Lorenzaccio
Commentaire de texte : Lorenzaccio. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar nana082004 • 6 Décembre 2022 • Commentaire de texte • 1 234 Mots (5 Pages) • 316 Vues
Enzo Commentaire Lorenzaccio de A.Musset 1 g 1
Caillet
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En 1537, la ville italienne de Florence est dirigée par le duc Alexandre de Médicis, tyran et débauché. C’est dans ce contexte qu’Alfred de Musset, dramaturge français de la période romantique, pose le décors de Lorenzaccio. Cette œuvre théâtrale, drame romantique, est publiée en 1834 et comporte cinq actes. Elle s’appuie sur des faits et des personnages historiques, mêlant fiction et réalité. Alfred de Musset y trace le destin de Lorenzo, héros romantique à la personnalité ambivalente,détesté des florentins pour sa débauche.
L’extrait qui nous intéresse est un passage de la scène IV de L’acte II. Il met en présence Lorenzo ainsi que sa mère Marie et sa tante Catherine. Marie relate un rêve qu’elle a fait à propos de son fils Lorenzo. Nous allons voir de quelle manière Musset dévoile peu à peu le double visage du personnage principal. Dans un premier temps, nous rendrons compte de l’image négative que Lorenzo donne de lui-même, une image cynique qui contraste d’ailleurs avec le cadre dans lequel évoluent les personnages. Dans un second temps, nous opposerons l’autre visage de Lorenzo, porté par l’intermédiaire du rêve de Marie et l’image du spectre.
Le passage étudié débute en donnant des précisions sur le cadre dans lequel se déroule la scène: il s’agit du palais des Soderini. Lorenzo s’y trouve assis en compagnie de sa mère Marie et de sa tante Catherine, pour un moment de partage autour d’une lecture. La position assise, l’ambiance familiale, les liens entre les trois personnages laissent présager une atmosphère sereine. On relève d’ailleurs, ligne 2, l’emploi d’un vocabulaire témoignant des liens affectifs :« Ma Cattina », surnom donné par Marie pour désigner Catherine ; « Lorenzino » et « Renzo » ligne 13,17,20 et 21 utilisés par Marie pour désigner son fils. Les propos portés par Lorenzo contrastent avec cette atmosphère qui se voudrait paisible. En effet, lorsqu’il raconte l’histoire de Brutus,Tarquin et Lucrèce, il dévoile un aspect sombre de sa personnalité. Il qualifie cette histoire sordide de « conte de fées » à la ligne 6. Il débute d'ailleurs son récit par « il y avait une fois » à la ligne 4. Lorenzo inverse également les valeurs des personnages de l’histoire, faisant passer Tarquin pour quelqu’un de bienveillant, alors qu’il est tout le contraire : ligne 7, « duc plein de sagesse » « gentilhomme », ligne 4. Lorenzo se montre cynique. Son mépris pour les femmes accentue encore davantage la vision cynique que nous avons du personnage. Les propos outrageants, ignobles qu’il prononce concernant Lucrèce, femme de Brutus, violée par Tarquin, dévoilent la noirceur de sa personnalité. Là encore, il y a renversement des valeurs des personnages. De la position de victime d'un viol, Lucrèce se retrouve responsable de ce qui lui est arrivé: cet aspect s'exprime avec les expressions «elle s'est donné», «elle s'est laissé», «elle s'est fourré», ligne 9 et 10.
Le cynisme est poussé à son paroxysme par le biais des euphémismes sur le viol et le suicide. Même le suicide de cette femme outragée ne trouve grâce à ses yeux.
On peut noter que Marie et Catherine ne réagissent pas de manière accusatrice face aux propos indécents de Lorenzo. Les phrases interrogatives laissent plutôt supposer qu'elles tentent de comprendre ses motivations et surtout qu'elles sont inquiètes: «Dites-vous aussi du mal de Lucrèce?», «Si vous méprisez les femmes pourquoi affectez-vous de les rabaisser devant votre mère et votre sœur?»
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