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Histoire et mémoires de 1945 à nos jours

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Par   •  24 Mai 2020  •  Dissertation  •  1 224 Mots (5 Pages)  •  616 Vues

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Allagnat Marilou

Composition d’histoire

    L’histoire et la mémoire sont deux choses différentes à ne pas confondre. La mémoire désigne les évènements racontés par ceux qui les ont vécus. Elle peut se déformer ou se modifier. L’histoire, au contraire, est une science étudiée par l’historien. Son but est de rendre compte des évènements historiques tels quels, sans aucune subjectivité. L’historien tient compte des mémoires mais il n’en est pas le rédacteur. Le principal objectif de la France à la fin de la seconde guerre mondiale est de fermer la « parenthèse vichyste » afin de garder une unité nationale. L’histoire est alors déformée et la mémoire se base sur une image fausse de la France, et cela dès 1945. Au contraire, aujourd’hui, de nombreuses œuvres notamment des films sont en rapport avec cette période (Dunkerque, 2017 ou La Rafle, 2010). Cela témoigne de la curiosité et de l’intérêt qui règnent encore aujourd’hui à l’égard de ce conflit planétaire.

    Nous nous poserons alors cette question : comment peut-on décrire les évolutions de la mémoire de 1945 à nos jours ?

    Nous verrons d’abord la mémoire qui s’impose de 1945 à 1970 puis nous nous axerons sur les mémoires officielles qui surgissent peu à peu à partir de 1970.

    Au lendemain de la Seconde guerre mondiale, les mémoires sont « désunies », si l’on reprend le terme de l’historien Olivier Wieviorka. La guerre a été meurtrière (plus de 350 000 civils français morts en plus des 200 000 soldats) et très violente (bombardements, persécutions raciales, déportations, occupation…). Les français sont traumatisés. La Libération sonne l’heure des règlements de compte et l’épuration se met en place. Celle-ci désigne la répression, légale ou non, menée contre les personnes accusées de collaboration. Le Général de Gaulle vise à reconstruire la république en oubliant au plus vite ce qui divise (la défaite de 1940 est passée sous silence). D’après lui, la République n’a jamais disparu et le régime de Vichy est « nul et non avenu ».

  L’objectif est donc de créer une mémoire commune axée sur la Résistance pour donner l’image d’une France unanimement résistante face aux nazis. On parle alors de résistancialisme, expression créée par l’historien français Henry Rousso. Les gaullistes insistent sur cette vision unificatrice et gomment les clivages politiques. Les communistes, eux, insistent sur l’action centrale du PCF pendant la seconde guerre mondiale qui se présente alors comme le « parti des 75 000 fusillés ». Cependant il n’y a eu que 30 000 fusillés français qui n’étaient pas tous communistes. Guy Môquet, militant fusillé par les Allemands devient leur « tête d’affiche ». Le retour de Charles de Gaulle au pouvoir en 1958 renforce la résistance dans la mémoire nationale.

  En parallèle, cette mémoire qui valorise les héros de la Résistance refoule celle des vaincus. Par exemple, les prisonniers de guerre, les travailleurs du STO, les déportés cherchent une reconnaissance qu’ils ont du mal à obtenir. Les soldats de 1940 sont en retrait par rapport aux héros de Verdun car ils ne sont pas victorieux. On assiste alors à une multiplication des associations ayant pour but de défendre les droits matériels et moraux de chaque groupe, ce qui contribue à la fragmentation des mémoires. Une journée nationale du souvenir des victimes et des héros de la déportation est mise en place mais la spécificité de la Shoah n’est pas encore reconnue. Les rescapés de la Shoah ont du mal à se faire entendre. La société française est désintéressée face à leurs témoignages. De plus, des lois d’amnistie des faits de collaborations sont instaurées.

    Le Général de Gaulle meurt en 1970 ce qui change la vision de la guerre. Le gaullisme est en déclin et l’attitude des français durant le régime de Vichy et l’Occupation est mise en lumière. Certains réalisateurs de cinéma contribuent à ces révélations comme Louis Malle avec Lacombe Lucien (1974). Marcel Ophüls, avec Le Chagrin et la Pitié (1971) a également permis de mettre l'accent sur des comportements quotidiens de franche collaboration à l’égard de l’occupant. De plus, la jeunesse de mai 68, née après la guerre, ne se satisfait plus du mythe résistancialiste de ses parents. Des ouvrages d’historiens comme Robert Paxton (La France de Vichy (1973)) contribuent aussi à cette remise en cause.

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