Quelle vision Maupassant a-t-il de la presse dans Bel-Ami ?
Dissertation : Quelle vision Maupassant a-t-il de la presse dans Bel-Ami ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar yoyo75012 • 20 Mai 2021 • Dissertation • 708 Mots (3 Pages) • 2 885 Vues
Arthur BOU 2ND5 Ecrit sur Bel-Ami
Quelle vision Maupassant a-t-il de la presse dans ce roman ?
C’est dans un milieu que Maupassant connait bien que le personnage de Georges Duroy va évoluer tout le long du roman Bel-Ami : le monde de la presse. Et c’est à travers ce personnage principal, et d’autres autour de lui, que l’auteur critique ce journalisme interlope parisien. Nous pouvons donc nous demander quelle est la vision que Maupassant donne de la presse dans ce roman. Pour ce faire, nous verrons, accompagnés d’extraits, l’image des journalistes de La Vie Française qui incarnent la paresse, l’oisiveté et l’escroquerie tout en exerçant à l’époque une certaine influence dans le monde politique du XIXème siècle.
Tout d’abord, c’est en suivant l’évolution de Duroy et les rencontres qu’il y fait, que l’on réalise au fil de l’histoire que ce milieu très particulier, et présenté de manière pessimiste, est une véritable tromperie. A son premier poste, en tant que reporteur, il est accompagné par Saint Potin, reporter peu scrupuleux, qui lui explique et avoue clairement la méthode à suivre : il n’a pas besoin de vérifier les informations ou d’interviewer les personnalités, il lui suffit simplement de « reprendre (s)on article sur le dernier venu et (de) le copier mot pour mot ». Pour Saint Potin, voilà ce qui s’appelle être « pratique ». Il initie donc son apprenti aux méthodes de ce milieu, où tout repose sur l’apparence et le mensonge. Notamment lorsque tous les journalistes sont rassemblés pour une « conférence qui durait depuis une heure (mais qui) était une partie d’écarté ». Ils passent donc une grande partie de leur temps à jouer, par exemple aux cartes ou au bilboquet. M. Walter, lui, est davantage un homme d’affaires qu’un directeur de journal qui utilise avant tout La Vie Française, décrit comme une « banque » par Maupassant, pour ses intérêts financiers. L’auteur casse donc l’image d’un journal célèbre pour ses écrits et ses écrivains aux nombreux talents et laisse apparaitre une critique bien plus frappante sur la pratique quotidienne de la corruption. Mais, malgré des pratiques peu acceptables, les journalistes possèdent tout de même à cet époque un certain pouvoir au niveau politique.
Enfin, c’est en s’associant au pouvoir politique et en y faisant pression, que la presse affirme sa puissance et son pouvoir de manipulation. En effet, ce sont « grâce à ses attaches connus avec le pouvoir », pouvoir dirigé par des hommes politiques opportunistes et obsédés par l’argent, et donc assez similaires aux journalistes dans leur état d’esprit, que cette presse du XIXème siècle parvient à se faire une place importante dans le haut de la société parisienne. Mais c’est encore une fois par de nombreuses manipulations que celle-ci parvient à contrôler l’organisation politique, ou encore l’opinion publique. C’est par exemple à travers des articles toujours aussi malhonnêtes que les journalistes ont le pouvoir de « renverser le ministère » et que Walter décide d’aider « Laroche (qui) profitera de l’occasion pour attraper les affaires étrangères ». En effet, Walter s’associera à Laroche-Mathieu pour satisfaire, encore une fois, ses intérêts personnels et devenir riche. Pour finir, on comprend au fil de l’œuvre que l’information diffusée est très souvent modifiée pour contenter les lecteurs et leur donner ce qu’ils ont envie de lire. En effet, ces journalistes très doués en rhétorique, mais avant tout des menteurs, manipulent les foules et influencent leur opinion. C’est ainsi que Maupassant critique cet univers médiatique du XIXème siècle en révélant à ses lecteurs la vraie face de cette puissance.
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