En quoi le sac de Nankin est-il caractéristique d’une guerre d’anéantissement ?
Cours : En quoi le sac de Nankin est-il caractéristique d’une guerre d’anéantissement ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Vikky • 4 Janvier 2018 • Cours • 1 533 Mots (7 Pages) • 926 Vues
En quoi le sac de Nankin est-il caractéristique d’une guerre d’anéantissement ?
Nous verrons d’abord que pour les japonais,le sac de Nankin devient, grâce à l’endoctrinement et à la propagande, un combat idéologique. Ensuite après avoir évoquer en quoi cela va amener les soldats à ne pas s’arrêter au contrôle militaire du territoire conquis, nous expliquerons les conséquences de la soif de destruction totale qui anime les soldats lors de ce massacre.
Le sac de Nankin pour les japonais devient, grâce à l’endoctrinement et à la propagande, un combat idéologique. Il s’inscrit toujours dans le désir expansionniste de l’empire du Soleil Levant, mais les motivations avancées par les différents généraux vont pousser les soldats à la haine de l’ennemi. Cela va amener les soldats à ne pas s’arrêter au contrôle militaire du territoire conquis. C’est en effet une soif de destruction totale qui les anime lors de ce massacre.
La Chine a été envahie, sans déclaration de guerre par le Japon, en 1937. Le but de l’Empire du Soleil levant était de trouver en Chine un espace et des ressources qu’il n’avait pas sur son propre sol. Une région l’intéressait particulièrement : la Mandchourie. Pour venir à bout de la résistance chinoise, Les japonais adoptèrent délibérément une stratégie de terreur de masse. Elle s’exprima en particulier lors du « sac de Nankin », c'est-à-dire du pillage de la ville et du massacre organisé de ses habitants. Preuve de l’organisation de ces horreurs, elles s’étalèrent sur plus de six semaines (décembre 1937-janvier 1938), rien à voir avec un mouvement spontané de soldats ayant perdu la tête. Les historiens chinois évoquent le chiffre énorme de 300.000 victimes classées en plusieurs catégories : les soldats prisonniers, les civils et parmi eux les femmes victimes de viols systématiques. Ces événements sont devenus pour les Chinois le symbole d’une agressivité japonaise qu’ils n’ont ni oublié ni pardonné. Et ce refus d’oublier s’explique d’autant mieux que Le Japon est accusé de minimiser, voire nier les faits, il y a eu un incident diplomatique en 2002 lorsque les programmes scolaires japonais évoquèrent des « incidents » ou des « événements » pour évoquer ces tueries. Les Chinois n’hésitent pas à parler d’ « holocauste » faisant un parallèle avec l’extermination des Juifs d’Europe. Plusieurs monuments ont été construits depuis une dizaine d’années pour rappeler les atrocités de la « guerre antijaponaise » (terme officiel), le mémorial de Nankin est le plus important du pays. Cinq musées de ce type ont été conçus pour nourrir la mémoire collective. Le plus étonnant, et peut-être contestable dans sa conception, est celui qui se trouve à Harbin, en Manchourie. Il rappelle, avec une mise en scène de film d’horreur, les expériences menées sur des cobayes humains, par les médecins militaires japonais de l’ « unité 731 ». Les Chinois là-aussi jouent sur le parallèle avec les médecins nazis des camps de la mort. Combien de victimes au total entre 1937 et 1945 ? en 1946, les Chinois évoquaient 3 millions de victimes, aujourd’hui certains manuels scolaires parlent de 35
millions. Les victimes de Nankin sont donc une infime partie de ces victimes mais elles sont devenues emblématiques.
Août 1937, l'armée japonaise débarque à Shanghai pour poursuivre la politique expansionniste nipponne initiée en 1910 avec l'invasion tout d'abord de la Corée, puis de la Mandchourie en 1931, réputée riche en matières premières et indispensable à l'effort de guerre de l'empire du Soleil levant. Shanghai correspond au poumon économique de la Chine en raison de ses immenses installations portuaires et représente donc un objectif stratégique pour le Japon. Les stratèges japonais pensaient pouvoir conquérir la ville maritime en huit jours, mais les partisans de Chang Kaï-chek luttèrent pendant trois mois avant de se replier sur Nankin, capitale de la Chine nationaliste, située à trois cents kilomètres. L'armée impériale, renforcée par 200 000 soldats, entame une marche forcée d'un mois en direction de Nankin. Cette avancée des troupes japonaises ne rassure pas la population chinoise de Nankin qui choisit majoritairement l'exode tandis qu'une partie des habitants de la ville et les plus fidèles soldats de Chang Kaï-chek décident de rester sur place. La propagande japonaise diffuse les images d'un trajet paisible, mais derrière cette tromperie, la réalité est cruelle.
Le fléau nippon
Sept divisions entourent Nankin alors que la marine nippone contrôle le Yangtsé au nord. L'effervescence est à son comble parmi les chefs militaires, tous pressés d'entrer en premier dans la capitale. Le 9 décembre, un ultimatum est lancé au général Tang en charge de la défense de la ville, mais celui-ci ne tarde pas à s'enfuir avec son état-major, laissant derrière lui 100 000 soldats mal équipés, mal organisés, démoralisés et piégés dans une ville qu'ils ne connaissent pas. Le 13 décembre, les Japonais s'emparent de Nankin. Une grande partie des soldats chinois sont pris de panique et se rendent immédiatement, tandis que d'autres s'empressent de rejoindre les rives du Yangtsé, pensant franchir les eaux glacées du fleuve large de plus d'un kilomètre. C'est le début du massacre.
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