Plan détaillé des Colchiques d'Apollinaire

Problématique : en quoi ce poème est-il surprenant ?

1. Un paysage champêtre, mais dissonant

1. le cadre : réalisme et jeu de contrastes

Apollinaire choisit un certain réalisme : refus de l’idéalisation poétique

• Les vaches (Référence prosaïque « y paissant » « meuglant ») : symbole du poète ?
• Le berger: symbole d’un Dieu indifférent

2ème strophe

L’ automne : rentrée scolaire + Réalisme dans le détail de leurs manteaux.

Allitération en k qui mime le bruit des enfants Euphorie de la sortie des classes.

Les enfants  cueillent des fleurs

 = opposition avec la langueur du début, et la chute du poème. Assonance en an qui mime douceur et langueur.

Alternance entre euphorie et disphorie que l’on retrouve dans la présentation du pré : jeu d’opposition « vénéneux /joli », « cerne/lilas » « fleurit » /« mal fleuri ». caractère un peu disparate de ces éléments qui peut faire penser au cubisme (effet de collage et superposition de plusieurs points de vue)

Description d’une vie rustique = inspiration des romantiques mais ici elle est nuancée et contrastée. Elle a aussi une dimension symbolique tout aussi dissonante.

1. Un jardin d’Eden corrompu

Le cadre bucolique correspond souvent à un idéal (jardin d’Eden, harmonie, paix, Arcadie (utopie d’un âge d’or pastoral)

Ici la symbolique est rompue par le choix de la fleur de Colchique, qui fait allusion à un mythe moins souriant que celui de l’arcadie Colchique = région de Colchide, allusion à Médée qui aurait laissé tomber une goute de poison, ce qui a donné naissance à cette fleur. Fille du roi Aétés et sœur de la magicienne Circé.

Colchique = fleur qui est un poison puissant. « fille de leur fille » allusion à la particularité de cette fleur, appelée au Moyen-âge « filius ante patrem », donne leur fruit (sous terre) avant la fleur.

Thème de l’abandon du jardin d’Eden ? = à la fin le jardin est vide.  

c) un paysage état d’âme

Introduit l’idée du paysage état d’âme, fleur symbole de l’automne.

Le berger souvent associé également au chant amoureux.

Automne = la fin, la rupture. ( / Chanson du Mal-aimé : allusion au printemps « au moment d’amour de l’année » => automne = fin de l’amour, annonce de la mort, de l’hiver). Voir « Signe » p. 135 «  Mon automne éternelle, ô ma saison mentale / Les mains des amantes d’antant jonchent ton sol »

1. Un amour empoisonné

1. la femme fleur

Tradition : femme comparé à une rose (que l’on retrouve dans le recueil)

Ici renversement de cette analogie poétique, de ce topos littéraire :

Fleur poison

Couleur « violâtre » : suffixe péjoratif

Comme des cernes : opposition avec l’idée de fraîcheur habituellement véhiculée par la fleur

« battent » : séduction / violence

+ dimension mythologique : allusion au mythe de Médée qui a tué son frère et découpé ses morceaux en mer pour ralentir son père, qui la pousuivait lorsqu’elle est partie avec son amant Jason avec la Toison d’or. Pour se venger de son infidélité et de sa trahison, elle va tuer ses propres enfants, et empoisonner sa nouvelle femme et son père (Créuse et Créon, roi de Corinthe).

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