Lettres Persanes
Dissertation : Lettres Persanes. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Lu0315 • 19 Mars 2020 • Dissertation • 1 854 Mots (8 Pages) • 701 Vues
Lettre 161 des Lettres Persanes : Lecture analytique
Introduction :
Au XVIIIème siècle, l'exotisme et le genre épistolaire sont particulièrement utilisés. Notamment par les philosophes des Lumières tels que Montesquieu, par exemple. Ce célèbre philosophe français, né en 1689 et décédé en 1785, faisait partie du mouvement des Lumières. Ce mouvement a pris forme au XVIIIème siècle avec plusieurs philosophes dont lui, mais aussi Voltaire, Diderot, Kant... Il dénonce et critique ainsi la société française à son époque, notamment lors du règne de Louis XIV et après la révocation de l'Édit de Nantes. C'est ce que nous montre Montesquieu, dans Les Lettres Persanes, roman épistolaire, publiée en 1721 par le biais d'un échange de lettres entre Usbek et Rica, deux seigneurs persans qui découvrent les us et coutumes de la France sous la Régence. Montesquieu nous livre une critique sévère des mœurs et de la politique de son époque. Ici, il s'agit, de la lettre 161 ; dans laquelle Roxane, une de ses maîtresses, annonce à Usbek qu'elle le trompe.
Nous nous demanderons comment Roxane crée une atmosphère tragique en s'affirmant délibérément par de telles paroles de vérité. Dans un premier lieu, nous montrerons que cette fin de roman est tragique, puis dans un second lieu, nous verrons comment Roxane développe ici une parole de vérité et enfin, nous démontrerons en quoi les vérités exposées par la protagoniste de la lettre lui permettent de s'affirmer et de prendre l'ascendant sur Usbek.
1ère partie :
En premier lieu, on remarque que cette fin de roman est tragique.
D'une part, Roxane est animée de sentiments puissants et contradictoires. Dans une tragédie, on retrouve bien souvent des sentiments passionels, de sentiments forts et abusifs mais aussi contradictoires. Dans cette lettre, Roxane possède des sentiments tout autant forts qu'irrationels entre l'amour et la haine.
En effet, elle annonce à Usbek qu'elle possède un amant et qu'elle éprouve des sentiments d'amour très fort envers lui, il s'agit d'un des eunnuques. On le voit à travers l'admiration qu'elle a pour lui, notamment lorsqu'elle utilise une hyperbole au superlatif « le plus beau sang du monde » aux lignes 5-6, le mot « beau » est ainsi accentué, aux lignes 3-4 elle énonce : « le seul homme qui me retenait à la vie n'est plus » en insistant sur le mot « seul », on remarque que son amant est l'unique personne à qui elle tient. De plus, la proposition subordonnée relative « qui me retenait à la vie », indique une relation très forte entre les deux amants. Grâce à cette relation, elle découvre que le lieu dans lequel elle réside, le sérail, une prison pour elle et un lieu de souffrances, devient un lieu de délices et de plaisirs, comme elle le prononce à la ligne 3. Ces plasirs charnels font référence aux termes « désirs » ligne 9, « nature » ligne 10 et « bien accompagnée lignes 4-5.
Cependant, l'amour qu'elle éprouvait pour Usbek a disparu et s'est transfomé en sentiment de haine. Un exemple, aux lignes 16-17, où les deux mots « amour » et « haine » s'opposent. L'amour entre eux n'existait pas, à la ligne 16 « ne point trouver », « la haine » et « la violence » accentue le champ lexical de la haine. On remarque que le mot « haine » revient plusieurs fois dans la lettre, notamment à la ligne 23, cela montre donc que la protagoniste insiste sur la disparition de ce sentiment envers son époux. Lorsqu'elle évoque « Usbek a pu le croire, mais ce n'était pas la réalité » à la ligne 13, elle montre que c'était seulement l'illusion de l'amour qui existait ente eux. Roxane a menti en se taisant, elle a longtemps gardé dans son cœur tout ce qu'Usbek lui a fait endurer, comme elle le précise aux lignes 13-14 « j'ai lâchement gardé » et « j'aurais dû faire paraître ».
D'autre part, la mort plane sur cette fin de récit.
Effectivement, Roxane met en évidence sa mort au tout début de sa lettre, par exemple à la ligne 3 « je vais mourir ». Il y a également une forte présence de la 1ère personne du singulier ainsi que du futur proche, tel qu'à la ligne 3 avec « je vais mourir » et « le poison va couler dans mes veines » ce qui insiste sur le fait qu'il y a une forte proximité de la mort. On remarque à la ligne 4, une gradation avec le verbe « mourir » au présent de l'indicatif, telle que « je meurs » signifiant que la mort est très proche de Roxane. A la suite de la ligne, elle énonce « mais mon ombre s'envole bien accompagnée», comme si elle n'existait déjà plus physiquement. La phrase « c'en ai fait » à la ligne 21, insiste sur le fait que Roxane va mourir. On retrouve ainsi, le champ lexical de la mort tel que : « je vais mourir », « le poison va couler dans mes veines », « le poison me consume », « ma force m'abandonne », « la plume me tombe des mains », « je sens affaiblir », « je me meurs ».
2ème partie :
Dans un second lieu, on voit que Roxane développe une parole de vérité.
D'une part, elle affirme son refus de paraître et du mensonge.
En effet, elle montre qu'elle n'a jamais été assez crédule pour penser que la situation de femme appartenant à un sérail était enviable comem à la ligne 7 « que je fusse assez crédule, pour m'imaginer ». Ici, le subjonctif montre à quel point elle était incrédule avec l'adjectif « incrédule » et le verbe « m'imaginer ». Ainsi, elle évoque la liberté de son esprit à la ligne 10 avec « j'ai toujours été libre ». Elle met ainsi en évidence son intelligence avec laquelle, elle a réussi a utilisé la naïveté d'Usbek afin de faire face aux mensonges du sérail, elle a été capable de se montrer comme une épouse fidèle et aimante comme elle le cite à la ligne 13 : « je me suis abaissée jusqu'à te paraître fidèle ». On retrouve aussi le champ lexical de la tromperie, tel que : « je t'ai trompé », « j'ai séduit tes eunuques », « paraître fidèle ».
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