Scène 14 de la pièce de théâtre : La Dispute de Marivaux
Commentaire de texte : Scène 14 de la pièce de théâtre : La Dispute de Marivaux. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar stroadec • 27 Juin 2019 • Commentaire de texte • 1 066 Mots (5 Pages) • 1 738 Vues
SEQUENCE 4 : la dispute, UNE COMEDIE MODERNE
Séance 5
Problématiques :
Comment à travers cette scène Marivaux propose de revenir sur la nature humaine ?
En quoi cette nouvelle rencontre permet de faire avancer l’intrigue ?
La rencontre
- Eglé découvre un nouvel ami
Dans cette scène, Eglé fait preuve de curiosité. En effet, elle veut comprendre et connaitre la nouveauté qui se présente à elle. Ce que confirme la didascalie « en s’approchant » qui est réitérée à deux reprises. Elle tente de s’approcher de plus en plus, comme le confirme également le nombre de questions qu’elle pose à Azor : « Qu'est-ce que c'est que cela : qui plaît tant ? » mais aussi : « … un nouvel ami apparu tout à coup ? ». Sachant qu’elle manifeste plus d’intérêt que d’étonnement à découvrir une nouvelle personne masculine alors qu’elle ne savait pas qu’il pouvait en exister d’autre en-dehors d’Azor. Elle se montre naturellement curieuse en voyant ce nouveau personnage. Tout passe par la vue, et nous pouvons nous demander si elle veut voir ou être vue ?
- Mesrin découvre un « bel objet »
La situation est différente pour Mesrin qui, par l’intermédiaire d’Adine connait l’existence d’Eglé. Cependant, le portrait qu’en a fait Adine ne peut que l’amener à être saisi de surprise. L’aparté montrera qu’il s’avère agréablement surpris : « Eglé, c'est là ce visage fâché ? » Son interrogation vient affirmer qu’il ne semble pas en accord avec Adine quant à l’emploi de l’adjectif « fâché ». En la voyant et sans même savoir son identité, il utilise l’adjectif « bel » pour qualifier ce qu’il appelle lui un « objet ». Ainsi, Mesrin est agréablement étonné par cette nouvelle rencontre.
- Une attirance mutuelle
Si la rencontre entre les deux personnages est marquée par la surprise, elle les rassemble par un sentiment commun : l’attirance. Eglé se veut entreprenante, comme l’indique la répétition des didascalies « s’approchant » et, par ailleurs, c’est elle qui prend la parole en premier. Le champ lexical du désir est visible chez les deux personnages « plait tant, bel objet, plaisir ». Par ailleurs, elle ose lui poser des questions qui ne laissent peu de place à l’ambiguïté ainsi lui demande-t-elle : « En avez-vous plus que dans le vôtre ? » l’interjection employée par Mesrin confirme ce qu’Eglé voulait savoir. C’est pourquoi, Mesrin va se permettre non pas de questionner mais de toucher et vouloir embrasser la main libre d’Eglé qui se laisse faire. Tous deux se montrent donc très attirés l’un par l’autre.
Un début de réponse
- La jalousie d’Azor
Si dans un premier temps, Azor se montre enthousiaste à l’idée de présenter son ami à Eglé pour qui, il montre de l’affection à travers le champ lexical de l’amitié : « camarade, aime, compagnie ». Sa naïveté va même l’entrainer à faire preuve d’une autosatisfaction en présentant : « [s]a blanche » à Mesrin. C’est un homme heureux d’être amoureux. Il ne peut s’empêcher de le rappeler à Eglé combien il se « languissai[t] ». Il emploie le pronom personnel « ma » comme s’il était sûr de la posséder ce que confirme l’énumération des différents éléments du corps d’Eglé : « votre bouche, vos yeux, vos mains ». Toutefois, il va réaliser que le comportement d’Eglé comme le comportement de Mesrin qui se range du côté d’Eglé pour pouvoir profiter de la présence de celle-ci, va faire naître une jalousie qui amènera à les séparer. Ainsi, doit-il lutter contre Eglé qui se laisse baiser la main par Mesrin et veut soi-disant être seule. Ce changement de comportement et même de langage chez Eglé (elle parle au présent d’énonciation pour marquer son mécontentement. On remarquera qu’il n’y a aucun terme hypocoristique contrairement aux scènes précédentes) vont entrainer chez Azor de la jalousie. Eglé fait preuve de malice rappelant le besoin de séparation et Mesrin souhaite lui tenir compagnie. Les répliques sont rapides et efficaces pour qu’Eglé puisse obtenir ce qu’elle veut mais cette lutte est remportée par Azor : « Partons ! » s’exclame-t-elle et si les sentiments n’étaient pas assez clairs l’aparté signal « de dépit ». Ainsi, le spectateur assiste à une querelle entre les amoureux mais qui laisse le doute sur les réels sentiments d’Eglé.
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