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Un livre est un outil de liberté

Dissertation : Un livre est un outil de liberté. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  24 Avril 2019  •  Dissertation  •  1 560 Mots (7 Pages)  •  2 031 Vues

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Souvent contestée voire menacée, la liberté constitue désormais un fondement essentiel de notre société et elle est garantie par de nombreux textes de lois. Dans ses Carnets d’un écrivain, Jean Guéhenno affirme “qu'un livre est un outil de liberté”. Selon, une oeuvre ne se définit pas seulement comme une histoire fictive plongeant un lecteur dans un univers pendant le temps fini de la lecture, mais il s’agit d’un instrument au service d’une cause plus grande. Cela signifie alors que l’oeuvre n’est pas une fin mais un moyen, qu’elle doit se lire dans une perspective qui la dépasse, l’excède. L’histoire narrée ne vaut pas seulement pour elle-même, elle participe à l’avènement ou à la défense de la liberté, cette valeur indispensable. Cependant les libertés sont très vastes et constituent parfois un sujet sensible. Ainsi, en littérature, est-elle celle de l’écrivain, celle de son public et est-elle toujours réelle?

Il s’agira de s’intéresser à la liberté créatrice que possèdent les auteurs, puis à la liberté que confère la lecture à ceux qui lisent, avant d’imaginer de possibles limites à ce pouvoir des oeuvres.

Dans un premier temps, écrire, c’est faire entendre sa voix, affirmer son point de vue, faire exister son imaginaire. En cela, la conception d’un livre est un outil de liberté pour l’écrivain. Sa plume constitue son porte-parole, son relais. Indépendant (si l’on exclut les auteurs réalisant des oeuvres de commandes pour des mécènes), l’auteur est libre de défendre ses idées et d’incarner l’illustre liberté d’expression. Qu’il soit romancier, dramaturge, essayiste, poète, philosophe, qu’il s’engage au service d’une cause universelle comme la lutte contre l’esclavage, les inégalités, le travail des enfants, ou qu’il partage sa simple opinion, il est libre dans ce qu’il crée. Ainsi, dans “Chanson”, Victor Hugo s’autorise une critique directe de l’Empereur en exercice. Le refrain “Petit, petit” en fin de chaque couplet résonne comme l’humiliation assumée du neveu de Napoléon Bonaparte. Le poète le décrit comme le “singe” de son oncle et le tutoie dans les impératifs, “Voici de l’or, viens, pille et vole”, “voici pour toi, voici des filles”. Cela témoigne de sa liberté d’auteur: il ose critiquer, ouvertement, de manière satirique et narquoise, celui qui détient le pouvoir. Ainsi, un auteur peut faire de son livre un outil au service de sa propre liberté d’opinion, de pensée.

Cela permet également à l’auteur de s’évader, de découvrir un monde qu’il aurait voulu connaitre à sa manière et de se perdre dans ces écrits. La lecture est un des meilleurs moyens pour emmener notre imagination vers des lieux et des paysages qui ne nous sont pas visibles. C’est ce qu’on entrevoit dans “Nos Années Rouges” d’Anne-Sophie Stefanini publié en 2017 et qui raconte l’histoire d’une jeune fille communiste qui emménage en Algérie suite à l'indépendance pour “Changer le monde, le rendre plus libre, le rendre plus juste”. Elle y croit dur comme fer, elle y croit tellement qu’on voyage à travers ce roman. On se balade dans les rues d’Alger, sous le régime de Ben Bella, sous le régime de Boumediene. En lisant, nous imaginons les personnages que Catherine rencontre, la ville que Catherine rencontre et enfin, le gouffre dans lequel elle s’est aveuglement précipitée.

Si le livre est l’outil d’expression libre de son auteur, il participe aussi à libérer les lecteurs.

D’abord, un livre est une invitation. Le lecteur est invité à s’y plonger et à se laisser emmener, le temps de la fiction, dans un univers différent du sien. Là aussi, qu’il s’agisse d’une pièce de théâtre où le spectateur partage les émotions jouées ou lues, d’un poème où le lecteur voit par les yeux du poète, ou d’un roman dans lequel le processus d’identification ou de dépaysement fonctionnent aussi, une oeuvre emporte. Elle constitue une échappée hors du réel dans le Rouge et le Noir de Stendhal. C’est ce que semble vivre Julien Sorel lorsque, grâce au Mémorial de Saint-Hélène notamment, il s’évade de son milieu ouvrier et de ses origines paysannes. Ainsi, au lieu de surveiller le mécanisme de la scierie, au lieu de s’épanouir dans les travaux de force comme ses frères, il ne demande qu’à lire, qu’à découvrir ce que l’abbé Chélan lui propose. La lecture représente pour lui un moyen de rêver sa vie future, d’oublier un présent insatisfaisant et, bientôt, deviendra un levier d’ascension sociale. En cela, la lecture libère l’individu. Elle lui permet de s’extraire du “ici et maintenant”.

Dans un second temps, un auteur peut tout simplement parvenir à obtenir une liberté d’esprit grâce à ses lectures. C’est le cas dans En finir avec Eddy Bellegueule d’Edouard Louis publié en 2014.

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