Croissances, crises et sociétés de 1850 à nos jours
Dissertation : Croissances, crises et sociétés de 1850 à nos jours. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Solène Trévidic • 3 Janvier 2016 • Dissertation • 2 908 Mots (12 Pages) • 1 279 Vues
Croissance économique, crises et sociétés du milieu du XIXe siècle à nos jours :
A compté du milieu du XIXe siècle, les pays occidentaux s’engagent dans un cycle de croissance économique sans précédant dans l’histoire du monde tant par son ampleur que par sa durée. Mais cette forte croissance économique s’accompagnent de crises majeures (guerres et dépressions) et se fait pour partie, largement, au détriment d’autres régions du monde à travers la constitution des empires coloniaux où de zones d’influences. Cette croissance économique se traduit par une augmentation durable de la production de richesses, sous forme de matières premières (agricoles, minières et autres), de biens industriels et manufacturés ou de services. La valeur de l’ensemble constituant le produit intérieur brut. Cette croissance économique bien supérieure à celle des siècles précédents est favorisée par une inhabituelle période de paix en Europe favorisant ainsi la libéralisation des échanges économiques et donc de la circulation des individus et des biens, le développement de moyens de communications et de transports avec pour conséquence l’émergence d’un phénomène ultérieurement appelé mondialisation qui correspond à une atténuation des barrières douanières.
Ce développement économique sans précédant se traduit par des bouleversements sociaux, le plus souvent largement positifs comme le développement de l’instruction considéré comme nécessaire au développement économique, l’amélioration générale de la santé de la population et l’allongement de la durée de vie. Toutefois, ces bouleversements sociaux comportent également des aspects négatifs avec la remise en cause de traditions ancestrales : l’exode rurale, les débuts d’exploitations outrancières de ressources naturelles néfastes pour l’environnement et l’accaparement par les grandes puissances des richesses des pays moins développés qui culminent avec le phénomène de la colonisation.
Dès lors, l’étude de cette période de développement économique positif amène à s’interroger sur le caractère inéluctable des crises et des aspects négatifs qui l’accompagne et des possibilités d’atténuer voire d’éviter ces crises par une meilleure régulation et compréhension de ces phénomènes économiques.
Au cours de cette étude, nous distingueront trois grandes phases comportant chacune au moins un épisode de croissance économique et un épisode de dépression économique. La première période étudiée, s’étendra de la seconde moitié du XIXe siècle à l’année 1929, la seconde, elle, s’étendra de l’année 1929 au milieu des années 1970 et enfin la dernière, partira de cette décennie et ira jusqu’à nos jours.
Au cours du XIXe siècle, la France connut une croissance importante dont l’évolution économique s’inscrivit dans des rythmes précis. Il faut, d’hors et déjà, bien comprendre que les « périodes » dont nous allons parler sont délimitées par des crises et des reprises. De la seconde moitié du XIXe siècle aux années 1930, la France connaitra une longue période de prospérité de 1850 à 1873 aussitôt suivie d’un ralentissement, la Grande Dépression de 1873 à 1896. C’est ensuite à partir de 1896, que la France et l’Europe verront la reprise de la croissance durant une période également appelée Belle Epoque jusqu’en 1914 où la Première Guerre mondiale joue l’effet d’une rupture. Puis une nouvelle période de croissance, les Années Folles de 1918 à 1929 date du Krach boursier de Wall Street.
Cette première période de croissance apparaît au XIXe siècle dans un contexte d’industrialisation de l’Europe qui a démarré en Grande-Bretagne et qui touchera même les Etats-Unis et le Japon à la fin du XIXe siècle. Toutefois le développement industriel n’explique pas à lui seul la croissance que connaissent ces pays : le libre-échange ou encore le développement du capitalisme sont également des facteurs qui soutiennent cette croissance. La première révolution industrielle prenant source en Grande-Bretagne, repose principalement sur de nouvelles énergies : le Charbon et la vapeur permettant ainsi l’apparition d’innovations importantes telles que la machine à vapeur créée en 1769. Ces progrès techniques et ces gains de productivité ont ainsi favorisé le développement de secteurs comme la sidérurgie, le textile et les chemins de fer. C’est pourquoi, durant cette période, les premières grandes usines sont apparues, bien que la majorité de la production soit encore réalisée par de petites entreprises. On explique par ailleurs que cette première industrialisation a été permise grâce aux progrès de l’agriculture puisque partout les progrès agricoles ont précédé ou accompagné l’industrialisation (mécanisation, population mieux nourrie, plus nombreuse). Cette période voyant également un important mouvement d’exode rural, l’arrivée en masse de paysans dans les villes fut également un facteur important de l’industrialisation. On relève par ailleurs que la progression du libre-échange à cette période stimulant le commerce, la baisse des coûts de transport favorisant l’internationalisation du commerce, la croissance démographique stimulant la demande ont joué un rôle important dans la croissance du milieu du XIXe siècle au début du XXe siècle. A cette époque, le système capitalistique s’installe également et soutient l’industrialisation. Il repose alors sur l’accumulation de capitaux pour permettre le financement des installations industrielles (mines, usines, voix de chemins de fer etc.). En outre, pour de nombreux pays européens tel que la France et la Grande-Bretagne à cette époque, l’exploitation des empires coloniaux permet à ces pays de disposer de ressources naturelles à faible coût.
Si la croissance, du milieu du XIXe siècle au début du XXe siècle, varie entre 1 et 2%, elle sera fortement ralentie durant la Grande Dépression de 1873 à 1896. Durant cette période de récession économique, un mouvement de protectionnisme touche certains Etats. En effet, le 9 mai 1873, dans un contexte de spéculation financière en Europe et aux Etats-Unis, la bourse de Vienne en Autriche s’effondre entraînant dans sa chute plusieurs banques d’affaires. La crise touche alors rapidement le reste de l’Europe et les Etats-Unis. Le secteur sidérurgique et les chemins de fer, très dépendants des financements bancaires, sont entraînés à leur tour. L’Europe et les Etats-Unis connaissant une période de sous-consommation et de donc de surproduction pour les usines, les entreprises réduisent leur production et leurs effectifs, le monde connaît alors la première crise du capitalisme libéral.
...