Méthodologie de la dissertation
Dissertation : Méthodologie de la dissertation. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Nyctalope • 31 Mars 2020 • Dissertation • 2 703 Mots (11 Pages) • 420 Vues
Méthodologie de la dissertation à partir d’un sujet : « Est-il nécessaire de connaître la vie d’un auteur pour apprécier son œuvre ? »
1. L’introduction :
Elle a un rôle de présentation qui doit comporter quatre étapes distinctes :
a) L’accroche : c’est elle qui va donner le thème de l’ensemble.
→ Elle répond à la question « quoi ? » (« Quel est le thème général ? »)
b) Le sujet : il est essentiel de le rappeler dans l’introduction, soit en le reprenant intégralement entre guillemets s’il s’agit d’une citation, soit en le restituant indirectement s’il est possible d’en dégager l’idée essentielle.
Il est important que l’examinateur sache de quoi il est question dans le devoir en lisant l’introduction.
c) La problématique : la dissertation part d’un thème large (l’orientation littéraire donnée par le sujet) à l’intérieur duquel se dégage un débat, or dans ce débat deux thèses vont s’affronter.
Ce qu’on appelle la problématique est une démarche argumentative correspondant au débat à l’intérieur duquel s’affrontent les thèses. Déterminer la problématique consiste à identifier quelle question, quel problème il faut résoudre à travers les différentes étapes du devoir.
→ Elle répond à la question « quoi de particulier ? » (« Quelle est la problématique ? »)
d) L’annonce du plan : elle ne peut être rédigée que lorsque le plan est au point.
→ Elle répond à la question « comment ? » (« Selon quelle orientation allons-nous résoudre le problème ? »).
Exemple d’introduction à partir du sujet donné :
Un écrivain français, contemporain de Charles Baudelaire, estimait que « Lorsqu’on écrit, quel que soit le sujet, on ne fait que parler de soi-même » . Un tel propos conduit assurément à réfléchir sur les rapports qui peuvent exister entre la vie et l’œuvre d’un écrivain. Plus encore, l’auteur des Fleurs du mal nous livre comme préambule à son recueil cette autre considération : « Lecteur, (…) lis-moi pour apprendre à m’aimer ». Dès lors le lecteur peut s’interroger : doit-il obligatoirement apprécier l’auteur uniquement pour son œuvre, indépendamment de sa vie ? Pourtant à partir du moment où un élève étudie la littérature, que ce soit à l’école ou à l’université, il se trouve dans l’obligation académique de s’intéresser à la vie de l’auteur où à la période historique correspondant à l’œuvre qui lui est enseignée. En d’autres termes le développement du goût à la lecture se trouverait-il étroitement lié à la connaissance biographique des auteurs étudiés ? Dès lors, afin de tenter d’apporter une réponse à la question initialement posée, il importe tout d’abord d’observer s’il est possible d’apprécier une œuvre sans avoir recours à des repères biographiques. Ensuite il apparaît intéressant de s’interroger sur l’intérêt qu’apporte une biographie d’un auteur pour mieux apprécier sa création. Enfin l’analyse de ces deux aspects apparaît essentiel si l’on veut proposer au lecteur un mode d’emploi à la fois pour lire mais aussi et surtout apprécier les textes.
2. Le plan :
La nature du sujet et la problématique conduisent à élaborer le plan. Il est impératif de s’interroger sur ce que demande de faire la consigne : c’est la démarche engagée par le sujet qui définit le plan du devoir. Généralement on retrouve deux types de démarche :
2.1. Le sujet demande de discuter la validité d’un jugement sur telle ou telle œuvre ; dans ce cas, il importe de commencer par appliquer le jugement à l’œuvre avant de passer à d’éventuelles limites, voire à des objections.
→ Plan dialectique (ou critique) : il oppose 2 thèses et tente ensuite de les concilier ou de les dépasser.
Le sujet que je t’ai proposé impose d’être traité de façon dialectique, le plan de ton Anabac me semble suffisamment pertinent, aussi trouveras-tu ci-après ce même plan plus simplifié avec en outre une formulation et des exemples parfois différents ; artificiellement j’ai volontairement décomposé chaque paragraphe afin de mieux te montrer l’importance de leur construction :
I. On peut apprécier une œuvre littéraire sans connaître la vie de son auteur… (On applique positivement le sujet proposé)
La lecture d’un ouvrage, lorsqu’elle émane d’une initiative personnelle, n’implique aucunement de devoir connaître la vie de son auteur. Plus encore la compréhension et l’appréciation de l’œuvre peuvent se faire aisément sans avoir recours à des recherches savantes, lesquelles pourraient du reste enlever tout plaisir, toute poésie au livre choisi.
1.1. Une œuvre peut-être appréciée pour elle-même. (Idée maîtresse).
1.1.1. En effet, on peut lire et aimer un roman sans rien connaître de son auteur, l’atmosphère peut être suffisamment envoûtante pour nous permettre de solliciter notre imaginaire. (Argument).
1.1.2. Ainsi dans le roman de l’Abbé Prévost intitulé Manon Lescaut (1731), on suit avec intérêt la destinée amoureuse des deux héros, Manon et le chevalier Des Grieux, et la connaissance de l’auteur n’est pas indispensable pour mieux comprendre ce roman d’éducation. L’intérêt réside davantage dans les péripéties des personnages, lesquelles permettent de mieux appréhender les mœurs du dix-huitième siècle. (Exemple).
1.2. En outre une œuvre peut-être comprise par elle-même et par soi-même. (Idée maîtresse).
1.2.1. À partir du moment où l’on choisit de lire un roman, il peut apparaître superflu de rechercher ici et là des informations sur l’auteur, qui plus est lorsque celles-ci n’apportent aucun éclairage et ont même tendance à dénaturer l’oeuvre. (Argument).
1.2.2. Paul Valéry, par exemple, s’indigne qu’on noie les oeuvres sous des connaissances qui ne l’éclairent pas et même l’encombrent et conçoit plutôt la lecture comme un départ à l’aventure. « Je ne vois rien dans tout ceci qui me permette de mieux lire ce poème, de l’exécuter mieux pour
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