Marivaux la colonie
Analyse sectorielle : Marivaux la colonie. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar maanon.mllt • 12 Février 2022 • Analyse sectorielle • 1 049 Mots (5 Pages) • 609 Vues
Texte de bac 4
Comment le dialogue entre deux femmes
de catégories sociales différentes permet-il de réunir celles-ci ?
Ière réplique: “Après avoir toussé et craché” ; didascalie, imposante -> bruit volontaire pour s’éclaircir la voix. Comportement considéré comme plutôt masculin.
“L’oppression [...] tyrans” ; premier argument, termes forts et effrayants.
“Si” : adverbe intensif + “ancienne” : adjectif ; ->indication de durée qui montre que cette situation s’est installée et normalisée. / femmes : victimes éternelles
“N’attendons pas” impératif -> motivation pour les autres femmes et s’inclut dans le groupe. Deuxième argument, invitation à agir.
Arthénice continue à employer des termes abstraits : “oppression”, “tyrans”, “insuffisance des lois”. → explication de cette insuffisance : les femmes n’ont pas apporté leur apport/avis sur ces lois comme le montre la préposition “sans nous”.
L’évocation des hommes est accompagnée de négations: “N’attendons pas que les hommes se corrigent d’eux même”
“insuffisance”
“ils nous la refusent” “ils ont oublié”
→ les hommes sont présentés comme des fardeaux, des poids, des êtres aveugles
2e réplique : réaction de Mme Sorbin, très courte, comme une maxime “Ainsi le monde va” présent de vérité générale
Elle se montre résignée, fataliste
→ coutume, habitude acceptée, intériorisée
3e réplique:
Arthénice partage le même constat sur la société avec la tournure impersonnelle “il est décidé” ligne 6.
Elle porte un jugement avec l’adverbe "tellement ligne 7, ça montre sa réprobation.
Conséquence 1 : “cela va tout seul” ligne 7
(cela = les femmes ne jouent aucun rôle)
Conséquence 2 : (coordonnée avec la première) “et que nous n’en appelons pas nous-mêmes”
= nous ne protestons pas, nous ne prenons pas la parole
Arthénice analyse finement la conséquence concrète d’une telle société
4e réplique : troisième personnage qui prend la parole, une des femmes qui appartient à un groupe=choeur au théâtre, porte parole de ce groupe
Reprise 3X du pronom indéfini “rien” → très réducteur, rabaissant, insultant
champ lexical de la parole : “crie” l.8, “dit” l.9, “répètent” l.10, “propos” l.10, paroles adressées aux femmes
Qui parle ? “on” l. 8 l. 10 pronom indéfini = tout le monde
“On l’a dit à nos mères, qui l’ont cru, qui nous le répètent”, cette parole se transmet, se diffuse des mères aux filles, paradoxe → ce sont les mères qui dévalorisent elles-mêmes les femmes.
Ajout d’une autre cause : la paresse
Conséquence : “on nous mène comme des moutons” → comparaison dévalorisante cf Moutons de Panurge - Rabelais
réplique longue, nombreuses propositions/ accumulation de paroles rapportées → lassitude, voire colère introduite par “Hé ! Que voulez-vous ?” les femmes sont animalisées
→ cette femme retrace la genèse des préjugés sur les femmes : l’éducation des filles en apparaît claiirement la cause.
5éme réplique:
Reprise du préjugé de l’infériorité des femmes par Mme SORBIN → “je ne suis qu’une femme” négation restrictive = je suis seulement une femme. Admet-elle la dévalorisation ? Ou plutôt elle feint de l’admettre
La conjonction de coordination “Mais” permet de contester la proposition qui précède.
Mme Sorbin remet en cause le préjugé dans la 2ème partie de sa phrase grâce à une mise à distance ironique : elle reprend la métaphore dévalorisante “le mouton”: et la 3ème personne. La négation “ne …jamais”, dans la proposition principale, et le passé composé, dans la proposition subordonnée conjonctive circonstancielle de temps, montrent le mécontentement ancien de Mme Sorbin par rapport à sa condition de femme.
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