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Olympe de Gouge

Analyse sectorielle : Olympe de Gouge. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  16 Février 2022  •  Analyse sectorielle  •  4 741 Mots (19 Pages)  •  595 Vues

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Séquence 1. ODG, DDFC, 1791

Analyse linéaire n°1 :« Préambule »

Présentaton de l’autrice et de l’oeuvre : Ce texte est un extrait de la DDFC, un texte écrit par ODG et

publié en 1791. ODG était une femme indépendante à la trajectoire singulière, qui a milité notamment

contre l’esclavage et pour les droits des femmes. Dans la DDFC, elle réécrit notamment sous forme de

pastche la DDHC de 1789. Le texte auquel nous allons nous intéresser maintenant est un extrait du

préambule. LECTURE Situaton du passage : Après une dédicace de son texte à la reine Marie-Antoinete,

que ODG invite à prendre la défense des droits des femmes, et une adresse moins élogieuse aux hommes

qu’ODG accuse d’abus de pouvoir, ODG propose ici sa réécriture de la DDHC. On peut repérer trois

mouvements dans ce préambule :

- premier mouvement : le paratexte et la première phrase –> il s’agit de la contextualisaton de la

requête formulée par la DDFC ;

- deuxième mouvement : le reste du premier paragraphe, qui est une période, est une justfcaton du

pastche de la DDHC ;

- troisième mouvement : le deuxième paragraphe, juste avant le pastche, est une conclusion au

préambule, et rappelle l’objectf de la DDFC.

Problématque : Par quels outls argumentatfs et rhétoriques ODG justfe-t-elle la légitmité de sa

Déclaraton ?

Développement :

Premier mouvement : Dans ce premier mouvement, ODG contextualise l’écriture de sa DDFC : à qui

s’adresse-t-elle ? Dans quel but ?

- le paratexte : le ttre (l.1-2) s’impose immédiatement comme une réécriture, voire un pastche, de la

DDHC qui se trouve féminisée ; l’intertexte est évident pour n’importe quel lecteur ;

- toujours dans le paratexte : en italique (l. 3-4), le destnataire du texte : il s’agit de l’assemblée

natonale, nouveau nom des Etats généraux convoqués par Louis XVI pour calmer la crise socio-économique

qui agite le royaume ; l’Assemblée natonale a rédigé la DDHC et la Consttuton, et responsable des

propositons de lois ; ici, ODG utlise la modalité injonctve avec l’infnitf « à décréter », ce qui montre son

assurance et sa maîtrise du vocabulaire juridique ;

- enfn, toujours dans le paratexte, le ttre de la secton du texte est mis en avant : « Préambule » (l. 5)

(litéralement « ce qui marche avant, ce qui est devant, avant, on reconnaît le verbe latn ambulare,

« marcher »), ce qui accentue le caractère législatf/juridique du texte, et par son étymologie, lui confère

une certaine dynamique ; le texte s’inscrit dans l’actualité immédiate avec deux CCT (« dans ses dernières

séances ou dans celle de la prochaine législature »)

- la première phrase du préambule (l. 6-8) : cete première phrase est l’exorde (en rhétorique

(ensemble des règles de l’élaboraton d’un discours) : première parte d’un discours, d’un plaidoyer) : cet

exorde est une requête, une demande formulée au présent d’actualité (« demandent », l. 7) ; que

demandent-elles ? « le droit d’être consttuées en assemblée natonale », l. 7, cad de légiférer comme les

hommes ;

- le sujet est formulée sous forme d’énumératon (liste) dans un rythme ternaire : « Les mères, les flles,

les sœurs » (l. 6) pour donner plus de poids (poids numérique ici) à la demande ;

- on peut repérer une forme d’ironie ici, puisque l’énumératon met ici l’accent sur les liens familiaux qui

unissent les femmes aux hommes, et fait allusion à la sphère domestque (le mot femme n’apparaît pas

ici).

CC du premier mouvement : le paratexte et l’exorde permetent d’ancrer le texte dans l’actualité

directe et de formuler une demande avec une certaine fermeté.

Deuxième mouvement : la longue phrase du premier paragraphe fait ofce de justfcaton à l’écriture

de la DDFC.

La longueur de cete phrase n’est pas sans rappeler la période latne : une période, dans la langue latne,

c’est le nom que l’on donne à une très longue phrase (répandues en latn pour tout discours rhétorique)

dont l’agencement des propositons est harmonieux rythmiquement et logique sémantquement). On peut

repérer les trois temps atendues d’une période : la protase (première parte), l’acmé (point culminant de

la phrase et présentant le coeur du sujet), et l’apodose (la conclusion).

- La protase : de « Considérant que », l. 8 à « gouvernement » (l. 8) :dans la protase, ODG met en avant

la noton de causalité (« considérant que » = « comme », « puisque »), la cause des dysfonctonnements

sociaux en l’occurrence : nouvelle énumératon dans un rythme ternaire : « l’ignorance, l’oubli ou le

mépris » (l. 8), un présent de vérité générale (« sont », l. 9), et lexique péjoratf pour qualifer la situaton

politque et sociale : « malheurs publics », « corrupton ») ;

-

...

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