Synthèse de documents la vieillesse
Dissertation : Synthèse de documents la vieillesse. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Lea Chetrit • 1 Octobre 2018 • Dissertation • 1 792 Mots (8 Pages) • 700 Vues
Léa Chetrit Le 19 Fevrier 2018
CG2A Synthèse de documents
La vieillesse et la façon dont nous accompagnons « nos vieux » dans leur fin de vie est un thème majeur de toute société qui soulève de nombreuses interrogations sur le bien fondé de ce que nous mettons en œuvre pour y répondre
C’est ce qui ressort des documents, en particulier du texte « La Vieillesse » de Simone de Beauvoir publié aux éditions Gallimard en 1970, confronté aux textes, « lettre » extrait du récit « un printemps Froid » de de Danièle Sallenave, la chanson « Les vieux » de Jacques Brel, ou encore photographie « Lille Sud » de S.M.
Des approches bien différentes séparent certes ces documents ; néanmoins ils ont pour point commun d’aborder la vieillesse de façon négative, évoquant tour à tour l’isolement, la solitude, l’ennui, l’attente quand ce n’est pas la déchéance physique ou mentale….
Plusieurs décennies nous séparent de ces différentes présentations. Pourtant, mis à part le format du téléviseur, tout ce qui y est dit est encore d’une cruelle actualité… ! La vieillesse ne serait-elle donc de tous temps qu’une antichambre de la mort… ?
Pour aborder ce sujet, et en nous appuyant sur les textes et image présentés, nous rassemblerons successivement toutes les notions qui constituent les facettes de la « vie de vieux » et que tous les auteurs de ces documents explicitent chacun à leur façon. Nous essaierons ensuite d’y opposer une vision plus optimiste de la fin de vie, un tant soit peu abordée dans le poème de Jacques Brel, faite de douceur et de tendresse. Enfin, nous verrons en quoi, par une bonne anticipation et préparation de la vieillesse, il est peut-être possible d’échapper à quelques unes des facettes sordides de la vieillesse ; quitte même à ce qu’elle signifie mort prématurée, seule véritable solution pour échapper à tous les affres de la vieillesse !
« Qu’il conserve ou non sa santé et sa lucidité, le retraité n’en est pas moins la proie de ce terrible fléau : l’ennui… ». C’est ce qu’affirme Simone de Beauvoir dans son texte qui rajoute en outre que si l’on a été ouvrier, on ne réussit même pas à tuer le temps. Sans parler de ce que son oisiveté morose aboutit à une apathie… »
C’est également ce qui est sous-jacent dans le poème de Jacques Brel qui met tout le monde sur le même modèle : riches, pauvres, Parisiens, provinciaux. Et surtout, le symbole de la pendule « qui dit oui, qui dit non »…que l’on imagine fendre le silence mortel des jours qui tous se ressemblent !
Mais l’ennui c’est aussi l’absence d’envie, la perte d’enthousiasme pour toute chose, c’est n’avoir plus de rêves.
C’est ainsi que « les vieux ne rêvent plus, leurs livres s’ensommeillent, leurs pianos sont fermés, le muscat du dimanche ne les fait plus chanter… » parce qu’être vieux c’est aussi perdre le goût des choses qui font plaisir.
De la même façon, le petit écran de télévision qui trône dans la chambre d’un vieillard, c’est un trompe-ennui.
« J’ai pris l’habitude de regarder la télévision l’après-midi, il n’y a personne au petit parloir (elles dorment) ». A défaut de bavarder et d’échanger avec d’autres, on se réfugie dans la compagnie du petit écran… !
Derrière l’écran de télévision, on peut faire semblant de s’intéresser aux choses. Elles nous arrivent et nous pouvons en faire ce que nous en voulons, peut-être même somnoler, qui s’en soucie, en fait… ?
« …Je comprends bien…Vous avez si peu de vacances ! »
« …Ta dernière lettre a mis neuf jours à me parvenir »
« depuis juin (vous ne m’avez pas rendu visite). Noël aussi est passé et on comprend que la prochaine visite est encore retardée… »
Dans l’état de vieillesse, c’est comme si l’on était dans l’attente de tous les signes de rattachement à la vie d’avant, celle où l’on était actif et vivant : famille, amis, environnement. Mais comme dans la vie active on passe son temps à courir, on ne peut être sur la même longueur d’ondes. Quand on est vieux, pas d’autre choix que d’attendre que se libèrent pour nous ceux qui ont tant à faire ! Tout ceci, bien sûr, en pleine conscience de ce qu’il ne faut pas peser et culpabiliser ceux qu’on aime et qu’on attend en silence. Car attendre ne se conçoit qu’avec le sens de la discrétion et le souci de ne pas déranger. Attente de ceux qui sont en vie, mais aussi attente de rejoindre ceux qui ne sont plus là. «…suivre au soleil l’enterrement d’un plus vieux, l’enterrement d’une plus laide ». En ce sens, l’attente est peut-être aussi intimement liée à celle de la mort qui viendra bientôt, inéluctablement…?
Corollaire de l’attente, l’inactivité est une des composantes de la vieillesse.
Inactivité essentiellement par incapacité de s’impliquer dans des projets, de voir l’immensité du monde : « Il n’aperçoit plus autour de lui qu’un désert ; il ne lui a pas été donné de s’engager dans des projets qui auraient peuplé le monde de buts, de valeurs de raisons d’être » ; « Les vieux ne bougent plus, leurs gestes ont trop de rides, leur monde est trop petit. Du lit à la fenêtre puis du lit au fauteuil et puis du lit au lit » ; « J’ai mis la table devant la fenêtre, j’ai repoussé le lit… ce qui fait que, quand je suis dans mon fauteuil, j’ai vu sur la Mayenne » ; on sent bien que c’est là le seul univers de cette femme. « … je n’ai pas le courage de prendre le car pour aller à Laval ». Avec l’inactivité, l’espace se rétrécit, le monde devient tout petit, l’univers se réduit souvent à une seule pièce : la chambre avec son indispensable accessoire : la télévision.
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