience de groupe et leur liberté de penser. Pour encadrer ces populations les deux régimes utilisaient des moyens coercitifs. Tout d’abord les polices secrètes « Guepeou puis Tcheka » pour les soviétiques et « Gestapo et Section Spéciale » pour le régime nazi. Toutes personnes qui refusaient de rentrer dans le rang pouvait être torturée, déportée vers des camps (Vorkutlag en Sibérie ou le camp de concentration de Dachau ouvert en 1933).

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