Madame Bovary, Flaubert

Le passage étudié traite des lectures d'Emma. Il se situe dans la première partie du roman.

Charles a déjà été introduit. Lui et Emma sont déjà maris. Flaubert présente l’éducation d’Emma au couvent. Il évoque ses lectures.

Ce commentaire est en 2 parties.

La portrait de la lingère et la vie au couvent

L’auteur commence par faire le portrait de la lingère, car c'est elle qui va apporter ses lectures à Emma. C'est l'aliment de son imagination. Cela apporte également une touche de vraisemblance.

L’Imparfait de durée dans "il y avait" évoque le "il était une fois" des contes que lit Emma. Flaubert a choisi d’adopter le style de ces contes de fées afin de montrer que les lectures d’Emma ont tous construits sur le même schéma.

"couvent" : Toutes les filles passent par là. C'est un lieu exclusivement féminin qui coupe du monde réel. Les jeunes filles vont donc idéaliser les hommes. Elles sont formées par des femmes qui n'ont aucune expérience de la vie extérieure et des hommes. Les filles sont donc livrées à leur propre imagination qu’elles trouvent au travers de leurs lectures. Le couvent est le foyer des illusions d'Emma. On retrouve dans ce texte la même construction que celle du conte : temps, lieu, personnage. Ici, c'est une vieille fille (connotation péjorative). Elle n'est pas mariée, personne n'a voulu d'elle. Elle est donc inexpérimentée tout comme les jeunes filles.

Dans "ancienne famille ruinée" : On constate que c'est pour des raisons financières qu'elle n'a pas pu se marier. Elle n'est pas laide, mais elle n'a tout simplement pas eu de chance. Ce qui lui est arrivé lui donne une place importante. De plus, elle vient tous les mois pendant huit jours. La régularité lui donne une valeur de leçon de lecture, l'espace donne une valeur d'attention.

"mangeait" : L’auteur aurait pu choisir un autre terme comme "prenait ses repas". C'est pour montrer la simplicité de la lingère. De plus, elle amuse les bonnes sœurs. La lingère est une source de distraction pour les filles car elle leur apporte autre chose que l’enseignement des sœurs.

"souvent toujours" : Cela montre la fréquence du phénomène. C'est à cause de cette fréquence que les leçons sont retenues. Le stage de lecture a deux charmes : les filles s'échappent de l'étude, c'est clandestin; cela remplace quelque chose d'ennuyeux, c'est divertissant.

Dans "savait par cœur, chantait, contait" : La lingère a beaucoup d'atouts : sa façon variée de présenter ses connaissances lui donne un aspect d'éducatrice. C'est une excellente pédagogue.

Les lectures d'Emma

Flaubert commence le texte par une énumération :

"amours, amants, amantes" : C'est l'unique thème de ses lectures. Il n'y a pas d'article. Les mots sont tous au pluriel. Il n’y a rien d’unique , c’est l’inverse de l'amour. Cela est dévalorisant.

On a des personnages principaux (dames, messieurs) et secondaires (postillons, chevaux). Ces termes sont suivis de détails : dames persécutées, postillons qu'on tue, chevaux qu'on crève. Les personnages sont typiques, et leur actions sont devinées par avance ce qui donne des histoires ennuyeuses. Il ne reste que la belle et l'homme qui vivent pour mettre en valeur l'histoire.

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