Zoo ou l'assassin philanthrope
Fiche de lecture : Zoo ou l'assassin philanthrope. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar dggggxbdb • 31 Mars 2021 • Fiche de lecture • 1 774 Mots (8 Pages) • 7 930 Vues
Carnet de lecture : Zoo ou l’Assassin philanthrope de Vercors [pic 1]
1-) Intrigue principale : Cette pièce de théâtre est basée sur le procès de Mr Douglas Templemore qui aurait assassiné « son enfant » afin de forcer les autorités à prendre une décision. En réalité, la question posée tout au long du procès est « La victime est- elle de nature humaine ou animale ? ». Les personnages se questionnent donc sur la définition de l’Homme et sur ce qui le différencie des animaux.
2-) Cette pièce est organisée en deux actes : L’acte I et l’acte II respectivement composés de cinq et six tableaux.
3-) Garry Edward Templemore est le nom de la victime qui est le fils légal et biologique de Mr Douglas Templemore. Une tropiette a été inséminée artificiellement avec le sperme de ce dernier, ce qui a permis la naissance de Garry. Celui-ci a ensuite été baptisé et déclaré à l’état civil sous ce nom.
4-) L’espèce Paranthropus Erectus est une espèce de singe découverte par un groupe d’Anthropologues lors d’une expédition en Nouvelle-Guinée. Cette espèce surnommée « Tropis » est très ressemblante aux Hommes physiquement et mentalement. Elle taille la pierre, fait du feu, fume la viande, marche sur deux pieds et utilise un langage qui lui est propre.
5-) Monsieur Douglas Templemore a assassiné son propre fils afin de délibérer sur la nature du tropis « Est-ce un Homme, est-ce un singe ? », mais aussi de définir la limite entre l’Homme et l’animal. Grâce au procès, plusieurs spécialistes débattent sur la question. Comme nous le dit l’avocat Jameson, « Ce que Douglas Templemore attend de ce procès c’est que soit définie une fois pour toutes, sous l’autorité du tribunal, la nature de cette chose unique, mystérieuse, qui distingue tous les Hommes du reste de la création… » (p.105).
6-) Les enjeux de ce procès sont à la fois légaux, zoologiques, éthiques, commerciaux et religieux.
L’enjeu le plus présent est l’enjeu éthique puisque la pièce repose entièrement sur une question de morale, une réflexion fondamentale : Pourquoi l’Homme est-il Homme ? Jusqu’où va la limite de l’humanité ?
Il existe aussi un enjeu légal. En effet, nous définissons dans cette pièce la nature des tropis et donc de ce fait les droits de la victime. Celle-ci a été déclaré en mairie ce qui lui confère officiellement les droits légaux d’un Homme.
Les enjeux sont également zoologiques car nous remettons en question ce qui différencie l’Homme de l’animal en fixant ici une limite entre les deux
Enfin, on peut aussi dire que les enjeux sont commerciaux. Nous savons que Vancruysen, l’homme d’affaire, veut faire travailler les Tropis en tant que main d’œuvre bon marché dans son entreprise. La décision du procès va donc influer sur le fait qu’il va pouvoir exploiter ou non ces tropis.
7-) Selon le monsieur Knaatsch (p.97/98), professeur de paléontologie, les tropis sont assurément des Hommes à cause de leur astragale qui est identique à celui de l’Homme. De plus, ils font le feu, taillent la pierre et fument la viande, ce qui, pour lui, sont des actions que seul un Homme peut effectuer.
Douglas Templemore, qui tout au long du procès ne se positionne pas, va finalement donner son avis juste avant le verdict final (p.132). Pour lui aussi, les tropis sont des Hommes. Il nous explique que la plupart des tropis se jettent sur la viande crue et la dévorent telle quelle. Mais les autres allument le feu et fument la viande.
Si l’on considère cela comme l’instinct, Douglas, lui, se demande « Comment expliquer que tous les tropis n’ont pas cet instinct ? ». C’est alors qu’il en vient à la conclusion suivante : Les tropis sont des Hommes.
Pour Figgins (p.56), le médecin venu constater le décès de l’enfant, la victime est un singe. Il nous dit que son physique ne peut pas être celui d’un Homme : « disproportion des membres, l’architecture du pied, ou plutôt des mains postérieures, dont le pouce s’oppose aux autres doigts… ». Le docteur a donc un avis très arrêté : « Je dis que c’était un singe, rien de plus. »
Pour le professeur Eatons (p.100), qui est une sommité du Collège d’histoire naturelle, les tropis sont aussi des singes. Pour se justifier, il réfute les arguments du professeur Knaatsch. Puis il nous affirme que les tropis sont tout au bout d’une lignée de singes très évolués et non au début d’une lignée d’Hommes. Enfin, il nous indique que le nom « Paranthropus erectus » leur va à merveille puisque « paranthropus » vient du grec et signifie « pas tout à fait homme »
Quant à Pop (le père Dillighan), Sybil Greame (Anthropologue et fiancée de Douglas) et son père Cuthbert Greame (Anthropologue et chef de l’expédition qui a découvert les Tropis), ils ne se prononcent pas sur la nature de ces tropis et sont très partagés : « Que voulez-vous leur dire ? On ne peut rien leur reprocher. Qu’ont-ils mangé ? Des hommes ou des animaux ? Nous l’ignorons nous-mêmes » (p.82)
8-) L’argument final qui permet d’aboutir à la conclusion suivante, « la victime est un Homme » est la définition de l’Homme. Après un long moment de délibération, les personnes présentes ont enfin trouvé ce qui différencie tant l’Homme de l’animal. L’Homme est « un animal dénaturé » p.127, « un animal rebelle » p.130. Voici alors la définition universelle de l’Homme qui permet de déclarer les tropis comme des Hommes puisqu’ils sont eux aussi des animaux rebelles : ils taillent la pierre, font du feu. Ces actions sont considérées comme une rébellion contre la nature et font donc des tropis des Hommes.
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