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Trilogie eschylienne connue sous le nom de l'Orestie : les choephores

Commentaire de texte : Trilogie eschylienne connue sous le nom de l'Orestie : les choephores. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  13 Février 2022  •  Commentaire de texte  •  2 517 Mots (11 Pages)  •  369 Vues

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Nous étudierons ce texte dans le cadre du parcours des liens qui existent entre l’être humain et l'animal dans l’imaginaire tragique. Il s’agit d’un extrait des Choéphores qui constitue le deuxième volet de la trilogie eschylienne connue sous le nom de l'Orestie représentée en 458 av. J.-C. aux Grandes Dionysies d'Athènes. Dans cet extrait, sur les ordres d'Apollon, Oreste est revenu à Argos afin de punir les meurtriers de son père, dont sa mère fait parti. Le chœur des Troyennes l'implore d'accomplir l'oracle et d'obéir au Dieu, un plan est alors conçu pour mener la mission à bien. Nous montrerons dans quelles mesures l’être humain se retrouve progressivement mêlé à l’animal dans l’imaginaire tragique qui est un univers mêlant le destin, qui est en lui-même propre à l’homme. Il y a trois mouvements distincts dont le premier se trouve entre le début de la page 72 et le vers 23 de la page 73, le second mouvement, entre le vers 24 à la page 73 et le vers 18 de la page 74. Enfin, le dernier mouvement, entre le vers 19 de la page 74 et la fin de cet extrait.

Nous allons démontrer que dans ce premier mouvement, Oreste prend conscience de ce dont il est question et plus particulièrement de sa destinée qui est de tuer sa mère.

Dans la première réplique, dont nous ne pouvons pas en voir le propriétaire, il s’agit d’une prière (« entends ma prière ») dans laquelle un salut est demandé. Nous pouvons donc deviner qu’il est question ici d’un péché ou du moins d’une mauvaise action pour laquelle l’on cherche à se repentir. Les phrases de cette réplique sont impératives et courtes (comporte un seul verbe) ce qui permet de refléter la détermination et le souhait d’être exaucé.

Dans la seconde réplique, il s’agit de Coryphée qui s’adresse, et aux personnes qui parlaient avant, et à Oreste qui lui répondra juste après. A travers ses paroles, elle cherche à dissuader ceux qui prient puisque, selon elle, cela ne sert à rien (« maintenant il faut agir »). Il y a, encore une fois ici, des phrases courtes et impératives, cette fois-ci pour montrer la fermeté de ses propos et défendre sa crédibilité. Il est donc question d'accepter « l’épreuve » suivre son destin, car « c’est un dieu [...] qui la commande ».

Dans la réplique qui suit on comprend qu’Oreste accepte fermement l’épreuve de part la phrase courte et directe qu’il utilise pour le dire (« Je suis prêt ») qui montre sa certitude. Il demande cependant à comprendre la situation qui est encore flou à ce moment de l’extrait. On peut ressentir l’incompréhension du personnage à travers ses paroles abondantes qui accompagnent son questionnement. Il finit ses paroles sur une phrase impérative (« parle, tu sais quelque chose »), dans laquelle il s’adresse à Coryphée, qui démontre une forte volonté de comprendre de quoi il est question.

Dans la prochaine réplique, Coryphée répond à Oreste dans un début de dynamisme, toujours sur la lancée de phrases courtes, elle affirme le fait qu’elle sait quelque chose, puis s’en suit le début de la révélation. Ce début de révélation ne révèle en réalité pas grand chose et laisse le spectateur en haleine par une intention de ne pas tout révéler directement pour garder Oreste et le public intéressé et surtout, aborder le sujet sensible d’une manière non précipitée pour garder le contrôle de la situation. S'ensuit une stichomythie de taille inégale, entre le vers 23 de la page 72 et le vers 6 de la page 73, par l’enchaînement de répliques très courtes et de manière très rapide pour donner du dynamisme et de l’intensité à la scène. En effet, les faits se succèdent et s'accélèrent, nous pouvons remarquer qu’Oreste est sans réactions face à ces révélations et n’en n’émet aucun étonnement visible. Le lien entre l’être humain est l’animal est établi ici d’une manière particulière dans le sens où cela paraît presque normal que la mère d’Oreste accouche d’un serpent de part le manque de réaction de ce dernier. De la même manière, Coryphée, elle aussi, raconte les faits sans rajouter de remarque qui pourrait marquer l’originalité du rêve, c’est comme si cela était ordinaire (« Elle accouche d’un serpent »).

Une sorte de fusion est établie entre le serpent et l’humain à la réplique d’Oreste « il la mord ? ». En effet, il arrive bien souvent que les nouveaux nés mordent le sein de leur mère, ici, le fait que le serpent morde le sein de la mère d’Oreste ne diffère donc pas du comportement normal qu’un nouveau né pourrait avoir, ce qui marque ici précisément le premier lien entre l’animal et l’être humain. C’est ainsi qu’Oreste apprend de manière ascendante quel est le cauchemar de sa mère, il ne réagit donc pas jusqu’à ce qu'il prenne conscience et affirme d’une manière certaine qu’il s’agit en fait d’un rêve prémonitoire (« ce rêve est une vérité à venir »).

Dans la prochaine réplique, la fin du cauchemar est marquée par la fin de la stichomythie, la pression redescend par la même occasion et le rythme que prend la scène est plus ralenti. Comme un retour à la réalité progressif, les vers deviennent de plus en plus longs à force de sortir du rêve de la mer d’Oreste, pour marquer la prise de conscience de la gravité des choses qui avait l’air d’être complètement troublé dans le rêve, comme pour immerger le spectateur dans le rêve également.

Enfin, dans la dernière réplique de ce premier mouvement, Oreste prend conscience au vers 21, grâce au point virgule qui marque une petite phase de réflexion, en même temps que le spectateur, qu’il s’agit de lui dans le rêve prémonitoire que l’on vient de lui raconter. En effet, il est question ici d’un serpent, et dans cette réplique, du vers 15 au vers 20, Oreste commence ces paroles par la lettre “s” qui est directement liée au sifflement du serpent. Ainsi, progressivement, Oreste se rend compte qu’il s’agit de lui, cela est notamment accentué dans le vers « je suis ce serpent [...] » dans lequel il y a une allitération en “s”. La rupture brutale avec le son “s” dans le reste de sa réplique marque comme un retour d’Oreste à l’état humain, il apparaît même presque que la situation n’est pas pour déranger le personnage.

Ainsi, le destin rattrape toujours d’une manière ou d’une autre le personnage principal dans une tragédie. Mais la spécificité ici, c’est que, ce dernier, Oreste, n’en est pas victime voire, s’en réjouit.

Nous allons à présent démontrer, dans ce second mouvement, l’élaboration du plan d’Oreste

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