Marguerite Duras.
Commentaire de texte : Marguerite Duras.. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar clara3816 • 6 Avril 2018 • Commentaire de texte • 1 383 Mots (6 Pages) • 1 346 Vues
PACE Clara 1eS5
Séquence 3, Lecture analytique n°3
La séance de cinéma
Marguerite Duras, allias Marguerite Donnadieu, est une écrivaine, dramaturge, scénariste et réalisatrice française, née le 4 avril 1914 à Gia Dinh, près de Saïgon, qui à l’époque était situé en Indochine française. Elle est décédée le 3 mars 1996 à Paris. Elle apparaît comme un auteur important de la seconde moitié du XXème siècle, et s’inscrit dans le mouvement du nouveau roman. C'est au moment où Marguerite Duras vient de divorcer de son premier mari et de se remarier avec Dionys Mascolo, dont elle aura un enfant par la suite, qu'elle écrit son roman un barrage contre le Pacifique, paru en 1951. Marguerite Duras a alors 37 ans. Dans ce roman, elle s’inspire profondément de sa propre adolescence. Ainsi, dans son roman, une mère et ses deux enfants, Joseph et Suzanne vivent en Indochine Française, dans une plaine marécageuse à Ram, et où les conditions de vie sont très médiocres. La mère avait pourtant économisé de l’argent durant plus quinze années afin d’obtenir cette concession qui s’est finalement révélée incultivable, puisque chaque années, les plantations sont détruites par la mer de Chine surnommée « le Pacifique » par la mère, d’où le titre si particulier et intrigant du roman. Cet extrait est une mise en abyme, dans laquelle Suzanne se rend pour la première fois au cinéma. Elle décrit de manière très précise et personnelle la scène d’amour qu’elle observe.
Comment à la vision enchantée de Suzanne se mêle celle de Duras ?
Après avoir envisagé le pouvoir que le cinéma peut avoir, nous analyserons la scène observée par Suzanne. Enfin, il s’agira de faire le lien entre l’évasion de Suzanne et la vision de Duras.
I° le pouvoir cinématographique
1° Un registre merveilleux :
- Personnifications : « le piano commença à jouer. La lumière s’éteignit » (l.1) + emploi du passé simple -> donne un effet magique, majestueux.
- Antithèse : « pleurer de bonheur » (l.2) -> situation qui sort de l’ordinaire + pouvoir réconfortant, satisfaisant du cinéma
- répétition du mot nuit : « nuit des solitaires » ; « nuit artificielle » ; « la grande nuit égalitaire »… (l.3-9) -> association de la salle de cinéma à la nuit, la tranquillité, un lieu réconfortant et sécurisant.
2° le pouvoir du cinéma
- Anaphore avec « où » : « la nuit où se consolent toutes les hontes, où vont se perdre tous les désespoirs, et où … » -> accord de fonction à la nuit donc accord de fonction au cinéma -> pouvoirs bénéfiques du cinéma.
- Inclusion d’une phrase au langage péjoratif : « où se lave toute la jeunesse de l’affreuse crasse adolescente » (l. 10) -> encore un pouvoir bénéfique du cinéma : ils a le pouvoir de métamorphoser les personnes, de les rendre meilleures
- Phrases non verbales + hyperbole : « foudre d’un tel baiser » ; gigantesque communion de la salle et de l’écran » -> insister sur la puissance de l’amour mais surtout du cinéma, l’emprise du virtuel (l’écran) sur le réel (les spectateurs)
- Transition : le cinéma, de par son pouvoir diversifiant, permet au personnage d’oublier le reste, de s’évader, grâce à une scène des plus romantiques.
II° un film illustrant l’amour profond
1° une scène romantique traditionnelle
- champ lexical de l’amour « belle » ; « tombent » ; « amour » ; « aime » ; « beauté » ; « baiser »
- Généralisation de l’homme : « l’autre », « il »et de la femme : « elle » ; « une femme » -> réflexion du lecteur : un amour accessible à tous ou au contraire inexistant, seulement un idéal ? + sensibiliser d’avantage grâce à l’anonymat
- Descriptions mélioratives de l’homme et de la femme : « jeune et belle » (l. 11) ; « beauté », « très beau » ; « yeux sombres » ; « cheveux noirs » ; « perruque blonde » -> imaginer un idéal
- verbes d’actions : « ils s’enlacent » ; « il dit je vous aime » ; « elle dit je vous aime aussi » -> illustre la scène romantique telle qu’on la connaît tous
2° la puissance de l’amour
- Champ lexicaux de la lumière, de la blancheur, opposé à celui du noir, du côté sombre : « nuit » ; « noire » ; « orage » ; « assombrit » ; « sombre » ; « ombre » / « « foudre » ; « s’éclaire » ; « blanc de linceul » ; « lueur » ; « lanterne » -> le pouvoir illuminant de l’amour
- Comparaison de l’homme à l’orage « il l’arrive tel l’orage et tout le ciel s’assombrit » (l. 25) -> bouleversement de la vie de la femme, qui tombe amoureuse alors qu’elle pense pouvoir « n’aimer personne » (l. 19)
- Le registre fantastique utilisé pour caractériser le baiser lui donne un effet de puissance, comme quelque chose d’inévitable.
- Transition : l’idée du phénomène de l’amour inévitable est amplifiée par les intrusions du narrateur, qui a l’air de connaître, tout comme Suzanne et les autres spectateurs, la suite des évènements, de par la traditionnaliste scène. Ces intrusions permettent à l’auteur d’apporter son jugement personnel, à travers d’une part la narration, et d’autre part par la vision évasive de Suzanne.
III° le lien auteur narrateur
1° l’évasion de Suzanne
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