Evolution de la presse écrite en france du XIXe siècle à nos jours
Dissertation : Evolution de la presse écrite en france du XIXe siècle à nos jours. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar cblondeau • 16 Février 2021 • Dissertation • 2 114 Mots (9 Pages) • 1 256 Vues
Divers mouvements intellectuels ont marqué notre histoire, ces derniers ont souvent conduit à une transformation en profondeur de la société. Ainsi les Lumières ont provoqué la Révolution et quelques siècles plus tôt l’humanisme a engendré la Renaissance. En effet ce courant de pensée voulait accumuler, partager des connaissances et rejetait donc les dogmes moyenâgeux. Parmi les éminents humanistes du XVème siècle, on peut citer Erasme, Machiavel, Copernic qui ont beaucoup œuvré dans des domaines aussi variés que la religion, la politique ou encore l’astronomie. Quant à Gutenberg, grâce à l’invention ou plutôt au perfectionnement de l’imprimerie, il a permis une diffusion plus vaste des écrits savants. En effet, durant le Moyen-Âge les œuvres étaient réservées à une élite riche et lettrée. Ainsi l’accès facilité à des ouvrages et l’alphabétisation grandissante ont été précurseurs de l’avènement de la presse écrite. Dès lors, cette dernière, regroupant tous les supports papier de l’information, ne cessera de se développer jusqu’à atteindre au milieu du XIXème siècle son apogée. Ce summum ne durera malheureusement pas puisqu’un siècle et demi plus tard elle connait une crise profonde. À travers le prisme de la presse écrite française, on peut s’interroger sur les conséquences des progrès techniques sur celle-ci, tantôt bénéfiques, tantôt néfastes et ce depuis le milieu du XIXème siècle. Ainsi nous verrons que certaines innovations ont assuré le succès de la presse écrite, puis nous évoquerons l’apparition de nouveaux médias restant toutefois minoritaires à côté de la presse traditionnelle. Enfin, nous nous intéresserons à la forte concurrence entre les médias qui a de facto engendré le déclin de la presse écrite.
Désormais, nous allons nous intéresser à l’évolution de la presse écrite et plus précisément aux facteurs qui ont engendré son essor.
Ainsi les nombreuses innovations techniques qui ont marqué ces décennies, ont eu pour conséquence une augmentation des impressions et une réduction des coûts de production. En effet l’invention de la rotative, appareil permettant de presser automatiquement et à grande vitesse le papier, dans les années 1860 a permis un tirage de masse. D’autre part l’invention de la linotype a également permis la fabrication d’un journal. En effet, la nouvelle machine permettait de placer les lettres de plomb simplement en appuyant sur la touche correspondante. Ces deux découvertes majeures ont conduit à une hausse de la rapidité d’impression et à une diminution de la main d’œuvre puisqu’une grande partie du processus était automatisé. Ces améliorations engendreront donc une baisse drastique des prix et certains journaux tels le Petit Journal ou L’Est républicain ne coûtaient alors que 5 centimes de
francs. D’autre part la collecte d’information deviendra plus rapide grâce aux correspondants. Les journaux engageaient effectivement des journalistes soit étrangers, soit provinciaux pour communiquer les nouvelles notamment grâce au télégraphe et au téléphone. En outre le public ciblé par les journaux s’élargit puisque la presse écrite diffusait sur un territoire plus vaste. L’apparition du chemin de fer a par exemple permis de diffuser rapidement des journaux nationaux.
Le contexte social et politique fut également un catalyseur. En effet une place plus importante fut octroyée à la presse. Cette dernière est d’ailleurs devenue totalement libre en 1881 suite à la loi sur la liberté de la presse rédigée par un célèbre patron de presse, Émile de Girardin. Ce soudain revirement de la part des dirigeants est à mettre en relation avec la fin du second empire et avec l’établissement de la troisième République. Le nouveau régime, désormais pluraliste n’avait aucune raison de censurer dans les journaux des opinions qui s’exprimaient déjà sans entrave à l’assemblée. Certains journaux comme l’Est républicain ont d’ailleurs fait le choix très tôt d’adopter une ligne éditoriale quasi neutre afin de toucher un lectorat plus large. D’autre part, la scolarisation obligatoire imposée par Jules Ferry dès 1881-1882 permet une hausse de l’alphabétisation, cette meilleure maîtrise de la lecture combinée à un pluralisme nouveau a pour conséquence directe une augmentation du lectorat. Le citoyen sait désormais lire, et trouve un journal qui reflète ses positions politiques.
Les deux grands facteurs étudiés précédemment engendrent une augmentation importante des quantités de journaux imprimés. On voit apparaitre dans les années 1890 la presse à grand tirage avec Le Petit Journal imprimant chaque jour près d’un million d’exemplaires. Certains historiens tel Christophe Charle qualifient même cette période comme « siècle de la presse » tant l’enthousiasme des français pour les journaux est grand. Le Figaro est un exemple très représentatif des journaux de l’époque puisque son tirage a beaucoup progressé en passant de 56 000 exemplaires en 1866 à 80 000 entre 1879 et 1885. On pourrait également citer le Petit Journal dont les chiffres astronomiques donnent le tournis, ce dernier publiant 83 000 exemplaires en 1863 triple son tirage en seulement deux ans, puisque 259 000 personnes lisent le Petit Journal en 1865. Quelques années plus tard, en 1878, 500 000 exemplaires sont vendus quotidiennement ce qui signifie qu’une personne sur 74 achète chaque jour le Petit Journal. Cet engouement est renforcé par l’apparition de feuilletons dans les journaux. En effet, Émile de Girardin innove en faisant paraitre des récits sur plusieurs jours afin de fidéliser le lectorat.
Toutefois, bien que la presse soit florissante, de nouveaux médias apparaissent et commencent timidement à concurrencer la presse entre les années 1930 et 1980.
Ainsi, à partir de l’entre-deux guerre, on constate l’apparition des informations parlées à partir des années 1920 sur différentes radios comme Radio Tour Eiffel créée en 1921 ou encore la British Broadcasting Corporation (BBC) qui a vu le jour en 1922. Parallèlement au développement des chaines de radio, de plus en plus de ménages s’équipent d’un poste de radio durant les années 1930-1939.
Néanmoins, c’est durant la seconde guerre mondiale que la radio prend un rôle crucial. En effet, en l’absence de la presse écrite censurée elle devient primordiale pour les communications des résistants. La BBC est d’ailleurs révélée au public durant cette période sombre notamment grâce à la diffusion de l’émission « les Français parlent aux Français ». Cependant cette période faste fut de courte durée puisqu’après la guerre la radio est soumise à un monopole d’État jusqu’en 1982. Mais, simultanément à la diffusion des postes de radio, les techniques de retransmission d’images mobiles ou plutôt la télévision se perfectionnent. Ainsi des événements d’une importance mondiale, tel le couronnement de George VI en Angleterre, sont pour la première fois retranscrits en direct via la télévision. Après le développement du contenu proposé à la télévision, les Français s’équipent et le taux d’équipement des ménages en France passe de 13% en 1960 à 70% en 1970. Néanmoins, le petit écran faisant l’objet d’un monopole d’État jusque dans les années 1980, cela empêche le développement de chaînes privées et limite indirectement le pluralisme des opinions. Toutefois, ces nouveaux médias attirent un public nombreux car ils transmettent des informations de manière plus réactive voire instantanée. La presse écrite doit effectivement attendre un ou deux jours afin de pouvoir faire paraitre un article sur un quelconque événement.
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