Madame Bovary, excipit, Gustave Flaubert
Commentaire de texte : Madame Bovary, excipit, Gustave Flaubert. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar guillaumbest • 15 Mai 2017 • Commentaire de texte • 653 Mots (3 Pages) • 4 051 Vues
SEQUENCE 3
« Madame Bovary », excipit du roman, Gustave Flaubert
Quelle représentation de la mort d’Emma l’auteur propose-t-il ?
Introduction
« Madame Bovary » tient son origine d’un fait divers Normand, l’affaire Delamare, dont Flaubert s’empare car il lui offre la possibilité de traiter simultanément deux thèmes réalistes qu’il affectionne, la femme mal mariée et la vie en Provence. Chez Flaubert, le déterminisme social est la loi, il n’y a pas d’ascension possible.
« Madame Bovary » se présente comme une lutte constante entre le romantisme et le réalisme. Les personnages sont tous ordinaires, aucun n’est héroïque, pas même Emma dont le drame est justement de se rêver en héroïne. C’est de là que le Bovarysme tient son origine. Ce terme se définit comme la capacité de l’Homme à se concevoir autre qu’il n’est. Emma conditionne ses désirs par rapport à ses modèles romanesques, c’est une maladie de la lecture, le mal de n’être personne et la faculté de se réinventer autre et mieux. Le Bovarysme est tragique car il révèle l’insuffisance de réel et le besoin de s’en échapper.
Dans cet extrait, Emma, abandonnée par ses amants et criblée de dettes, se suicide en avalant de l’arsenic. L’héroïne est couchée sur le sol en attendant la mort et son mari est impuissant.
- Une mort progressive et théâtrale
Elle attend une mort rapide et douce mais sa mort est lente et cruelle.
- Points de vue opposés
Point de vue interne d’Emma :
- Elle s’observe comme un comédien
- Avec le pronom « elle » Emma est le sujet d’un ensemble de sensation
- Centré sur le gout de l’Arsenic
Point de vue (externe) omniscient avec toutes les sensations hors d’Emma :
- Tout le cadre de cette mort est mis en œuvre → mise en place de la scène
- Présence du discours indirecte libre
- Voix intérieure qui parle à Emma
- Charles Bovary
Extrêmement présent au travers du regard qu’il porte sur sa femme, mais il n’est qu’une présence fugitive.
Grace au discours direct, il entre dans la réalité.
La mort est théâtralisée car elle est progressive et se sert du vocabulaire des sensations. [pic 1]
- Une représentation réaliste
- Symptômes
- Le corps est couché parce qu’elle s’attend à souffrir malgré tout.
- Elle a soif, elle s’étouffe puis elle vomi
- Une mort neuve et froide
- Evocation de la mort : neutre et froide, sans embellissement
- Syntaxe simple, très peu d’expansions du nom, simples quand il y en a.
- Refus d’une vision romantique de la mort, c’est une mort lucide et réaliste.
- Aucune réflexion sur la mort, on la voit telle qu’elle est.
- La souffrance, bien qu’elle soit présente ne vire pas au pathétique
- Emma meurt de Bovarysme
- Le gout de l’encre qu’elle vomit peut symboliquement représenter toutes les lectures qui l’ont bercées
- Perspective de réflexion : Flaubert se serait-il vengé de son héroïne ?
[pic 2]
L’écriture est sobre, on fuit toute sorte de romantisme et toute sorte d’extravagance
- Impuissance des personnages
- Emma refuse la présence de son mari, échec de communication, impuissante face à sa mort.
- Charles ne comprend rien et est incapable de donner un diagnostic, malgré le fait qu’il soit médecin. Quand il comprend, il est effrayé.
- Charles est à l’image de ce qu’il est tout le long du roman, stupide.
Conclusion
Flaubert nous propose ici, une mort théâtralisée, grâce à une progression et un vocabulaire des sensations. L’écriture est sobre, il refuse toute sorte de romantisme et toute sorte d’extravagance pour la mort d’Emma, comme s’il se vengeait de son héroïne.
Ouverture
On peut opposer la mort d’Emma à celle de Gervaise dans l’Assommoir, celle-ci étant une mort réaliste et Flaubert refusant toute assimilation à l’école réaliste. Les deux morts sont donc très différentes.
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