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L’émigrant de Landor road

Fiche : L’émigrant de Landor road. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  15 Septembre 2022  •  Fiche  •  1 594 Mots (7 Pages)  •  419 Vues

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L’émigrant de Landor road

Introduction :

Considéré comme l’un des poètes français les plus importants du 20ème siècle, Apollinaire est le précurseur du surréalisme. Il a été précepteur en Allemagne, en 1901, où il a rencontré Annie Playden, dont il est tombé amoureux. Sa poésie est novatrice, notamment dans Alcools qu'il publie en 1913. Ce recueil présente deux cycles consacrés à deux femmes qu'il a aimées : Annie Playden et Marie Laurencin. C’est ainsi qu’il publie en 1904 « L'Émigrant de Landor Road », un poème appartenant au premier cycle dans lequel il apprend qu'Annie, avec qui il a eu une liaison en Allemagne, quitte l'Angleterre pour s'installer en Amérique. Ce texte est empreint de la tristesse d'Apollinaire, séparé définitivement de celle qu'il aime. Nous verrons donc de quelles manières le poète exprime-t-il sa souffrance d'amant délaissé à travers l'aventure de l'émigrant. Tout d’abord, nous nous intéresserons aux préparatifs du voyages puis aux idées noires du poète et enfin au départ du voyage.

Ou

En poésie, l'amour et le temps sont des thèmes récurrents qui ont inspiré les poètes à toutes les époques. C'est bien le cas lorsqu'au XVIe siècles Ronsard écrit son Ode à Cassandre et ce sont des aspects que l'on retrouve encore au XXème siècles dans le recueil Alcools de Guillaume Apollinaire. En effet un des thèmes essentiels du recueil est le temps : temps du souvenir, de la mémoire, du regret des amours perdus ; ce thème est d'ailleurs souvent associé à la présence symbolique de l'eau. Autant de motifs que l'on retrouve présent ici dans « L'émigrant de Lander Road ». Dans ce poème Apollinaire apprend qu'Annie, avec qui il a eu une liaison, quitte l'Angleterre pour s'installer en Amérique. Ce texte est empreint de la tristesse de l'auteur, séparé définitivement de celle qu'il aime. Nous verrons donc comment le poète exprime-t-il sa souffrance d'amant délaissé en superposant deux éléments. Pour cela nous aborderons l'imaginaire qui est lié au départ, ainsi que le départ.

Ce poème est hétérométrique. Il est constitué d’alexandrin, d’hexasyllabe, d’heptasyllabe et de trisyllabe.

                                         

Référence indirecte à Annie Playden qui habitait à cette adresse. On a une seconde référence avec “l’Amérique”.

Temps du discours qui rend le texte vivant                                    

Il nous décrit ce nouveau monde caractérisé par un espace ouvert et un peu exotique. Un lieu dans lequel les oiseaux le laissent dormir puisque muet.

Personnification des mannequins puisque capable d’actions, donne une dimension fantaisiste mais un peu inquiétante également, dimension agressive du verbe.

   

Personnification

 Angoisse toujours présente             

Termes liés à quelque chose de funeste, de sanglant. Font référence à la tristesse du mal-aimé, à celui qui se retrouve seul                                                   

Les cieux s’en mêlent, ils sont aussi tristes que lui                          

Nouveau changement marqué par le marqueur temporel, introduit une évolution dans le temps

Personnification qui laisse un doute par rapport au futur            

     

Polyptote les symbolise les au revoir sur le quai        

                           

Marqueur spatial précis qui sert à poser le personnage. Ici les choses avances.                                  

Seul vers du poème qui est un trisyllabe => marque le début du voyage et le caractère définitif de celui-ci                                    

Symbole d’une absence affective.

Conditions de l’exilé : être déchiré, sans lieux, qui doit dire adieu à sa patrie sans savoir ce qui l’attend

Le bouquet se transforme de manière métaphorique. Les fleurs lancées en signe d’adieu, incarne toute la charge affective liée au départ. Incarne l’être heureux mais qui ne sait pas à quoi s’attendre. Immense floraison est une hyperbole

L’émigrant de Landor Road

À André Billy

Mon bateau partira demain pour l’Amérique

Et je ne reviendrai jamais

Avec l’argent gardé dans les prairies lyriques

Guider mon ombre aveugle en ces rues que j’aimais

Car revenir c’est bon pour un soldat des Indes

Les boursiers ont vendu tous mes crachats d’or fin

Mais habillé de neuf je veux dormir enfin

Sous des arbres pleins d’oiseaux muets et de singes

Les mannequins pour lui s’étant déshabillés

Battirent leurs habits puis les lui essayèrent

Le vêtement d’un lord mort sans avoir payé

Au rabais l’habilla comme un millionnaire

Au dehors les années

Regardaient la vitrine

Les mannequins victimes

Et passaient enchaînées

Intercalées dans l’an c’étaient les journées neuves

Les vendredis sanglants et lents d’enterrements

De blancs et de tout noirs vaincus des cieux qui pleuvent

Quand la femme du diable a battu son amant

Puis dans un port d’automne aux feuilles indécises

Quand les mains de la foule y feuillolaient aussi

Sur le pont du vaisseau il posa sa valise

Et s’assit

Les vents de l’Océan en soufflant leurs menaces

Laissaient dans ses cheveux de longs baisers mouillés

Des émigrants tendaient vers le port leurs mains lasses

Et d’autres en pleurant s’étaient agenouillés

Il regarda longtemps les rives qui moururent

Seuls des bateaux d’enfants tremblaient à l’horizon

Un tout petit bouquet flottant à l’aventure

Couvrit l’Océan d’une immense floraison.

Possessif « mon » indique qu’il y a un narrateur. Il s’agit d’un discours. Le poète prend en charge ce récit. On retrouve deux fois l’adjectif possessif « mon » et le pronom « je ».

Ça fait penser à un fantôme, un revenant qui va errer dans les rues du passer dont on peut retrouver l’idée dans le vers précédent ainsi que dans le vers suivant « Car revenir c’est bon pour un soldat des Indes ». Il va employer l’imparfait pour montrer un temps révolu.

Vision fantasmée de l’Amérique. Stéréotype du colon aisé. Prairie lyrique donne une dimension poétique et une image méliorative au pays d’adoption.       

       

Il peut s’imaginer enfin heureux puisqu’avec le sommeil réparateur il va enfin oublier son passé, référence à Annie.

Le changement de pronom représente toujours le même personnage mais permet de multiplier les points de vue et donner une vision extérieure. 

Touche humoristique mais toujours un peu inquiétant avec l’évocation de la mort pause descriptive avec anecdote        

Strophe bcp plus courte car composée d’hexasyllabe. Ils sont à voir comme allégorie des années, réf au temps qui passe. On sent le poète nostalgique.

Le vendredi sanglant, c’est la mort du christ ; cependant ici c’est tous les vendredis qui sont sanglants.

Variante d’une chansonnette populaire du début XX. Dans cette chansonnette, c’est le diable qui bat sa femme, mais ici c’est l’amant toujours mal aimé qui se fait battre. Donne un côté burlesque. 

Métonymie, la foule salut ceux qui partent.

                                 

Le marqueur temporel montre la nostalgie de celui qui part 

Le groupe nominal montre le rapetissement des formes lié à l’éloignement des bateaux => parallèle avec le temps qui passe

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