Guerre 20eme siecle cas
Dissertation : Guerre 20eme siecle cas. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar alexm6399 • 21 Mars 2016 • Dissertation • 8 514 Mots (35 Pages) • 965 Vues
Composition.
Guerre et démocratie au XXe s.
Introduction.
La phrase d'accroche. Au XXe s., les guerres furent nombreuses et meurtrières en raison des avancées techniques, notamment les deux guerres mondiales. Mais le XXe s. fut également le siècle de l'avènement de la démocratie, de sa diffusion et de son approfondissement dans le monde.
La définition des termes du sujet. La guerre. Dans son acception classique, élaborée dans l'Antiquité et développé à partir du XVIe s., la guerre est un moyen parmi d'autres de régler un conflit entre des puissances organisées. Elle suppose l'usage de la violence armée sous diverses formes : batailles, sièges, guerilla, terrorisme. Il convient de distinguer les guerres internationales entre plusieurs Etats et les guerres civiles entre des entités relevant d'un même Etat. Une guerre moderne classique commence par une déclaration de guerres, oppose les armées d'Etats dont les gouvernements ont des buts de guerre, et s'achève provisoirement par une trêve ou théoriquement définitivement par un traité de paix négocié selon les rapports de force, où chacune des parties belligérantes satisfait une partie de ses buts de guerre, sans détruire totalement son ennemi. La guerre moderne classique suppose sinon le respect du moins la reconnaissance de règles qui limitent la violence : distinction entre civils et militaires, respect des droits des prisonniers de guerre, etc.
Au XXe s., l'industrialisation et le développement technique d'une part, les progrès du droit international pour limiter et réguler la guerre ont modifié les formes de guerre. Les deux guerres mondiales ont de nombreux points communs avec les guerres classiques de l'époque moderne : distinction entre populations civiles et combattantes, distinction de l'armée de chaque nation par un équipement et un uniforme particulier, succession de batailles sur plusieurs fronts, reconnaissance sinon respect de règles de la guerre notamment concernant les prisonniers de guerre. Cependant, les deux guerres mondiales attestent déjà que les évolutions techniques et idéologiques ont rendu le modèle classique de la guerre caduc. Durant la Première Guerre Mondiale, les belligérants étaient des puissances industrielles de forces comparables jusqu'à l'arrivée de l'armée des USA. L'équilibre des forces et l'usage massif de l'artillerie produite par l'industrie ont entraîné l'enterrement des armées dans les tranchées, une longue phase de guerre de position. Pour emporter la victoire, les gouvernements ont mobilisé l'ensemble de la population dans une guerre totale, la distinction entre civils et combattants, front et arrière a persisté mais s'est estompée. Durant la Seconde Guerre Mondiale, les Nazis ouvertement anti-démocrates ont volontairement transgressé toutes les règles de la guerre : ils ont choisi comme objectifs militaires prioritaires les populations civiles par des bombardements massifs rendus possibles par les progrès de l'aviation, des massacres et des exécutions d'otages, et le génocide des Juifs et d'autres populations considérées comme nuisibles dans leur idéologie raciste.
Dans la seconde moitié du XXe s., la guerre moderne classique s'est peu à peu diluée. Entre 1947 et 1989, le bloc occidental capitaliste mené par les USA a affronté le bloc communiste mené par l'URSS dans un conflit dénommé « Guerre Froide ». La « Guerre Froide » fut ponctuée de véritables guerres autour de l'enjeu du communisme (Guerre de Corée entre 1950 et 1953, Guerre du Vietnam entre 1964 et 1973, Guerre d'Afghanisan entre 1979 et 1989, ...) sans parler des guerres d'indépendance des peuples colonisés par les Européens depuis les XVIe s. Cependant, la « Guerre Froide » fut plutôt une guerre impossible en raison de l'équilibre de la terreur nucléaire. Depuis la fin de la « Guerre Froide », les conflits armés se sont multipliés. Mais ces conflits extrêmement violents ne correspondent plus à la guerre moderne. Ce sont des guerres civiles ou asymétriques, qui opposent des groupes qui ne sont plus nécessairement des Etats mais également des organisations terroristes, où les buts de guerre sont souvent la destruction totale de l'adversaire (nettoyage ethnique en Bosnie, génocide au Rwanda, jihad anti-chrétiens ou contre la civilisation occidentale, …), la guerilla et le terrorisme frappent presque exclusivement les populations civiles, sans déclaration de guerre, sans but de guerre précisément défini et négociable, sans fin, une violence aveugle et éternelle, une violence larvée qui peut éclater à tout instant, où se dissout la distinction fondamentale entre temps de guerre et temps de paix.
La démocratie. En apparence, la démocratie n'a pas de lien avec la guerre. Dans sa définition libérale, la démocratie est un régime politique où le peuple exerce la souveraineté, le fait que l'ensemble des citoyens soient à l'origine de la loi et des décisions collectives. La démocratie se distingue donc des autres régimes : monarchie où un homme (roi élu ou héréditaire, tyran ayant obtenu le pouvoir par la force) exerce la souveraineté, oligarchie où la souveraineté appartient à une minorité de citoyens souvent riches, théocratie où la souveraineté appartient théoriquement à un dieu et en pratique à un clergé. Dans les cités grecques de l'Antiquité ou dans les cantons suisses depuis le XIVe s., la démocratie est essentiellement directe, chaque citoyen est invité à voter sur chaque loi ou décision collective. Cependant, au cours du XXe s., la plupart des Etats-nations démocratiques ont adopté la forme moderne de la démocratie, la démocratie représentative ou parlementaire où le peuple souverain délègue immédiatement l'exercice de la souveraineté à un parlement élu composé d'une ou deux assemblées. Le critère essentiel d'une démocratie parlementaire est le suffrage universel. Au cours du XIXe s., la conquête du suffrage universel masculin fut un enjeu politique majeur dans les premiers Etats qui ont adopté la démocratie parlementaire, notamment aux USA, en France et au Royaume-Uni.
Parmi les arguments des démocrates pour diffuser le suffrage universel masculin, éventuellement le refuser aux femmes, plusieurs concernaient la guerre. D'une part, les démocrates ont présenté la démocratie (le suffrage universel, mais également la liberté d'opinion et d'expression, le pluralisme des parties) comme une solution aux guerres civiles et à la violence politique, le transfert de la violence physique sur le plan symbolique : les individus n'auraient plus à recourir à la violence physique pour exprimer leurs opinions et chacun obéirait à la loi dont il a participé à l'élaboration. D'autre part, le droit de suffrage s'accompagnait du devoir réciproque de défendre la patrie, le modèle était le citoyen-soldat des cités grecques antiques. Comme, dans les représentations traditionnelles, seuls les hommes étaient susceptibles de combattre et que la société devait épargner aux femmes les violences de la guerre en vertu de leur fonction de procréatrice liée à la vie et à leur supposée faiblesse, le lien entre guerre et citoyenneté a constitué un argument contre l'octroi de la citoyenneté aux femmes dans la plupart des démocraties, jusqu'à la Première Guerre Mondiale au RU et aux USA, jusqu'à la Seconde Guerre Mondiale en France.
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