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Molière: le Misanthrope Acte III Scène 4

Commentaire de texte : Molière: le Misanthrope Acte III Scène 4. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  19 Février 2022  •  Commentaire de texte  •  1 340 Mots (6 Pages)  •  2 116 Vues

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 Le Misanthrope Acte III Scène 4

Amorce : Au XVIIème siècle classique, les dramaturges comme Molière puisent leur inspiration dans la farce médiévale et la Commedia Dell’Arte. Ils adaptent néanmoins ce genre en le rendant plus grave et plus morale. La Grande Comédie est née et avec elle ses lettres de noblesse : des pièces en cinq actes et en alexandrins. C’est dans ce contexte que Molière écrit le Misanthrope qui met en scène des personnages représentatifs de la société, permettant dans un rire provocant, parfois grinçant de réfléchir sur les mœurs de l’époque : « Castigat ridendo mores » (J. Santeuil). La pièce du Misanthrope est jouée pour la 1ère fois au théâtre du Palais Royal le 4 juin 1666. Elle met en scène Alceste, le protagoniste de la pièce qui mène un double combat : contre le monde et son hypocrisie et pour gagner le cœur de Célimène qui est pourtant la reine des hypocrites. C’est donc un personnage intérieurement déchiré que Molière nous donne à voir.

Situation du texte : La scène à étudier est extraite de l’acte III scène IV. Dans cette scène, Célimène, aimé d’Alceste et Arsinoé, sa rivale se livrent à un véritable combat d’éloquence.

Lecture

Problématique : Comment la perfidie d’Arsinoé est mise à mal par l’art de la rhétorique manié avec brio et cruauté par Célimène ?

Annonce du plan : Nous verrons tout d’abord v.1 à v.11 comment s’exprime l’hypocrisie entre les deux femmes. Ensuite v.12 à v.39 comment la progression du discours met en évidence la perfidie d’Arsinoé. Enfin, v.40 à 81, nous montrerons que la réponse très habile, comique et brillante de Célimène s’inspire des principes de la composition du discours judiciaire selon Aristote.

  1. L’hypocrisie entre les deux femmes.

Le jeu des conventions sociales. Le mot Madame est mis en valeur par le contre rejet. Il n’est pas nécessaire. Politesse forcée.

Le Champs lexical de la fausse sincérité et des valeurs partagées : « cœur » ; « honneur » ; « bienséance » ; « amitié »

Cette entrée en matière en douceur (amabilité surjouée) est déjà un signe annonciateur de l’hypocrisie et de l’ironie à venir pour paraître des amies qu’elles ne sont pas. L’ironie est un procédé qui se moque de quelque chose en disant le contraire de ce qu’il veut faire comprendre.  

La ponctuation est expressive : !

L’emploi du mot « amitié » à plusieurs reprises. « l’amitié que pour vous a mon cœur ». Ces propos d’amitié sont en fait d’habiles antiphrases, c’est-à dire  d’expressions ironiques d’une idée par son contraire (félicitations tu as zéro. L’emploi du superlatif  « aux choses qui le plus peuvent nous importer », puis consécutivement d’une hyperbole «il n’en est point de plus grande importance » v.7

                                            

  1. La perfidie d’Arsinoé

Arsinoé manie habilement l’ironie afin de faire passer pour une attention amicale des propos blessants, sous l’œil amusé du spectateur ;

Ce masque d’amitié est déployé dans le seul but de livrer une attaque masquée et cinglante à sa rivale.    

Arsinoé affirme ironiquement être son amie sous une couverture de loyauté dévote. Elle appuie sa dévotion par des expressions pieuses tel que « et voulus de votre âme être la caution » v.23 ou « me préserve le ciel d’en avoir la pensée ». v.33

Insinuation (second degré). Elle multiplie les atténuations de ses propos : il y a de nombreuses litotes «votre conduite eut le malheur qu’on ne la loua pas » v.15; « l’air dont vous vivez vous faisait un peu tort » v.27 « aux ombres du crime ». v.34 En en disant le moins, Arsinoé en fait entendre le plus sur le comportement de Célimène. Les propos qui pourraient choqués sont camouflés derrière de la politesse affectée ou forcée.

  1. La joute oratoire brillante et comique de Célimène v.40 à 81

 

La tirade de Célimène rappelle les principes de composition du discours judiciaire selon Aristote, construit en 4 temps :

- un exorde (introduction) v40 à 47 où en tant qu’«amie » v44, Célimène annonce sa volonté de dire à Arsinoé, à son tour, ce qu’on raconte sur elle : « suivre, à mon tour, un exemple si doux » v46 et « en vous avertissant de ce qu’on dit de vous » v.47

- la narration (récit des faits). V48 à 71 Si le lieu, le temps et les personnages sont flous (« en un lieu, l’autre jour » « quelques gens » v.49), c’est pour mieux souligner l’opposition entre les apparences que veut donner Arsinoé et la réalité du regard que les autres portent sur elle v.67 à 71).

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