Voyage au centre de la terre Jules Verne :Le portrait du professeur Lidenbrock

Analyse linéaire 5 : Voyage au centre de la terre Jules VERNE

Ch1 Portrait du Professeur Lidenbrock

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P1 INTRODUCTION :  Jules Verne est né le 8 février 1828 à Nantes et mort le 24 mars 1905 à Amiens, est un écrivain français dont l'œuvre est, pour la plus grande partie, constituée de romans d'aventures évoquant les progrès scientifiques du xixe siècle. On peut considérer que c’est l’inventeur du genre de la science-fiction, mais son œuvre s’inscrit dans le mouvement  naturaliste ( le naturalisme pense décrire le monde de la façon la plus réelle en s’appuyant sur des données scientifiques, voir Emile ZOLA) et fantastique qui naissent à son époque. Bien qu'il ait d'abord écrit des pièces de théâtre, Verne ne rencontre le succès qu'en 1863 lorsque paraît, chez l'éditeur Pierre-Jules Hetzel (1814-1886), son premier roman, Cinq Semaines en ballon. Celui-ci connaît un très grand succès, y compris à l'étranger. À partir des Aventures du capitaine Hatteras, ses romans entreront dans le cadre des Voyages extraordinaires, qui comptent 62 romans et 18 nouvelles, parfois publiés en feuilleton dans le Magasin d'éducation et de récréation, revue destinée à la jeunesse, ou dans des périodiques destinés aux adultes comme Le Temps ou le Journal des débats.

Situation du passage :  Voyage au centre de la terre est un roman d’aventure écrit en  1864 qui montre comment à partir de raisonnement « scientifiques » on peut atteindre le centre de la terre. Ce roman s’inspire des sciences minéralogiques, de la paléontologie, de la spéléologie et de la cryptologie. Il s’inspire aussi d’un roman fantastique de George Sand : Voyage dans le cristal paru un an avant Voyage au centre de la terre. C’est le tout début de l’œuvre, Jules Verne en bon naturaliste pose le cadre de son roman en décrivant le lieu, la maison du professeur Lidenbrok, sa bonne et le professeur.

P2 :   Nous verrons en quoi ce s’inscrit dans l’esthétique naturaliste (aucune valeur n’apparaît dans le passage, le héros n’est pas en action)

P3 : Tout d’abord, nous verrons que c’est un portrait moral l 1 à 26  à charge : c’est un inventaire des défauts du professeur (colérique, égoïste, avare, avec un défaut de prononciation dont on se moque…) et ensuite un portrait physique l27 à 34 (un grand maigre au tempérament impétueux).

1. Le portrait moral d’un scientifique « original » l 1 à 26:

L 1 à 3 forment une sorte d’introduction qui crée une sorte d’attente (registre dramatique) : on veut savoir pourquoi le « maître » est « redoutable » l1

a) une action (au passé simple) achevée l1 « je m’élançai » => comme au cinéma « un raccord image ». Le cabinet « du redoutable maître » => son portrait ligne 1 (on va donner à voir le personnage d’un point de vue moral et physique) Un portrait énoncé à la première personne. Le narrateur est un proche du savant, c’est son neveu (ligne 11, « mon oncle ». Cette proximité donne un aspect plus vraisemblable, il le connaît bien, ce qui construit l’esthétique naturaliste.

b) Début du portrait moral : un homme plutôt gentil et comique : - la litote l 2 (fig de style qui donne plus d’information qu’elle ne le prétend) « ce n’était pas un méchant homme » laisse entrevoir un homme meilleur qu’il n’y paraît.

Mais un homme « original » l 2 « Otto Lidenbrock » et en une phrase introductive en donne une image définitive : « il mourra dans la peau d’un terrible original » Qu’est-ce qu’un original ? Marqué de caractères nouveaux et singuliers au point de paraître bizarre, peu normal. ⇒ atypique, bizarre, curieux, étonnant, étrange, excentrique, singulier 

Le comique vient de l’antithèse qui après avoir donné un aspect positif donne un aspect « négatif » « à moins de changement improbables »

        Les lignes 4 à 10 inscrivent le portrait moral du professeur.

c) Une description naturaliste comique :   l 4 « professeur au Johannaeum » c’est un édifice de recherche scientifique qui existait vraiment du temps de J.Verne. Le naturalisme cherche à coller à la réalité avec la rigueur scientifique.

- Il enseigne « un cours de minéralogie » l4 science qui existe vraiment à l’époque de JVerne

- Le naturalisme comme le réalisme procède de « petits faits vrais » Maupassant et fourmille de détails comme le nombre de fois où le professeur se met en colère « il se mettait régulièrement en colère une fois ou deux » pendant son cours (aspect burlesque du personnage).

- Autre détail comique paradoxal : il se fiche de la réussite de ses étudiants l 5 à 7 l’insistance vient de la répétition de la négation. « Non point… ni du degré d’attention… ni du succès… par la suite » Un professeur, normalement travaille pour la réussite de ses élèves/étudiants et ne professe par « subjectivement » ou égoïstement. Professer c’est partager son savoir : lui non. « C’était un savant égoïste » ! Le neveu charge la barque et le comique du personnage avec la métaphore qui fait sourire avec l’image de « la « poulie » du « puits de science » qui grince l 8. Il conclut ce passage comme le précédent par des formules fortes : « un terrible original » l 3 ; « en un mot, un avare » l 9

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