Quelles conceptions de la femme-mère se font jour dans les trois textes du corpus?
Commentaire de texte : Quelles conceptions de la femme-mère se font jour dans les trois textes du corpus?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Ynes Potavin • 29 Juin 2017 • Commentaire de texte • 901 Mots (4 Pages) • 3 939 Vues
Quelles conceptions de la femme-mère se font jour dans les trois textes du corpus?
Le corpus étudié est constitué de trois extraits dont celui de Mémoires de deux jeunes mariées d'Honoré de Balzac, celui du Deuxième sexe de Simone de Beauvoir et pour finir celui de La femme gelée d'Annie Ernaux. Ces trois textes sont liés par un théme commun: les conceptions de la femme mère. Nous comparerons donc ces trois textes afin de savoir quelles conceptions de la femme-mère se font jour dans les trois textes du corpus. Pour y parvenir, nous reléverons les termes utilisés par les narratrices pour les analyser afin de savoir si ces derniers sont positifs ou négatifs, puis nous analyserons par la suite les styles narratifs et les points de vue.
Dans le texte Mémoires de deux jeunes mariées, le rôle de mère est la base de toute réjouissance: la Famille. Elle est dite comme "éternelle base des Sociétés", ligne 3. Selon Renée, narratrice de l'extrait, le bonheur s'accorde à l'épouse et à la mère contrairement à Annie Fergaux qui, dans La Femme gelée, caractérise le rôle de mère comme un sacrifice. Tout le long du texte, elle utilise des mots familiers et péjoratifs: "rétréci"(l.3);"bourré"(l.3);"gueule"(l.4);"gnognote"(l.8);"supporter"(l.9);"tambouille"(l.10);"dame-qui-fait-tout"(l.11);"dépouillé"(l.12);"lourdes, obsédantes"(l.15);"Smic"(l.21);"misère"(l.22). Ce champ lexical de la misère donne un aspect négatif sur sa vie de couple et de mère. Pour Simone de Beauvoir dans Le Deuxième Sexe, l'inégalité entre les sexes est idéologiquement créé. Selon elle, la femme ne doit pas se dire "vraie femme", ligne 10, par rapport à sa maternité ou à travers sa sexualité, mais elle doit reprendre son destin en main entant qu'Autre: (ligne 12)"[...] une vraie femme est celle qui s'accepte comme Autre" , "Autre" définit le sexe masculin. Son extrait débute par une moquerie adressée à ceux qui s'interrogent sur la question "Où sont les femmes?". Elle reprend ironiquement les paroles des hommes : "la femme se perd. Où sont les femmes? Les femmes d'aujourd'hui ne sont pas des femmes", ligne 1. Elle se moque également de "la légion de femmes qui voient par ces hommes" en leur donnant ce surnom qui les rend stupides aux yeux des lecteurs.
Leurs points de vue sont mis en avant différement: Dans le premier extrait, Mémoires de deux jeunes mariées, l'auteur met en avant la conception de la femme-mère par le partage du point de vue d'une femme à son amie. Elle lui donne des conseils, lui ordonne de l'écouter "Ecoute-moi, mon enfant!" ligne 15, et parle avec son coeur: elle donne des surnoms tendres à son amie ("mon ange" ligne 7) , lui explique que le fait d'être adorée par son mari n'est point suffisant à côté d'être aimée entant que mère en utilisant comme exemple sa propre expérience par des métaphores poètiques, prenons pour exemple la ligne 20: "Je me souviens d'avoir un jour [...] embrassé le dévouement comme un naufragé s'attache au mât de son vaisseau par déséspoir". Tout comme la narratrice précedente, celle de Mémoires de deux jeunes mariées, la narratrice de La femme gelée est interne. Mais celle-ci échange directement avec le lecteur. Elle lui fait part de sa vie désesperante, ce qui lui permet de "mieux lui ouvrir son coeur". Elle s'adresse à nous avec tant de familiarité, que nous avons l'impression de la connaître. Le fait que cette vision sur le rôle de femme mariée et de mère soit plus dramatique et que la narratrice nous partage son expérience, rend le texte beaucoup plus réaliste que le précédent. De plus, elle nous inclut dans cette misère: ligne 10 "des parents qui vous soulagent de la tambouille". Elle s'attend à ce que le lecteur se retrouve dans ce qu'elle dit. Pour finir, la narratrice du dernier extrait Le deuxième sexe, est l'auteur lui même: Simone de Beauvoir. Ici, nous avons donc un avis personnel. Elle utilise la même figure de style que la narratrice de La femme gelée : l'ironie. Elle se permet de se moquer ouvertement des pensées de la société masculine: ligne 13 "Il y'a dans l'attitude des hommes d'aujourd'hui une duplicité". Contrairement aux deux autres, ce texte n'est pas un exemple de vie de femme-mère. Il n'y a aucune éxperience partagée. C'est plutôt une comparaison entre les deux sexes, centré sur la question que se pose l'auteur "pourquoi la maternité rabaisse-t-elle la femme aulieu de la rendre plus importante". Dans cet extrait, elle explique plutôt le point de vue des hommes qui est qu'ils acceptent que les femmes soient "égales" à eux, ligne 18, mais qu'ils continuent malgré tout de les considérer comme "l'inessentiel" ligne 20. Elle expose aussi son mécontentement sur le fait que chez l'homme, la vie publique et privée n'émet aucun "hiatus" ligne 26, contrairement à la femme qui doit se tenir d'une façon dans sa vie publique et d'une autre dans sa vie privée: ligne 24 "Chez l'homme il n'y a entre vie privée et vie publique aucun hiatus". Elle déclare ironiquement "puisqu'on demande à la "vraie femme" de se faire objet, d'être l'Autre".
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