Un conte dystopique, Micromégas de Voltaire

Lecture analytique n°2 – Micromégas de Voltaire

        Au siècle des Lumières, les philosophes mettent en avant le besoin de s’éloigner de l’ethnocentrisme (= le fait de considérer le monde à travers son propre regard). Pour cela, ils promeuvent le VOYAGE, le détour.

Voltaire en fait un de ses traits d’écriture principaux dans ses contes philosophiques. Candide > voyage vers l’Amérique du Sud (où il découvre l’Eldorado), l’Ingénu (Canadien qui arrive en France). Micromégas est lui un extraterrestre, qui vient de Sirius et qui se forme à l’Autre en voyageant de planète en planète.

> Micromégas = cf document sous le texte

> définir le conte philosophique = cf document

Nous allons voir, dans ce texte, comment Voltaire fait passer ses propres idées à travers la voix d’un étranger, un extraterrestre optimiste.

> Comment Voltaire fait-il passer ses idées à travers la voix de Micromégas ?

1er mouvement : Découverte de la Terre et des hommes (des lignes 1 à 12)

2eme mouvement : Une dénonciation de « la petite race humaine »

I. Premier mouvement : dé couverte de la Terre et des Hommes

> Le regard naïf d’un étranger

« ô atomes intelligents » > la manière de s’exprimer est plutôt respectable, l’ET se positionne comme inférieur. Il s’adresse aux hommes comme aux plus belles créatures de Dieu .

« dans qui l’Etre éternel s’est plu à manifester son adresse et sa puissance » - être éternel = référence à la divinité. Hyperbole sur la supposée perfection des hommes.

= Voltaire est Déiste = il croit que l’univers a été bâti par « un grand Architecte », un Dieu sans religion. Ainsi, Micromégas et les hommes se partagent le même Dieu.

L’homme doit se perfectionner > idée des Lumières.

> Cet extraterrestre est néanmoins intelligent et philosophe : il emploie des termes qui sont propres au langage de Voltaire « matière » > pour le corps / « esprit ». Le terme de « bonheur », préoccupation essentielle des Lumières est prononcé par lui. Il se comporte comme un être éduqué, qui recherche un enseignement.

> La réponse des philosophes

 « les philosophes secouèrent la tête » > Ils n’osent pas parler, mais osent lui dire qu’il a tort. On peut supposer qu’ils ont peur de sa taille, ou qu’ils le vénèrent tout autant.

Le courage d’un philosophe : « plus franc que les autres » (superlatif), « avoua de bonne foi » > se met du côté de Micromégas.

> Présentation des hommes : vocabulaire péjoratif

les hommes sont des animaux (« cent mille autre animaux »)

« un assemblage de fous, de méchants et de malheureux » > des catégories qui n’auraient rien à voir entre elles, mais un lien de cause à conséquence : les fous (religieux) entraînent les méchants (despotes) à persécuter les malheureux.

 il en exclut les philosophes. Il en profite pour « un petit nombre d’habitants fort peu considérés » > des penseurs qui sont considérés comme des menaces pour le pouvoir. Allusion implicite au statut du penseur.

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