Princesse de Clève, La Fayette
Commentaire de texte : Princesse de Clève, La Fayette. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Pierre De Boissieu • 17 Décembre 2017 • Commentaire de texte • 4 595 Mots (19 Pages) • 1 244 Vues
SEANCE 4 : Le portrait d’une héroïne classique
Objectif : Exploration de l’intériorité d’un personnage : le roman d’analyse
Etudier l’art du portrait d’apparat, le portrait d’une héroïne classique
Dans les premières pages de ce roman, l’auteur présente la cour sous Henri II, où règnent magnificence et galanterie, mais où dominent également les passions amoureuses. Le personnage principal, Mademoiselle de Chartres, la future Princesse de Clèves, apparaît ici sous les yeux de la cour qui la découvre comme le lecteur pour la première fois.
Première partie
Il parut alors une beauté à la cour, qui attira les yeux de tout le monde, et l'on doit croire que c'était une beauté parfaite, puisqu'elle donna de l'admiration dans un lieu où l'on était si accoutumé à voir de belles personnes. Elle était de la même maison que le vidame de Chartres, et une des plus grandes héritières de France. Son père était mort jeune, et l'avait laissée sous la conduite de madame de Chartres, sa femme, dont le bien, la vertu et le mérite étaient extraordinaires. Après avoir perdu son mari, elle avait passé plusieurs années sans revenir à la cour. Pendant cette absence, elle avait donné ses soins à l'éducation de sa fille ; mais elle ne travailla pas seulement à cultiver son esprit et sa beauté ; elle songea aussi à lui donner de la vertu et à la lui rendre aimable. La plupart des mères s'imaginent qu'il suffit de ne parler jamais de galanterie devant les jeunes personnes pour les en éloigner. Madame de Chartres avait une opinion opposée ; elle faisait souvent à sa fille des peintures de l'amour ; elle lui montrait ce qu'il a d'agréable pour la persuader plus aisément sur ce qu'elle lui en apprenait de dangereux ; elle lui contait le peu de sincérité des hommes, leurs tromperies et leur infidélité, les malheurs domestiques où plongent les engagements ; et elle lui faisait voir, d'un autre côté, quelle tranquillité suivait la vie d'une honnête femme, et combien la vertu donnait d'éclat et d'élévation à une personne qui avait de la beauté et de la naissance. Mais elle lui faisait voir aussi combien il était difficile de conserver cette vertu, que par une extrême défiance de soi-même, et par un grand soin de s'attacher à ce qui seul peut faire le bonheur d'une femme, qui est d'aimer son mari et d'en être aimée.
Cette héritière était alors un des grands partis qu'il y eût en France ; et quoiqu'elle fût dans une extrême jeunesse, l'on avait déjà proposé plusieurs mariages. Madame de Chartres, qui était extrêmement glorieuse, ne trouvait presque rien digne de sa fille ; la voyant dans sa seizième année, elle voulut la mener à la cour. Lorsqu'elle arriva, le vidame alla au-devant d'elle ; il fut surpris de la grande beauté de mademoiselle de Chartres, et il en fut surpris avec raison. La blancheur de son teint et ses cheveux blonds lui donnaient un éclat que l'on n'a jamais vu qu'à elle ; tous ses traits étaient réguliers, et son visage et sa personne étaient pleins de grâce et de charmes.
Princesse de Clèves ( Première partie) , Madame de La Fayette, 1662
ACTIVITE 1
ETAPE 1 : LIRE ET DEFINIR LES ASPECTS ESSENTIELS DU TEXTE
1. Lire attentivement le texte et le paratexte : titre(s), date de parution, auteur, utiliser les informations du paratexte pour mieux comprendre le texte, sa situation dans l'œuvre, déterminer en quoi le texte se rattache à l'objet d'étude…
2. Préciser le contexte historique et culturel, l'appartenance de l'auteur à un mouvement littéraire
3. Type de texte dominant : narratif, descriptif, argumentatif, informatif, injonctif. Quelle est la forme de discours dominante ?
3. Genre du texte : poésie, roman, théâtre, texte d'idées… est-il possible de déterminer le genre ? quels sont les indices ?
4. Structure du texte : Comment est-il composé ? De combien de parties (cf connecteurs logiques)
5. Tonalité ou registre du texte : lyrique, élégiaque, comique, tragique…
Bilan : Quels outils vais-je utiliser en fonction de ces premiers repérages ?
Quelles connaissances sont susceptibles de m'aider pour analyser le texte ?
ACTIVITE 2
QUESTIONS
1. Comment le personnage principal est nommé ? Quel est l’effet produit par une telle présentation ?
2. De quelles données objectives le lecteur dispose-t-il pour connaître l’identité du personnage principal ? Sur quels détails le narrateur s’attarde-t-il ?
3. En vous appuyant sur le champ lexical du corps, précisez les caractéristiques physiques de Melle de Chartres ?
4.Relevez les marques de jugement qui accompagne ce portrait ?
5. Etablissez la structure du récit (chronologie des évènements) ? Pourquoi le passé de Melle de Chartres prend une place importante dans la constitution du portrait ?
3. Relevez les différentes paroles rapportées dans ce passage et précisez l’identité du locuteur. Quel comportement cherche-t-il à inculquer à Melle de Chartres ?
Vocabulaire La Grâce. - 1. Charme, agrément qui réside dans les personnes, les choses. - Attrait. La grâce «n'est pas précisément la beauté; c'est ce charme secret qui fait qu'elle touche et qu'elle attire» (Trévoux). - Beau (cit. 17), beauté (cit. 12, 22, 30, 34 et 35). La grâce attire, plaît, séduit, touche. Grâce qui réside dans la douceur, l'harmonie, l'élégance, la simplicité d'une personne, d'une chose. Le charme 2. Cour. Qualité de ce qui attire, captive*, plaît sans qu'on puisse en analyser la cause; effet qu'une telle qualité produit. - Agrément, attrait, délice, intérêt, plaisir, séduction. Le charme d'une personne, d'un paysage, d'un lieu, d'une musique. Avoir du charme. - Charmant. Un charme irrésistible, puissant, indéfinissable, mystérieux, secret. Charme capiteux, sensuel. Charme éclatant, évident. Charme discret... Charme qui atteint, touche, trouble le coeur (- Avant-goût, cit. 3). Un ton agréable, plaisant, vif, qui donne du charme à une conversation. Le charme de la jeunesse, de la nouveauté (cf. Tout nouveau, tout beau). - REM. Jusqu'au XVIIIe s., le mot garde son sens fort de «séduction mystérieuse, inexplicable, quasi magique» (- sens 1); cette valeur est encore vivante au XIXe s. (ci-dessous, cit. 13, 17.2). La vertu 2. Vieilli. Force avec laquelle l'homme tend au bien*; force morale appliquée à suivre la règle, la loi morale définie par la religion et la société. - Morale; devoir (pratique du devoir). 4. (1677). Vieilli ou par plais. Chasteté (d'une femme). - Honnêteté, pudeur, pudicité, pureté, sagesse, tempérance (- Fidélité, cit. 4; honnête, cit. 14; légèreté, cit. 9; soin, cit. 3). Irréprochable (cit. 4) vertu; vertu farouche, inexpugnable. Prix de vertu, se dit, par ext., d'une femme qui le mériterait (- Rosière). Ce n'est pas un prix de vertu. Femme de petite vertu, de moeurs légères. - Vertu chancelante, fragile, qui succombe*. Le mérite - 1. (1628). Le mérite (de qqn), ensemble de qualités intellectuelles et morales particulièrement estimables. - Valeur. - REM. Sans être archaïque, le mot est, dans de nombreux emplois, vieilli, littéraire ou d'un usage marqué. - Mérite supérieur, distingué (cit. 39), haut mérite. - Distinction, grandeur. L'éclat du mérite. - Lustre. Le mérite personnel (- Après, cit. 64; galanterie, cit. 6). «Du mérite personnel», chapitre II des Caractères de La Bruyère. Avoir du mérite, être pénétré de son mérite (- Improbation, cit. 1). Apprécier le mérite d'autrui, estimer* qqn à son juste mérite (- Appréciateur, cit.). Homme plein de mérite. - Illustre, incomparable. L’éclat - 3. (1604). Littér. ou style soutenu. Caractère de ce qui est brillant*, magnifique. - Apparat, effet, faste, luxe, majesté, magnificence, pompe, richesse. L'éclat des grandeurs, des richesses. Éclat de son rang, de ses titres... Spécialt. Renommée éclatante. L'éclat de sa vertu, de son nom. - Auréole, célébrité, gloire, grandeur, prestige. L’élévation -III. Fig. (Abstrait). - 3. (1665). Qualité qui élève moralement l'homme. - Noblesse; distinction, grandeur. L'élévation de son caractère et de son esprit. Une grande élévation de sentiments, de pensée. Manquer d'élévation. - Hardiesse, hauteur (de vues), largeur (de vues). |
SEANCE 3 : Le portrait d’une héroïne classique
Objectif : Exploration de l’intériorité d’un personnage : le roman d’analyse
Etudier l’art du portrait d’apparat, le portrait d’une héroïne classique
Donner le texte aux élèves à lire à la maison + Travail maison Etape 1
ETAPE 1 : ETUDE DU TEXTE
1. Analyse du paratexte : titre(s), date de parution, auteur…Quels sont les horizons d'attente ? Quelles sont vos connaissances littéraires et historiques sur cette époque ?
2. Type de texte dominant : narratif, descriptif, argumentatif, informatif, injonctif. Quelle est la forme de discours dominante ?
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