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Phèdre, Racine

Chronologie : Phèdre, Racine. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  21 Mai 2018  •  Chronologie  •  4 324 Mots (18 Pages)  •  883 Vues

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1-elle est la troisième victime de la vengeance de venus Phèdre le rappelle dans chaque acte

 Phèdre a de nobles origines, en effet elle est la fille de Minos, roi de Crète et juge des Enfer et de Pasiphaé, fille du soleil ; Hélios. Malgré ses origines, Phèdre se voit hériter ; elle et ses descendants d’une malédiction jeté par vénus. Pour se venger Vénus  rend malheureux tous les amours des descendants du Soleil; Pasiphaé a été victime d’un sort jeté par la déesse Vénus alors qu’Hélios avait dénoncé publiquement les amours secrètes de Vénus et le dieu Mars. Ainsi en subissant son maléfice elle se retrouve en proie à des amours dépravés avec un taureau, c’est de cette union contre nature qu’est né le Minotaure.

Le sort de la mère poursuivra aussi Phèdre : alors qu’elle est mariée avec Thésée fils d’égée, celle-ci tombe amoureuse de son beau-fils Hippolyte.

Cependant ce dernier ne partage pas ses sentiments car il aime clandestinement une jeune demoiselle, Aricie, une ennemie de Thésée. Nous avons alors ici les deux raisons qui rendent impossible une quelconque relation entre Phèdre et Hippolyte : Phèdre est mariée à Thésée, ce qui rend son amour pour lui immoral et incestueux, et de plus Hippolyte n’aime pas Phèdre mais Aricie.

 

Ainsi les dieux sont sans cesse présents dans la pièce et confèrent une aura tragique au personnage de Phèdre. Elle est victime d’une malédiction divine qui crée la fatalité de son personnage sous le signe du sang, des amours défendus et maudits et enfin pour se terminer avec la mort.  Tout au long de la pièce on peut voir que cette présence divine est évoquée avec des images. Vers 679 acte 2 scène 5 « Les Dieux m’en sont témoins, ces dieux qui dans mon flanc

Ont allumé le feu fatal à tout mon sang. »

 Vers  681 acte 2 scène 5 Ces dieux qui se sont fait une gloire cruelle
De séduire le cœur d’une faible mortelle.

 Vers 277 acte 1 scène 3  « Je reconnus Vénus et ses feux redoutables. Phèdre  dit clairement qu’elle sait que l’univers qui l’entoure est habité de forces agissant pour son propre malheur

2-elle a constamment conscience de sa faute et en a horreur ; elle lutte contre sa passion

4 / Phèdre est coupable ?
Mais cette responsabilité est largement partagée par Oenone qui est à l'initiative de l'aveu et de l'accusation mensongère contre Hippolyte. Phèdre apparaît donc à la fois coupable et victime de la fatalité malgré ses efforts pour garder sa vertu.

Phèdre apparaît des le début comme un personnage souffrant qui ne  connaît aucun moment de répit. Ses souffrances sont dues de son désir et de la conscience que son désir est incestueux. Elle essaie d'y remédier en combattant l'objet de son désir : elle s'éloigne d'Hippolyte, elle prie que son amour cesse. Mais l'intervention des Dieux rend les personnages soumis à des forces qui les dépassent comme pour la fausse mort de Thésée qui remet en présence Hippolyte et Phèdre. D'ou la situation initiale qui débouche sur une quiproquo . Phèdre apparaît non seulement comme un personnage qui résiste et qui lutte de toutes ses forces à cette passion coupable et incontrôlée mais aussi qui sacrifie sa vie plutôt que de céder à cet amour qui la submerge. D'ailleurs le début de la pièce la montre sur le point de mourir, à bout de forces, sans sommeil et sans nourriture. Son  crime est dus à sa faiblesse et est toujours suivit de remords. 
Elle
a conscience du caractère criminel de son acte ; elle confie : « J’ai conçu pour mon crime une juste terreur » v.307acte 1 scène 3. Ce terme de « crime » renvoie à l’idée que son amour est un amour coupable et que sa révélation la fait souffrir ; le fait que la terreur qu’elle ressent soit qualifiée par l’adjectif « juste » oppose au caractère impie et illégal de son amour la justice de son châtiment moral.

Or, cette « terreur » dont elle parle, ce n’est pas seulement elle qui la ressent, mais aussi le spectateur de la pièce. La terreur est, l’une des deux émotions que doit susciter la tragédie, avec la pitié. Ici, le fait que Phèdre souligne elle-même l’horreur de son sentiment éveille chez le lecteur ces deux émotions à la fois. Phèdre s’inspire à elle-même de l’« horreur » v.308 acte 1 scène 3 « j’ai prie ma vie en haine ; et ma flamme en horreur ». Au lieu de succomber à son amour, elle essaie de s’en défaire et le caractère dénaturé de son sentiment la pousse même à la rébellion contre elle-même : « Contre moi-même enfin, j’osai me révolter » v.291 acte 1 scène 3, la répétition des pronoms de la première personne, « moi-même », « j’ », « me », indique cette révolte de Phèdre contre elle-même.

Le spectateur éprouve des sentiments contradictoires envers Phèdre qui recouvre deux personnalités : il y a deux Phèdre, celle qui aime et celle qui est horrifiée par son amour, et deux réactions aux deux facettes de ce personnage : la terreur et la pitié. Terreur face à un personnage aux sentiments monstrueux, et pitié pour celle qui souffre et tente de se dégager de sa faute.

Et, en effet, Phèdre n’est pas passive face à son amour mais tente de s’en libérer, l’amour étant alors assimilé à une lutte.

D’ailleurs, le seul moyen que trouve Phèdre pour se délivrer de cet amour consiste à s’en prendre à Hippolyte: elle cherche à le « bannir » v.293 acte 1 scène 3 « pour bannir l’ennemie dont j’étais idolâtre » et à l’éloigner du sein paternel v.296 « l’arrachèrent du sein et des bras paternel ». De même qu’avant un combat, Phèdre essaie d’obtenir la protection divine. Toutes ses interventions auprès de la divinité figurent cette lutte contre son sentiment : elle cherche des « remèdes », voyant ainsi dans son amour « incurable » une maladie contre laquelle elle essaie pourtant de se battre.

Mais c’est surtout contre elle-même que Phèdre lutte : alors que jusqu’au vers 278, elle tombe « passivement » amoureuse, à partir du vers 278, elle cherche à tout prix à se défaire de cet amour. Les marques de la première personne sont omniprésentes ; les pronoms possessif et les pronoms personnels de cette personne saturent le texte et Phèdre, ou des parties de son corps, par métonymie, sont le sujet de nombreux verbes d’action : « bâtis », « cherchais », « implorait », « brûlait ». A partir du vers 291, elle en arrive même à la rébellion : « contre moi-même enfin j’osai me révolter / j’excitai mon courage à le persécuter » : chaque fois, le sujet du verbe à la première personne entreprend l’action du verbe contre cette même première personne, figurant un combat contre elle-même.

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