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Paroles d'esclaves noirs dans une tempete de Césaire

Étude de cas : Paroles d'esclaves noirs dans une tempete de Césaire. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  5 Mai 2021  •  Étude de cas  •  2 049 Mots (9 Pages)  •  592 Vues

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Introduction

Une tempête est une pièce de tragi-comédie d’Aimé Césaire, publié en 1969 et inspirée de La tempête de William Shakespeare. Cette pièce traduit et décrit plusieurs histoires tantôt sous la forme de conflits politiques et entre classes sociales, tantôt sous la forme de domination esclavagiste d’un colonisateur autoritaire Prospéro.

Cette œuvre de Césaire se veut une adaptation pour un théâtre nègre de celle de Shakespeare dans laquelle il met en exergue l’oppression de l’Homme et l’affranchissement de l’homme colonisé.

Ainsi, en quoi consiste la représentation littéraire de l’esclavage des noirs dans cette pièce de Césaire ?

D’une part, nous allons faire une étude thématique et d’autres part l’étude des personnages de Prospéro, Ariel, Caliban et Eshu.

Analyse de l’œuvre

La pièce « Une tempête » d’Aimé Césaire est une adaptation de « La tempête » de Shakespeare pour un théâtre nègre composée de 3 actes et de 7 scènes. Cette analyse de l’œuvre débutera par une étude thématique. Ainsi, « la notion de thème fournit au critique le point d’appui indispensable à la cohérence et à l’intelligibilité de sa démarche. Le thème est le point de cristallisation, dans le texte, de cette intuition d’existence qui le dépasse mais qui, en même temps, ne peut être pensé indépendamment de l’acte qui le fait apparaitre. On ne saurait retenir la définition qu’en donne J.-P. Weber pour qui le thème est ¨la trace qu’un souvenir d’enfance a laissée dans la mémoire d’un écrivain¨, vers lequel convergent ¨toutes les perspectives de l’œuvre¨ »[1]

Dès lors, Aimé Césaire né en 1913 en Martinique en pleine période coloniale a gardé des souvenirs d’enfance en majeurs parties marquée par l’esclavage, la lutte des classes et la domination française. Ainsi, tout ces écrits ont pour matière principale la dénonciation de l’esclavage et la lutte pour la liberté a travers le mouvement de la Négritude. Son œuvre théâtrale « Une tempête » ne déroge pas à la règle, dans cette œuvre trois principaux thèmes se dégagent à savoir la lutte des classes, la colonisation et l’esclavage.

Des l’entame de l’œuvre, le premier thème qui nous interpelles est celui de la lutte de classes qui ressort dans la première scène du premier acte, « Les concepts de classe sociale et de lutte de classes sont les éléments d'un projet politique et non des instruments d'analyse sociologique. Est-ce à dire que les classes sociales n'existent pas ? Certes non. Mais il n'y a de classes sociales que dans la mesure où, pour reprendre la distinction hégélienne, la société moderne sépare la puissance sociale de l'autorité politique, la sphère de la société civile de celle de l'État. »[2]  Ainsi, nous voyons tout de suite que malgré que la tempête soit bien agitée et que le lendemain demeure incertain Gonzalo se permet de faire savoir que lui et ses compagnons font parties de la noblesse « Dites donc, l’ami ! vous semblez ne pas très bien vous rendre compte à qui vous parlez ! (…) le conseiller du Roi » (Une tempête P.15) puis un peu plus loin à la page 16 Sébastien affirme à travers ces propos « Le résultat est le même. Si nous échappons aux poissons, il n’échappera pas aux corbeaux. », cette phrase met en exergue la différence entre les nobles qui ont droit de vie ou de mort sur les membres de l’équipage tandis que ces derniers sont à leurs merci et toujours dans l’acte 1 à la deuxième scène Prospéro s’adresse à Ariel en ces termes « Ce sont des gens de ma race et de haut rang » (Une tempête p.29). Dans l’acte 3 à la première scène à la page 55, on observe Ferdinand qui échange avec Miranda en travaillant jusqu'à l’arrivée de Prospéro qui lui demande d’arrêter son travail et que Caliban prendra la suite en plus du tien « C’est bien, jeune homme ! (…) dis donc, Caliban, j’emmène ce garçon. Il en a assez fait aujourd’hui. Comme le travail est pressé, veille à le terminer. », dans cette réplique de Prospéro on se rend compte qu’ils ne sont pas tous traités de la même manière et que vu que Ferdinand est de sang noble il a droit a certaines faveurs. Dans la seconde scène du troisième acte, Trinculo et Stephano aux vu de Caliban le prennent pour un indien « Zindien » (p. 58) avec pour projet de le vendre et de devenir riche car ils considèrent Caliban comme un sous-homme.

Le second thème objet de notre étude est la colonisation qui transparait dans cette pièce car « La société existe avant l’œuvre, parce que l’écrivain est conditionné par elle, la reflète, l’exprime (…). »[3]

L’ile apparait ici comme les pays colonisés dont les autochtones sont Caliban et Ariel dont le Dieu est Eshu. Prospéro apparait comme le colonisateur autoritaire, celui qui est venu s’imposer par la force et par la meme occasion changé les habitudes des habitants. Il emploie souvent des impératifs : « Dépêche-toi », « Occupe-toi de lui », des verbes de volonté : « je veux », « j’exige », « il faut », puis les didascalies qui lui sont le plus souvent associées sont : « hurlant », « criant ». Caliban et Ariel représentent les différents peuples noirs d’Afrique et des Antilles qui ont été colonisés par les occidentaux. Ariel quant à lui est plus ou moins différents de Caliban car il est mulâtre ce qui veut dire qu’il est de manière indirect descendant des colons, c’est en quelques sorte un esclave évolué car ayant un parent blanc. Eshu qui est décrit comme un dieu-diable nègre avec de mauvaise manière que les occidentaux ont convaincus que s’était pas le bon dieu et que seul leur dieu était celui qui faille adorer en adoptant le Christianisme. Parlant de la colonisation des peuples, Césaire fait savoir que les occidentaux avaient tout planifier pour coloniser les peuples noirs « J’avais situé avec précision ces terres qui depuis des siècles sont promises à la quête de l’homme » (Une tempête p.20), la magie de Prospéro devient l’attirail du colonisateur. Par ailleurs, on ne peut pas dissocier l'étude de la colonisation de celle de l'esclavage, en raison de l'héritage des classifications coloniales fondées sur la race. Du XVe au XXe siècle se créent ainsi les catégories de « Blanc » et de « Noir », ainsi qu'une hiérarchisation raciale fondée sur l'opposition entre le statut de « libre » et celui d’« esclave »[4].

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