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Métamorphose de New York

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Par   •  21 Octobre 2022  •  Commentaire de texte  •  1 086 Mots (5 Pages)  •  499 Vues

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Séance 4 : Métamorphoses de New York

Support: « New York », Ethiopiques, Senghor, 1956

  1.  Une relation de séduction/répulsion

 La première strophe évoque le quartier de Manhattan, nommé au vers 7. La presqu’ile de Manhattan est la partie la plus chic de New York. Des vers 11 à 14, Manhattan est décrit de façon péjorative comme un lieu sans vie, froid, artificiel (« tes yeux de métal bleu, ton sourire de givre », v. 2, « leurs muscles d’acier », v. 6, « des jambes de nylon », v. 12 ; « des cœurs artificiels », v. 13, « des amours hygiéniques », v. 16). Ce jugement négatif s’exprime par l’anaphore de la négation « pas » : « Pas un rire d’enfant » (v. 11), « Pas un sein maternel » (v. 12), « Pas un mot tendre » (v. 13), « pas un livre où lire la sagesse » (v. 14). D’autres tournures négatives renforcent cette impression de privation : « sans sueur ni odeur » (v. 12), « rien que des cœurs artificiels ». Autrement dit, Manhattan est décrit par la négative : pas parce qu’il s’y trouve, mais par tout ce qu’il y manque.

 Dans la première partie du texte, le poète ressent d’abord de l’étonnement : « D’abord j’ai été confondu par ta beauté » (v. 1). Cet étonnement est donc positif, il est admiratif, émerveillé. Mais très vite, l’architecture de Manhattan, faite de gratte-ciels, le rend « timide » (v. 2 et 3) et est source d’ « angoisse » (v. 3). Après quinze jours passés dans ce quartier, le poète ressent une « fièvre » (v. 8) et son jugement devient clairement négatif. On peut penser qu’il ressent de la lassitude, de la déception devant ce manque de vie . La strophe se termine sur le hurlement des klaxons et une vision d’horreur de cadavres d’enfants charriés par un fleuve : le poète semble donc ressentir du dégout, de l’effroi.

  1. Harlem ou la réconciliation

 Le poète apprécie particulièrement le quartier de Harlem, évoqué dans la deuxième partie.  Harlem est un quartier afro-américain, dans lequel le poète sénégalais est heureux de retrouver des éléments de culture africaine, comme des danseurs d’origine ivoirienne et des masques, comme la musique jazz qui est évoquée à travers la mention de cuivres, de hautbois et du rythme du tamtam. Ce poème est lyrique car il exprime les impressions du poète. Celui-ci utilise le pronom « je » dès le premier vers. Il exprime divers sentiments : fascination, angoisse, enthousiasme. On remarque de nombreuses des exclamations (v. 1, v. 15, v. 17, v. 19, v. 21) qui expriment l’intensité de ces sentiments. Le principal temps verbal est le présent, ce qui ancre le poète dans la situation d’énonciation : il évoque ce qu’il ressent au moment où il est écrit. De plus, les nombreuses comparaisons et métaphores, parfois si originales qu’elles rendent le texte un peu difficile à comprendre, donnent aussi le sentiment que c’est une vision personnelle qui est ici exprimée. Par exemple dans « tous les oiseaux de l’air / Tombant soudain et morts sous les hautes cendres des terrasses » (v. 9-10), le lecteur perçoit que l’expérience du poète est angoissante, mais la signification exacte reste floue, d’autant que la construction syntaxique est elle aussi originale (« tombants soudain et morts » au lieu de « tombant soudain morts »). Le poème est donc lyrique car il donne à entendre la voix du poète, une voix si personnelle qu’elle s’exprime dans une langue réinventée. Enfin, le poème est aussi lyrique en raison de sa musicalité. Le rythme et les sonorités créent une sorte de musique, surtout dans la deuxième section du poème qui fait écho aux musiques africaines et au jazz. 5.

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