Dissertation sur le cinéma de guerre froide
Dissertation : Dissertation sur le cinéma de guerre froide. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Juliette Roux • 8 Novembre 2022 • Dissertation • 3 157 Mots (13 Pages) • 695 Vues
Khôlle 1
Introduction :
Accroche : En 1963, le film Bons Baisers de Russie (From Russia with Love), sort en salles de cinéma. Ce 2e volet des aventures de James Bond s’inscrit non seulement comme une référence dans le genre du film d'espionnage ; mais il se place aussi dans le contexte de la Guerre froide, avec son scénario présentant un espion héroïque anglais combattant l’organisation SPECTRE, qui utilise la guerre idéologique opposant les services secrets soviétiques (SMERSH) et occidentaux (Intelligence Service et CIA), pour assouvir son fantasme de domination du monde.
En effet, la Guerre froide est une période de fortes tensions géopolitiques durant la seconde moitié du XXe siècle opposant les États-Unis et ses alliés du bloc de l'Ouest à l’union des républiques socialistes soviétiques (URSS) et ses États satellites qui forment le bloc de l'Est. La Guerre froide s'installe progressivement à partir de la fin de la Seconde Guerre mondiale dans les années 1945 à 1947 et dure jusqu'à la chute des régimes communistes en Europe en 1989, rapidement suivie de la dislocation de l'URSS en décembre 1991.
Les affrontements s'y font par le biais de moyens détournés plutôt que par des combats directs. Le cinéma occupe ainsi une place stratégique dans cette Guerre froide, dans les politiques des deux blocs.
En effet, le cinéma ou le septième art, est d’un point de vue technique le procédé permettant de procurer l'illusion du mouvement par la projection, à l’aide de vues fixes enregistrées en continuité sur un film ; mais cela désigne également l’art de composer et de réaliser des films cinématographiques, ou encore la branche de l'industrie relative à la fabrication et à la diffusion des films.
Ainsi, au cours de la Guerre froide, le cinéma devient d’une part un vecteur de l’idéologie, car il agit sur l’imaginaire collectif en propageant les idées du camp respectif et la méfiance et haine de l’autre. Il est alors un moyen de propagande.
Il est aussi un vecteur de la puissance technologique, car il relève d’une industrie et démontre le savoir-faire des deux partis.
Enfin, il est également un vecteur de la puissance économique, c’est un bien de consommation.
De ce fait, au cours des années 1950, se met en place le début d’une véritable « guerre des images », tandis que les pouvoirs publics s’organisent pour contrôler la production cinématographique.
Pb : Au cours de notre étude, nous montrerons en quoi le cinéma est un acteur important de la Guerre froide, ayant été utilisé afin de diffuser l’idéologie de chaque camp et s’inscrivant dans une dynamique qui lui est propre, se distinguant des autres périodes du cinéma.
I) Le cinéma est un outil idéal de propagande…
II) …dominé par le leadership Hollywoodiens…
III) …mais dont la réception rencontre aussi des difficultés résistances et contre-propagandes.
I) Le cinéma est un outil idéal de propagande…
…qui se caractérise par le contrôle de la production, la déformation de la réalité et les symboliques et imaginaires
A.Le contrôle de la production passe par l’appui ou la réprobation des structures étatiques et de la censure.
En effet, pendant la guerre froide, le cinéma hollywoodien travaille en étroite collaboration avec les institutions américaines : le Pentagone, le FBI ou la CIA.
Le Pentagone fournit du matériel militaire en échange d’images sur l‘héroïsme américain et il est généralement remercié dans les génériques de films avec lesquels il a coopéré.
L’État américain profite alors de cette collaboration pour contrôler les scénarios des films produits. En effet, si les scénaristes souhaitent obtenir l'aide de l'armée ils doivent d'abord leur soumettre leur scénario, en particulier les films de guerre dont la production est colossale. Lorsque le scénario déplaît, l’État a recours à la censure et les scénarios et les sujets que le Pentagone ne veut pas voir abordés sont écartés ou bien la collaboration est simplement refusée.
Par exemple, la collaboration entre l'armée et les producteurs de Full Metal Jacket de Stanley Kubrick en 1987 n'a pas été possible parce que l'on voit des marines tuer d'autres marines ; alors qu’à l'inverse.
D’autre part, le FBI et la CIA fournirent des listes de noms d’artistes américains suspectés d’avoir des liens avec le communisme. C’est ce que l’on a appelé la Liste noire. Les personnes suspectées n’étaient par conséquent plus embauchées, et de ce fait, leur vision se trouvait bannie du grand écran.
Du côté soviétique, sous Staline, le cinéma doit obéir à trois règles : le contrôle bureaucratique, l’obligation pour tous les films de suivre étroitement la ligne politique du moment et la définition technique et artistique dictée par le régime.
En effet, le comité d’État à la cinématographie, responsable de la culture, exerce sur le cinéma un contrôle permanent de la censure à l’interdiction totale.
Environ 85 % des films prévus pour 1947 furent refusés par les autorités cinématographiques. Seuls 22 long-métrages sont sortis cette année-là.
En 1951, 23 films paraissent en URSS contre plus de 600 réalisés aux États-Unis.
À partir des années 1960 la production et le nombre de salles augmentent, de nouvelles écoles de cinéma et de nouveaux studios sont créés dans les républiques périphériques. Le festival international de Moscou est organisé tous les deux ans à partir de 1959.
B.Les deux blocs utilisent également le cinéma comme un outil de déformation de la réalité, au travers des différents genres ou procédés que sont le film documentaire, la relecture de l’histoire et le film d’action, de guerre et d'espionnage.
En effet, au cours de la Guerre froide, le cinéma est utilisé pour produire des documentaires subissant parfois une réécriture historique pour propager l’idéologie du pays producteur. Ces films sont alors des outils de propagande.
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