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Voyage au bout de la nuit

Commentaire de texte : Voyage au bout de la nuit. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  17 Février 2019  •  Commentaire de texte  •  1 808 Mots (8 Pages)  •  1 406 Vues

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Lors de la publication et de l’écriture de Voyage au bout de la nuit, un courant de pensées émerge : l’existentialisme. C’est un courant philosophique mais également littéraire disant que « l'être humain forme l'essence de sa vie par ses propres actions ». L'existentialisme considère chaque personne comme un être unique, maitre de ses actes et de son destin. Ce mouvement a compté dans ses rangs d’illustres écrivains comme Jean-Paul Sartre, Gabriel Marcel, Emmanuel Levinas et Céline qui fait d’ailleurs partie des pionniers de ce mouvement et dont le véritable nom est Louis-Ferdinand Destouches. Il a été l'objet de polémiques violentes et cela en raison de son antisémitisme. Toutefois, son écriture particulière, son réalisme et son style en ont fait un écrivain très important. Ces principales œuvres sont Mort à crédit en 1936, D'un château l'autre en 1957 et bien sûr, Voyage au bout de la nuit d’où est tiré cet extrait. Ce dernier est son premier roman. Ce livre a été publié en 1932, a obtenu le prix Renaudot et est traduit en 37 langues. Cet extrait se situe lorsque Bardamu se retrouve sur le front au côté de l’armée française. Nous nous sommes demandés en quoi cet extrait est une dénonciation de l’horreur et de la cruauté des hommes pendant la Première Guerre mondiale. Pour répondre à cette question, nous montrerons tout d’abord l’horreur de la guerre qui est évoquée. Puis, nous tenterons de prouver qu’il s’agit d’une scène voulant faire réagir le lecteur. Enfin, nous verrons que l’égoïsme et la cruauté humaine sont mis en avant.

L’auteur évoque tout d’abord sa perception de l’horreur de la guerre.

En effet, nous voyons que pour nous représenter parfaitement les atrocités liées à la guerre, l’auteur fait appel à différents sens. Dès les premières lignes, les expressions comme « de gros paquets d’allumettes » (ligne 4) et « voler des essaims de balles rageuses » (ligne 5), s’adressent à l’un de nos sens, en l’occurrence l’ouïe. Bien que sous-entendu, on peut facilement imaginer le bruit créé par le crépitement d’une multitude d’allumettes qui prendraient feu en même temps, ou à intervalles rapprochés. De plus, la deuxième expression associe deux bruits différents. Le premier correspond à un essaim. Connaissant le bruit d’une abeille seule, le bruit généré par un essaim tout entier doit être particulièrement impressionnant. Ce bruit associé à celui de balles rageuses, doit être vraiment épouvantable. L’ouïe est également et clairement évoquée avec des groupes nominaux comme « du bruit » (répété aux lignes 24, 25, 28, 30, etc) ou encore « plein […] les oreilles » (présent aux lignes 26-27). Ensuite, c’est la vue qui est sollicitée explicitement avec « plein les yeux » (lignes 26-27) et « piqua les yeux » (ligne 35). La sollicitation de nos sens se poursuit par l’odorat grâce à « plein […] le nez » (lignes 26-27) et « l’odeur pointue » (ligne 35). Pour finir, on peut également voir évoquer le goût avec l’expression « plein […] la bouche » présente aux lignes 26-27. On a donc une énumération des différents sens créant une intensification de l’effet provoqué, à savoir la description de l’atrocité de la guerre.

Après avoir sollicité nos sens, Céline fait une description physique des cadavres terrifiante et sanguinolente avec des groupes nominaux tels que « n’avait plus sa tête » (ligne 53), « rien qu’une ouverture au-dessus du cou, avec du sang dedans » (lignes 53-54) et « avait son ventre ouvert » (ligne 55). Ici, on peut voir une description très précise et macabre de l’horreur de la guerre. De plus, l’énumération d’actions effectuées par le cadavre, avec « déporté » (ligne 50), « allongé » (aussi à la ligne 50), « projeté » (ligne 50) renforce cette idée de mort violente et d’horreur. On peut aussi ressentir avec ces trois termes une idée de mouvement pouvant représenter la fuite possible de Bardamu.

Comme nous venons de la voir, Céline nous montre l’horreur de la guerre évoqué, cependant, cet extrait est surtout une scène voulant faire réagir.

Nous allons maintenant montrer que cet extrait cherche à faire réagir le lecteur, et essayer d’expliquer comment il le fait.

Pour cela, Céline nous décrit d’une manière très précise une scène de guerre. En effet, plusieurs expressions nous permettent de nous situer dans un contexte de guerre comme « C’est à la mitrailleuse » (ligne 2), « odeur pointue de la poudre et du soufre (lignes 35-36) ou encore « déporté sur le talus » (ligne 50). En effet, l’évocation de l’odeur de la poudre fait penser à l’odeur dégagée après un coup de fusil, des tirs de mitraillettes ou un coup de canon. De plus, le mot « talus » rappelle la guerre des tranchées. Il y a aussi le vocabulaire lié spécifiquement à la guerre comme « obus » (lignes 14 et 47), « balles » (ligne 5) et le mot « déporté » (ligne 50) qui peut être à double sens, l’un étant associé aux prisonniers faits pendant une guerre, et l’autre montrant le déplacement du corps. Il y a également le vocabulaire typiquement lié aux militaires (grâce aux différents grades notamment) avec « maréchal » (lignes 8 et 38) et « colonel » (lignes 8, 12, 16, 18, 19, 48 et 55).

L’écrivain cherche aussi à nous faire ressentir différents sentiments envers les victimes. On éprouve tout d’abord de la pitié avec des phrases comme « le cavalier n’avait

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