SCENE A QUATRE, IONESCO
Commentaire de texte : SCENE A QUATRE, IONESCO. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar elo06 • 8 Novembre 2018 • Commentaire de texte • 986 Mots (4 Pages) • 1 714 Vues
Le texte étudié est extrait de la fin de Scène à quatre d’Eugene Ionesco, une pièce en un seul acte datant de 1959. Dans cet extrait, Dupont Durant et Martin se disputent car chacun prend la Jolie Dame pour sa fiancée qui sera impuissante et malmenée par ces trois hommes cherchant à l’obtenir. En quoi cet extrait comique ressemble-t-il à une farce ? Nous analyserons d’abord comment les paroles des personnages suscitent le comique de la scène, puis leurs gestes afin de comprendre en quoi cette pièce s’apparente à une farce.
Le comique de cette scène repose sur les dialogues entre les personnages qui reflètent leur caractère et leur langage. Dans un premier temps, on apprend que les trois hommes ont un caractère identique : ce sont de véritables enfants. En effet, on remarque surtout ce côté enfantin aux vers 50 à 53, lorsqu’ils répètent chacun leur tour « fichez-lui la paix » avant de dire à l’unisson « c'est à vous qu’elle demande de lui laisser la paix », comme si la conquête de la Jolie Dame était un concours où celui qui aurait le dernier mot remporterait le cœur de sa bien-aimé. Comme ils veulent tous avoir le dernier mot, ils n’hésitent donc pas à répéter bêtement les dires des deux autres hommes, en restant pourtant convaincus qu’ils arriveront de cette manière à séduire leur dulcinée, ils n’agissent donc pas de manière réfléchie, ils sont obnubilés par leur rivalité . La jolie dame quant à elle ne participe pas beaucoup aux dialogues de la scène, et c'est pourtant ça qui crée le comique. En effet, la jolie dame subit les propos de ses prétendants, sans oser leur demander d’arrêter - jusqu’au vers 49 où elle explose et leur demande de lui laisser « la paix » - et les remercie même lorsqu’elle reçoit les bouquets ce qui fait d’elle une femme calme et polie, mais qui explose quand on la pousse à bout. Les caractères des personnages jouent donc évidemment un rôle important dans le comique de la scène, mais leur langage est aussi source de comique.
Effectivement, le langage des trois hommes et de la femme est différent. Celui des hommes est sans grande originalité, puisqu’ils répètent encore et encore, le ton de leurs paroles est calme et doux, pour conquérir la Dame, et le langage de cette dernière est tout aussi calme, même timide, en tout cas jusqu’au vers 49. Il y a un revirement de la part de la dame, qui éclate et change de ton pour un langage familier : « oh ! Merde… fichez-moi la paix », « fichez-moi tous la paix. »(v.54). Après ces répliques énervées de la part de la Dame, le ton de Dupont Durand et Martin a lui aussi changé pour un ton surpris « Moi ? Moi ? Moi ? » (v.55). Ce changement brusque de ton produit un effet de surprise qui suscite l’amusement du spectateur. Enfin, ce sont surtout les nombreuses répétitions tout au long de la scène qui produisent le comique. En effet, les trois hommes ne font que répéter, lorsque l’un d’entre eux dit quelque chose, les deux autres surenchérissent les propos du premier, en utilisant la même phrase, ce qui est totalement absurde. Les répétitions sont donc en grande partie responsables du côté comique de cette scène, bien qu’il soit créé par les dialogues. Mais si on mêle ces répétitions à un jeu de scène particulier, on peut obtenir un autre genre littéraire : la farce.
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