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Olympe de Gouges

Dissertation : Olympe de Gouges. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  19 Avril 2022  •  Dissertation  •  1 821 Mots (8 Pages)  •  9 163 Vues

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Dissertation sur la littérature d’idées

Selon vous, la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne d’Olympe de Gouges ne s’adresse-t-elle qu’aux femmes ?

        Le XVIII° siècle, marqué par le mouvement culturel et littéraire des Lumières, a permis une libération des pensées scientifiques, une représentation du contrat social et également des idées humanistes. Cependant, malgré ce grand courant philosophique qui a impacté notre présent, la Révolution Française, qui a commencé en 1789, a entaché l’image de la femme en ne la considérant pas comme un être égal à l’homme masculin. C’est ainsi que des femmes se sont rebellées contre le régime de l’époque comme Manon Roland, une salonnière, qui accueillait des politiques à sa table mais également la grande écrivaine Olympe de Gouges. Marie Gouze, de son vrai nom, était une écrivaine française née en 1748 à Montauban dans un milieu bourgeois. À l’âge de 17 ans, elle est mariée de force et devient veuve l’année d’après. Elle est guillotinée en 1793 pour ses prises de position contre Robespierre et Marat sur la place des femmes dans la société ainsi que pour l’aide apportée au roi lors de son procès. Celle-ci rédige la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne juste après la proclamation de la Constitution, le 3 septembre 1791. Cet écrit est une réécriture critique de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen. La déclaration est précédée d’une épître dédicatoire adressée à la reine pour lui demander de soutenir la Révolution mais principalement de s’engager en faveur des droits des femmes. Cette œuvre engagée n’a-t-elle pas une portée plus universelle ? Dans un premier temps, nous allons aborder cet écrit en tant que précurseur du féminisme actuel et dans un second temps, nous allons étudier ce texte s’adressant à l’ensemble de la population.

        Certes, la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne est l’œuvre d’une pionnière du féminisme dans laquelle elle demande aux femmes de réagir en les apostrophant. En effet, cet écrit est placé sous l’égide des femmes. On peut le voir notamment dans toutes les parties que ce soit l’épître dédicatoire adressée à la reine, le préambule ou bien le postambule. Lorsque l’on prend l’exemple du préambule, on se rend compte que les femmes nommées par la périphrase « Les mères, les filles, les sœurs, représentantes de la nation » sont amenées à réfléchir sur leur place dans la société de 1791. En effet, dans ce passage, Olympe de Gouges nous invite à prendre conscience que la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen qui omet les femmes n’est pas digne de constituer le préambule de la Première Constitution de 1791. Par la périphrase citée précédemment, on s’aperçoit que l’autrice a décidé de taire les épouses pour ne pas faire de références à l’homme. En effet, elle pense que la femme est sous l’oppression de son mari, elle en est la preuve car après la mort de son mari (avec qui elle s’est mariée contre son gré), elle a décidé de rester veuve afin de publier librement ses écrits. Les femmes mariées devaient demander l’autorisation à leur mari pour toutes les tâches du quotidien qui actuellement semblent pourtant banales. Elles ont eu le droit de gérer leurs propres biens qu’à partir du 13 juillet 1965. Ensuite, on remarque également que l’autrice a décidé de donner une nouvelle forme du contrat social qui est plus favorable aux femmes. Effectivement, ce texte présente le droit de divorce, qui rappelons-le, fut adopté par l’Assemblée nationale le 20 septembre 1792 soit un an après la rédaction de cette déclaration. De plus, dans ce même extrait, elle souhaite une reconnaissance des enfants illégitimes car elle-même est issue d’une relation adultère mais également elle proclame le partage des biens entre les hommes et les femmes. Cependant ce souhait ne sera pas accordé par l’Histoire avant un certain temps.

Ce texte encourage également les femmes à faire valoir leurs droits dans une société qui place l’homme au-dessus de tous. On remarque que dans chaque article, l’autrice n’a pas seulement substituer le mot « homme » çà et là mais elle a volontairement apporté une féminisation au texte officiel. En effet, dans l’article I à IV, elle revendique des droits fondamentaux pour le sexe féminin comme lorsque qu’elle leur reconnaît les droits naturels et imprescriptibles dans l’article 2. Dans l’article 4, elle remplace même l’expression « a de bornes que celles qui assurent aux autres Membres de la Société la jouissance de ces mêmes droits » par « a de bornes que la tyrannie perpétuelle que l’homme lui oppose ». Par cela elle montre bien que la femme vit sous l’oppression de son mari. Ensuite dans les articles X à XII, elle présente de nouvelles libertés dans l’espace public et enfin dans les articles XII à XVII, elle souhaite une implication égalitaire dans le fonctionnement de l’État. Une autre partie montre aussi cet encouragement, il s’agit du postambule. Effectivement, celui-ci est marqué par un appel adressé aux femmes. Dans les premiers mots « Femme, réveille-toi », Olympe de Gouges interpelle la femme afin qu’elle réagisse sur sa condition d’être humain. Suivi de l’expression « le tocsin de la raison se fait entendre dans tout l’Univers », les deux citations montre une sincère envie de faire bouger la situation actuelle comme si un cri d’alarme résonnait partout afin que tout le monde se réveille de ce monde imaginaire.

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