Zone de Victor Hugo

Problématique ?

Ainsi, nous verrons que si ce poème propose un morcellement du thème avec une opposition entre modernité et ancienneté, il célèbre également le monde moderne. Enfin, nous étudierons le nouveau rapport au langage proposé par Apollinaire.

REFUS DU MONDE ANCIEN

*dès le premier vers, avec le paradoxe « à la fin tu es la de ce monde ancien » qui ouvre le poème, Apollinaire exprime l’ennui, la lassitude qu’il éprouve, à propos du monde ancien.

Ainsi, l’adjectif « las » porte l’accent tandis que « ancien » est souligné par la diérèse. Ces deux idées exprimées sont ainsi mises en valeurs.

*le refus du monde ancien et plus généralement de l’ancienneté est repris au vers 3 avec l’hyperbole « tu en as assez de vivre dans l’antiquité grecque et romaine ». Apollinaire exprime sa volonté de rompre avec le passé afin de s’ouvrir à la modernité. En effet, le « tu » s’adresse au poète lui-même.

Ainsi, dès les premiers vers, le poète traduit une volonté de renouveau.

AMBIGUITE DE CERTAINS THEMES

En effet, on retrouve une certaine ambiguïté dans les thèmes abordés ici notamment par le rattachement que Apollinaire fait entre ancienneté et modernité.

*Par exemple, le thème de la religion. En effet, malgré un refus évident de l’ancienneté, Apollinaire évoque la religion comme un thème nouveau, ancré dans la modernité : champ lexical religieux comme « Eglise », « confesser ».

De plus, le paradoxe « l’Européen le plus moderne c’est vous Pape Pie X » montre que pour Apollinaire, la religion n’a rien avoir avec le temps humain. Il s’agit d’une chose intemporelle.

*de même le nom commun « sirène » est lui aussi ambiguë : il fait à la fois allusion aux personnages de l’antiquité et à la fois à la sonnerie. L’ambigüité entre ancien et moderne se retrouve ici par les multiples sens que Apollinaire donne au nom.

*De plus, au vers 4, l’expression paradoxale « ici même les automobiles ont l’air d’être anciennes » accroît à nouveau l’ambiguïté de certains thèmes. En effet, les automobiles font partie des avancées, progrès technologique de l’époque mais ici Apollinaire les relie au monde ancien.

*Et à nouveau, avec la dimension lyrique, le lecteur déchiffre une certaine ambiguïté dans l’opposition entre ancienneté et modernité. En effet, le lyrisme fait partie de la poésie traditionnelle.

EVOCATION DU MONDE URBAIN

*Apollinaire évoque le monde industriel avec la « Tour Eiffel », symbole de la modernité depuis 1889.

De plus, la métaphore « le troupeau des ponts bêle ce matin » est une image poétique de monde industriel qui complète la figure de la Tour Eiffel.

* « les hangars de Port-Aviation » font eux également référence à la modernité, au monde urbain, aux progrès du monde industriel. Il s’agit alors presque d’une publicité pour l’aviation

*plusieurs supports textuels décrits par Apollinaire « les plaques, les avis » qui sont eux aussi symboles du monde urbain

ELOGE DU MONDE URBAIN

*personnification « méliorative » des affiches qui « chantent » + comparaison « les avis, les plaques, à la façon des perroquets criaillent » = presque une description laudative : Apollinaire donne une impression de joie de gaieté  côté foisonnant de la modernité + poétisation de la modernité, description enthousiaste

*la rue est comparée à une trompette « j’ai vu ce matin une jolie rue (…) / neuve et propre du soleil elle était le clairon »  connote la joie

*le modalisateur « j’aime » (la grâce de cette rue industrielle) qui contribue à faire l’éloge du monde urbain,

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