DEVOIR DE MEMOIRE . TS

DEVOIR DE MEMOIRE . TS

1) Robert Paxton est un historien  américain qui a raconté ce que fut vraiment la France de Vichy. En 1972, il publie le livre : Vichy France: Old Guard and New Order, traduit en français en 1973 sous le titre La France de Vichy.

En s'appuyant sur les archives américaines et allemandes, l'entreprise de Paxton vise à démolir l'idée d'un Vichy jouant double-jeu et qui tentait de sauver tout ce qui pouvait l'être. Au contraire, Pétain et Laval ont toujours recherché la collaboration avec l'Allemagne nazie, et multiplié jusqu'au bout les signes et les gages de leur bonne volonté à s'entendre avec le vainqueur, allant souvent spontanément au-devant des exigences allemandes.

Loin d'avoir protégé les Français, le concours de Vichy a permis aux Allemands de réaliser plus facilement tous leurs projets — pillage économique et alimentaire, déportation des Juifs, exil forcé de la main-d'œuvre en Allemagne. Avec leur peu de troupes, de policiers et de fonctionnaires, jamais les Allemands n'auraient pu gérer un pays développé aussi vaste sans le concours actif du gouvernement, de l'administration et de la police.

Quant au supposé double jeu de Vichy, toujours selon Paxton, il n'a jamais existé. Les rares contacts officieux et sans suite avec Londres, fin 1940, démesurément gonflés et s

Il démonte les thèses de ceux qui estimaient que les nazis avaient imposé leurs ordres à Vichy, qui en réalité cherchait à protéger les Français et à se rapprocher des alliés. A l'inverse, les documents allemands montrent clairement que le gouvernement de Vichy fut un collaborateur zélé, devançant les demandes allemandes. Il rapporte que les documents allemands montrent clairement que le gouvernement de Vichy fut un collaborateur zélé, devançant les demandes allemandes entouré d’une majorité de français,  dont le silence et la non implication dans la résistance faisaient  des collaborateurs passifs d’un état français, collaborateur actif.

Selon Paxton, le régime de Vichy bénéficia d'une marge de manoeuvre plus large que ce qu'en dirent ses défenseurs. Et Pétain ne fut donc pas le "bouclier" qu'il prétendit être, à la Libération.

2) Les deux documents diffèrent par la nature de leur support :

Le premier, est un livre écrit par un historien américain argumenté par des recherches entreprises auprès des archives allemandes, trente, près de trente ans après les faits. L’écrivain n’a pas lui-même vécu ce qu’il décrit. IL remet en question la perception qu’avaient les français du régime de Vichy et à ce titre, leur propre histoire.

Le second document est une compilation de DVD enregistrant le procès de Klaus BARBIE qui est filmé en son intégralité, quarante ans après la fin de la guerre.  Il fait des « acteurs » de ce  procès  les témoins de l’histoire qui parlent pour la postérité. L'enregistrement du procès vise à fournir un support pédagogique aux générations futures, qui sont nées longtemps après la Shoah et les camps de concentrations.  Il permettra de mettre un visage sur un acteur cynique et brutal  de l’holocauste, un bourreau qui sera  condamné pour crime contre l’humanité.

Cette vidéo permettra à beaucoup de réaliser  l'impensable, l'inimaginable, l'innommable

3) le 16 juillet 1995 : Jour anniversaire de la rafle du Vel d'Hiv, les 16 et 17 juillet 1942, où quelques 10 000 hommes, femmes et enfants juifs furent arrêtés par la police française puis déportés.

La date choisie par Jacques Chirac est très importante,  c’est celle de  la plus grande arrestation massive de Juifs réalisée en France pendant la Seconde Guerre mondiale.  Cette rafle a été organisée par la police française mobilisée par le régime de Vichy. Ce discours est le premier d’un homme d’Etat à reconnaître la responsabilité de l’Etat français. « La France, patrie des Lumières, et des droits de l’Homme, terre d’accueil et d’asile, la France, ce jour-là, accomplissait l’irréparable. Manquant à sa parole, elle livrait ses protégés à leurs bourreaux... ». »

Dans son discours Jacques Chirac reconnaît officiellement et pour la première fois l’implication du régime de Vichy dans la déportation des juifs. Mais pas seulement il reconnaît également que l’Etat français a  été impliqué dans cette rafle : « l’occupant a été secondé par des français ».

 Ainsi cette allocution est une rupture puisqu’elle  met fin au Gaullisme et à l’idéalisation des résistants.  En effet, pour réconcilier les français, l’Etat considérait que une majorité des français avaient été résistants, et que le régime de Vichy était seul responsable de la collaboration, des  crimes contre l’humanité et bien sûr des déportations commis sur son sol.

Cette pensée sur les événements de la Seconde guerre mondiale avait été mise en place dès la libération de Paris en Août 1944 par le Général de Gaulle. Or dans son discours  Jacques Chirac remet en cause cette idée, il veut montrer la réalité au français, mettre la France en face de son Histoire et ne plus cacher tous ces évènements tragiques. Dans son discours il reconnaît à la fois les crimes de l’Etat français mais également que si toute la France n’a pas été résistante, elle n’était pas non plus collaboratrice. Plus  généralement tous les prédécesseurs de Jacques Chirac ne reconnaissaient pas l’implication de l’Etat français.

4) En se rendant tous les ans durant son mandat sur le plateau des Glières où périrent 130 jeunes résistants maquisards, Nicolas Sarkozy rend hommage à la résistance française et au sacrifice de ceux qui croyaient et qui se battaient dans l’ombre pour la liberté de la France.  Par ses visites régulières et solennelles au plateau des Glières, Nicolas Sarkozy veut remettre au goût du jour la mythologie de la résistance. Chef de l’Etat il représente par son hommage annuel la reconnaissance du peuple français à la résistance. C’est un devoir de mémoire qu’il accomplit au nom du peuple français.

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