René de Chateaubriand, analyse

     René par Chateaubriand marque le début du romantisme en France. Le protagoniste, René, y raconte son mal de vivre. Son discours démontre la souffrance qu'il ressent, son lien privilégié avec la nature et son désir d'échapper au mal dont il est atteint. Ceux-ci seront prouvés dans l'analyse de l'extrait « Levez-vous vite, orages désirés... », commençant avec son instabilité affective. Suivront sa connexion avec la nature, à laquelle il identifie ses sentiments, et son envie de fuir son mal par le voyage, physique puis mystique.

René voit l'évasion dans ses promenades, donc la solution au mal qui le ronge. Il tente constamment de fuir cette souffrance. Créant un champ lexical, certains éléments, comme « promenades », « égarais », « marchais » prouvent son voyage, tandis que « climat lointains », « migration » et « emporter » expriment son désir de partir. Cela amplifie son mouvement; son évasion souhaitée et tentée comme si sa souffrance était physique et le poursuivait. Accentuant son vœu, le subjonctif est utilisé deux fois dans l'extrait, dans cette phrase : « Tantôt j'aurais voulu être un de ces guerriers errants au milieu des vents [...] » (v.6), et dans celle-ci : « […] souvent j'ai suivi des yeux les oiseaux de passages […] j'aurais voulu être sur leurs ailes. » (v.15). Présent qu'à ces occasions qui parlent de fugue, l'importance est mise sur cette envie incessante du héros à partir. René fuit à travers le voyage son mal.

Or, plus que partir, René veut mourir. Les euphémismes dans le discours « […] Homme, la saison de ta migration n'est pas encore venue; attends que le vent de la mort se lève, alors tu déploieras ton vol vers ces régions inconnues que ton cœur demande. » (v.18) atténuent la mort et sa conséquence. Elles deviennent un voyage plaisant plutôt que la fin dramatique d'une vie. Elle est tant désirable que René s'impatiente, ordonnant au vent de la mort de le trouver dans la phrase « Levez-vous vite, orage désirés qui devez emporter René dans les espaces d'une autre vie! » (v.20). Avec l'impératif, il lance un ordre, impatient à quitter. Il convoite le décès. Même, il considère la mort comme l'ultime évasion, l'échappatoire parfaite qui le sauvera de son mal; son objectif premier.

René exprime le mal de vivre lié au romantisme du début du 19è siècle, qui inclut comme thèmes déprime, nature et départ désiré. Cette analyse démontre comment René souffre d'un mal qui influence la façon d'interpréter le paysage, et qui lui trace dans la nature un chemin vers une libération qu'il attend fébrilement. Bien que classique, ce « vague des passions » ne durera et deviendra le « mal du siècle », influencé par les tensions politiques et sociales de l'époque.

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