Rhinocéros - Ionesco
Dissertation : Rhinocéros - Ionesco. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar elliot-v • 15 Mai 2017 • Dissertation • 1 091 Mots (5 Pages) • 1 463 Vues
Pionnier du théâtre d’avant-garde, écrivain et dramaturge, Eugène Ionesco, né en Roumanie en 1909, est une figure marquante de l’absurde. Comme nombreux de ses confrères, les œuvres de Ionesco sont teintées des tragédies ayant rythmé le 20e siècle. La Deuxième Guerre mondiale eut un rôle majeur dans l’écriture de Rhinocéros, pièce de théâtre dépeignant l’horreur de cet évènement. Publiée en 1959, cette œuvre relate la propagation d’une épidémie imaginaire nommée la « rhinocérite » et qui atteint tous les habitants d’une ville, les transformant littéralement en rhinocéros. L’allusion aux régime nazi de la Deuxième Guerre mondiale se fait rapidement au courant du texte, alors que les habitants s’abêtissent, se conforment au même but et avancent sans aucune réflexion individuelle. Dans les lignes qui suivent, nous démontrerons, dans l’extrait de Rhinocéros, à travers la relation entre Daisy et Bérenger, l’opposition qui existe entre les deux formes de réactions face à la « rhinocérite ». Tout d’abord, il sera question d’analyser la réaction de Bérenger qui se caractérise par une fermeture à la « rhinocérite » et ensuite nous analyserons les réactions de Daisy qui s’avèrent être plus ouvertes à ce mystérieux mouvement.
Premièrement, nous pouvons voir au courant de l’acte III que Bérenger se montre fermer à la « rhinocérite », à ce curieux mouvement de groupe. D’ailleurs, dans un premier temps, il exprime clairement son désaccord avec ce phénomène et se montre interloqué face à cette vague généralisée de conformisme, comme nous pouvons le voir dans cet extrait : « Mais comment peut-on être rhinocéros ? » (p.211). Aussi, il se présente comme fervent opposant et c’est avec conviction qu’il refuse fermement de s’associer aux rhinocéros : « […] votre devoir est de vous opposer à eux [les rhinocéros], lucidement, fermement. » (p.217). Il le montre bien, le devoir de chacun devrait être de se battre et de ne pas céder à cet effet d’entrainement dont tout le monde semble être tenté.
Ensuite, Bérenger lance un regard réprobateur, critique, mais également empreint d’une profonde solitude, envers toutes ces personnes rejoignant ce mouvement de masse. Il les pense malades, folles, dans tous les cas ils supposent que quelque chose ne tourne pas rond, comme l’illustre cet extrait : « Ils sont tous devenus fous. Le monde est malade. Ils sont tous malades. » (p.234). D’ailleurs, la critique qu’il en fait, insinue également une profonde solitude à laquelle il fait face, comme le suggère cet extrait : « Il n’y a plus qu’eux, il n’y a plus qu’eux. Les autorités sont passées de leur côté. » (p.232). Ici, en plus d’implicitement critiquer le réseau d’urgence, qui au lieu de venir en aide à la population, préfère joindre le mouvement que représente la « rhinocérite », Bérenger témoigne de ce sentiment d’être seul contre tous, abandonné de tous, même des forces de l’ordre. Finalement, Bérenger témoigne d’un grand courage et c’est avec entrain qu’il défend sa position, il ne faiblira pas : « Eh bien, malgré tout, je te le jure, je n’abdiquerai pas, moi, je n’abdiquerai pas. » (p.240). C’est avec fermeté et témérité qu’il ne joindra pas ce troupeau et c’est avec un élan d’affront qu’il répète à mainte reprise qu’il ne capitulera pas. Aussi, en plus de ses nombreux efforts de résistance, il se démarque des autres, de par sa situation : « Contre tout le monde, je me défendrai ! Je suis le dernier homme, je le resterai
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