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Sonnet LXV Sonnets pour Hélène, Second livre, Ronsard, 1578

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Par   •  18 Avril 2018  •  Commentaire de texte  •  1 479 Mots (6 Pages)  •  3 055 Vues

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Sonnet LXV Sonnets pour Hélène, Second livre, Ronsard, 1578

Poète officiel de la cour de François Ier, Ronsard fait également partie des 7 poètes de la pléiade. Il écrit des recueils de poésie lyrique portant le nom des femmes qu'il y célèbre, Cassandre, Marie, Hélène. Ses sonnets réguliers chantent souvent l'amour à la manière de Pétrarque (le poète italien est passé à la postérité pour la perfection de sa poésie qui met en vers son amour pour Laure, image de perfection divinisée). Dans le recueil Sonnets pour Hélène, Ronsard célèbre Hélène de Surgères, protégée de Catherine de Médicis. Hélène, femme aussi remarquable par sa beauté, son esprit que sa vertu, restait inconsolable de la perte de son fiancée à la guerre. La reine invita alors Ronsard à écrire des poèmes pour celle-ci. Le poète se prit alors à aimer sincèrement la jeune fille. Le sonnet régulier en alexandrins "je ne serais marri" fait donc partie du recueil, Sonnets pour Hélène, publié en 1578. Ronsard fait ici un hommage lyrique à la femme aimée considérée comme une déesse. Mais cette dernière semble peu sensible à son charme.

Comment le jeu des oppositions permet-il au poète de se plaindre et de mettre en valeur l'image divinisée de sa destinataire? Nous analyserons dans un 1er temps le jeu des oppositions sur lequel est bâti le poème, puis étudierons de quelle façon l'auteur met en scène sa souffrance.

I-Un texte construit sur des oppositions

1-Opposition affective

La thématique de l'ensemble du poème est l'indifférence d'Hélène aux efforts du poète pour la rejoindre :

-Dès le vers 1 la litote "je ne serais marri, si tu comptais ma peine" conditionnel, une possibilité de bonheur apparemment non obtenu.

-Dès le vers 1, le "je" lyrique s'oppose au destinataire exprimée par le pronom personnel sujet "tu".

Le 1er quatrain "je" fait écho au 1er tercet "tu", dans le dernier tercet "t'" s'oppose au pronom possessif "mon" de "mon cœur". Ainsi le poète et la femme se croisent-ils a chaque strophe sans jamais se rencontrer.

2-Opposition des sentiments

L'emploi de "tu" semble exprimer une certaine intimité entre eux mais le sens du poème souligne le fait que ce n'est pas un amour réciproque.

En effet, champ lexical du refus: vers 7 "un nenni", "un refus", "une voix" + accumulation

Le Rejet au vers 8 accélère le rythme du vers précédent et contraste par sa violence: en effet, le mot "voix" à la rime du vers 7 peut évoquer la douceur, le lecteur est par conséquent surpris par la violence des termes présents dans le rejet du vers 8: "dédain", "froideur", "orgueil". Il ne s'agit pas d'une voix douce mais d'une voix qui incarne la dureté.

+ allitération en "d" qui exprime le trop grand amour de soi et nouvelle accumulation qui accentue ce refus.

3-Opposition spatiale:

-Métaphore de la course amoureuse "degrés" v2. La notion de degrés et les références aux efforts physiques montrent l'opposition haut/bas qui structure tout le sonnet.

-v3 "tu loges au sommet du Palais de nos Rois"= périphrase élogieuse pour désigner le Louvre, lieu de pouvoir et par métonymie la position sociale d'Hélène ->accentue son orgueil.

-v3 situe la position de l'interlocutrice en insistant sur la notion de hauteur : il y a dans la succession des mots "sommets", "palais", "rois" une progression hyperbolique accentuée par la comparaison avec l'Olympe , lieu de séjour des dieux + champ lexical de la hauteur : "en si haut lieu" v9 avec adverbe d'insistance, "si haut" v10, "jusqu'en haut" v12 et "au cieux" v14, parallélisme entre la hauteur spatiale et le dédain.

-à cette position immobile et dominante s'oppose la situation du poète en mouvement : elle est seulement suggérée au v2 et 5, par la référence aux "degrés", aux marches des escaliers ("à chaque marche" v5) puis exprimée ensuite par l'exposé de ses difficultés aux v5et 6, référence au souffle court, énumération des souffrances physiques.

4- Opposition de niveaux de langue:

-Le sonnet est dominé par un mélange presque constant de termes appartenant à la langue courante exprimant des réalités physiologiques que l'on pourrait considérées comme peu poétiques, et de termes relevant d'une poésie plus élevée et d'inspiration mythologique. Le choix d'un lexique courant pour tout ce qui concerne le poète dans ses relations avec Hélène, attire l'attention sur une volonté de souligner la distance : l'emploi d'un certain niveau de langue rabaisse le statut du poète par rapport à celle qu'il présente comme hautaine et inaccessible.

-Trivialité de l'action qui consiste à "compter" des "marches", des "degrés" v2-5-10 et trivialité des expressions : "compter", "recompter" v2,

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