Discours d'André Malraux au Panthéon le 19 décembre 1964
Étude de cas : Discours d'André Malraux au Panthéon le 19 décembre 1964. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Blue Studio • 17 Octobre 2019 • Étude de cas • 668 Mots (3 Pages) • 721 Vues
I -
A la fin de la seconde guerre mondiale, une mémoire dite officielle s’impose. ll s’agit du résistancialisme, une mémoire qui glorifie la France et qui met en valeur la résistance. Selon cette mémoire, la grande majorité des français aurait résistée.
Dans ce discours, nous somme le 19 décembre 1964. Ce jour ci, les cendres de Jean Moulin sont transférées au Panthéon. A cette occasion, André Malraux prononce ce discours qui a pour but de faire l’éloge de Jean moulin et de la résistance de manière générale. La première partie du texte est consacré à Jean Moulin, elle le met en valeur, lui et son rôle dans la résistance.
Premièrement, à la ligne 4, Jean Moulin est présenté comme « le chef d’un peuple de la nuit ». Jean Moulin avait pour mission d’unifier les forces de la résistance intérieure (le peuple de la nuit). Cette phrase met en avant son rôle de chef de la résistance.
De plus, Il est présenté comme un héro de par ses actions, mais aussi par sa mort. Aux lignes 13 et 14, l’auteur insiste sur le fait qu’il est mort torturé sans avoir donné d’informations : « Avec ceux qui sont morts dans les caves sans avoir parlé ». Cela met en avant la force mentale de Jean Moulin.
Enfin, André Malraux veut que la jeunesse se serve de l’engagement de Jean Moulin comme d’un modèle : « Ecoute ce soir, jeunesse de mon pays » (l. 18-19)
II –
La seconde partie du discours est consacrée à tous les autres résistants, ceux dont Jean Moulin était le chef ainsi qu’aux victimes de la guerre, notamment les juifs.
Tout d’abord, comme dit précédemment, André Malraux souligne le fait que Jean Moulin n’est pas le seul mort suite à des tortures, il y en a pleins d’autres : « Avec ceux qui sont morts dans les caves sans avoir parlé » (l.13-14).
André Malraux parle d’une « armée d’Afrique » (l.7). Cette armée fait directement référence aux Forces Françaises Libres de De Gaulle qui ont débarquées en Provence en aout 1944 avec les américains.
Etonnamment, il met l’accent sur la persécution des juifs avec « avec tous les rayés et tous les tondus des camps de concentration » à la ligne 15 ou encore avec la référence au film « Nuit et Brouillard » de Alain Resnais (1956) qui traite de la déportation et des camps d’extermination nazis de la seconde guerre mondiale. Avec le mythe du résistantialiste, on oubliait le sort des juifs français car celui-ci témoignait du rôle des français dans la déportation des juifs.
Enfin, sont mentionnée « les 8000 Françaises qui ne sont pas revenues des bagnes » (l.17). Il s’agit de femmes de la Resistance intérieure. Ces femmes pouvaient être déportées vers l’Allemagne ou la Pologne, envoyées en prison, aux bagnes ou directement en camps de concentration. 8000 de ces femmes ne sont jamais revenues des bagnes.
III –
Le principe du résistancialisme était de glorifier la France et la résistance. En revanche, certaines choses étaient volontairement oubliées, certaines mémoires étaient occultées.
Premièrement, le régime de Vichy et la collaboration n’est à aucun moment évoqué. Pourtant, on sait aujourd’hui que beaucoup de français ont collaborés. De cette manière, Le maréchale Pétin n’apparait pas dans ce discours, à une époque ou l’on croit au mythe du glaive et du bouclier, mythe selon lequel le général De Gaule et le maréchale Pétin travaillaient ensemble, en parallèle pendant l’occupation.
De plus, les prisonniers de guerre, les soldats français qui ont été fait prisonnier lors de l’invasion de la France, sont totalement oubliés. Les historiens affirment que c’est parce que ces prisonniers témoignaient de la faiblesse de la France à ce moment-là. Comme ils voulaient glorifier la France, ils ont préféré oublier ce qui dévalorisait la France.
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