Fourmies, 1er mai 1891

Le 1er mai devient une tradition ouvrière : la « Fête des travailleurs ». Suite à la manifestation

ouvrière en 1886 à Chicago, réprimée dans le sang.

La crise économique à la fin du XIXᵉ siècle, contraint l’industrie à se moderniser et à se concentrer pour faire face à la concurrence. À partir des années 1880, l’industrie textile commence à rencontrer des difficultés, ce qui implique des baisses de salaires, des licenciements, alors que les prix de la nourriture ainsi que des loyers augmentent. Les inégalités entre une bourgeoisie conquérante et des catégories populaires mal logées se creusent.

Ainsi, le 1er mai 1891 à Fourmies, ville industrielle principalement dans le textile du Nord de la France, des ouvriers manifestent pour la journée de huit heures et la hausse des salaires. Comment cette manifestation se conclut-elle par une répression sanglante ?

La IIIᵉ République succède au Second Empire en 1870, mais l’installation du régime est

progressive : adoption d’une constitution républicaine en 1875, démission du président conservateur Mac Mahon en 1879, consolidation du régime républicain dans les années 1880. La IIIᵉ République parvient à rassembler la majeure partie des Français néanmoins l’adhésion des différentes catégories sociales reste inégale. (L’adhésion des ouvriers reste incomplète).

L’amélioration des conditions de vie ouvrière, oubliées par la IIIᵉ République ainsi que par le Patronat, nous amène à la manifestation ouvrière du 1er mai 1891.

On étudiera le premier centre mondial de la laine peignée : la ville de Fourmies, regroupant 15 000 habitants, dont la majorité sont des ouvriers du textile. Cette branche de l’industrie rencontre à partir de 1880 des difficultés, ce qui implique des baisses de salaire et des licenciements, alors que les prix de la nourriture et des loyers augmentent. Le Parti ouvrier déplore des conditions de travail incorrecte et une rémunération ne lui permettant pas d’avoir un niveau de vie descend. Cela est justifié puisque les ouvriers travaillent 12 heures par jour parfois même 15 heures à raison de six jours par semaine, avec des salaires particulièrement bas.

Ainsi, le Parti ouvrier prévoit une manifestation pour défendre ses revendications. Le document 1 page 196 est un document des Archives départementales du Nord, c’est l’appel aux ouvriers et le programme des manifestations pour la journée de 1er mai 1891 à Fourmies. À l’intérieur, est annoncé le déroulement de la journée : dans un premier temps les délégués désignés exposeront les revendications en mairie, à savoir la journée de huit heures, des aides financières (bourse et retraite), et surtout une amélioration des conditions de travail. Puis, dans un second temps des regroupements conviviales et des marches pacifiques. Il est précisé que le plus grand calme est recommandé, ainsi que le respect moral de chacun pour obtenir le respect du Parti ouvrier à son tour.

L’appel aux ouvriers lancé par le Parti Ouvrier met l’accent sur une journée de fête familiale.

Toutefois, cet appel créé une forte inquiétude auprès des patrons de la société industrielle de Fourmies, qui voient en ce courant socialiste émergeant une véritable menace. À l’annonce de la manifestation, la municipalité, dont une majorité des élus se compose d’industriels du textile, demande des renforts à la préfecture, qui envoie l’armée. De plus, les patrons répliquent par une lettre très vive (document 2 page 196) « contre les meneurs étrangers » et les « théories révolutionnaires ».  Affichée le 29 avril et signée par tous les entrepreneurs, elle tente de dissuader les ouvriers de participer à la manifestation. Le patronat menace également de licencier tous les ouvriers qui arrêteront le travail.

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