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Les souffrances du jeune Werther

Commentaire de texte : Les souffrances du jeune Werther. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  30 Mars 2022  •  Commentaire de texte  •  1 000 Mots (4 Pages)  •  714 Vues

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Lettre du 18 août

Il s’agit toujours de la 1ère partie. A ce moment, Werther est confronté à la réalité d’un amour impossible puisque c’est le retour d’Albert, le fiancé de Lotte. Mais il va dépasser le drame de la fiction par la méditation dans la nature= méditation de la destinée. Dans cette lettre, il y a le texte emblématique du roman ; la nature devient le miroir de l’âme, de l’être, de l’homme.

Goethe dépasse sa propre histoire car c’est le point de départ pour une réflexion sur l’homme en général. Il transfigure sa souffrance pour réfléchir sur l’homme.

I. La démonstration rhétorique.

A. L’hymne à l’universelle plénitude

        C’est un poème lyrique sur le mode du regret et de l’excès.

Regret : opposition entre passé et présent mais le passé est très proche, quelques semaines. Ceci est nettement souligné par le temps de verbes (imparfait de répétition, multiplication des adverbes de temps « jadis », « alors »  et toute une série de subordonnées voire d’anaphores « quand »). Ce regret va insensiblement glisser à l’universalité (fin du 1er §) pour un glissement au présent (fin de la 1ère partie) = présent d’éternité.

Excès : amplification formelle avec des phrases emphatiques couronnées d’exclamations. Il y a aussi excès dans le vocabulaire qui est hyperbolique (« énorme », « abîme », « insondable », « brûlant », « ardent »). La nature possède une surabondance de vie, explosion créatrice avec de très nombreux verbes de mouvement pour la nature « germer », « se précipiter », « pousser », « croître ».

B. La hantise de la destruction.

Il y a un renversement : l’émotion lyrique se transforme en plainte et devient comme un miroir déformant : les images de plénitude deviennent des images de destruction (« les fleuves coulent à flot » > « inondations »).

C’est un vocabulaire apocalyptique. La création devient anéantissement universel (englouti », fracassé »).

T° :L’image du théâtre (« rideau », « scène », « spectacle ») donne la dimension universelle mais à travers une vision subjective.

II. L’ambivalence d’un « paysage d’âme ».

  1. La projection du Moi sur le monde.

Ici la nature est très nettement une allégorie d’un paysage intérieur (cf. Friedrich). Beaucoup de marques de 1ère personne, or dans la fin du texte, c’est une forme neutre qui domine « un rideau semble s’être levé », « tout roule », « pas un instant qui ne te consume ». L’âme est engloutie, détruite par la nature : destruction de l’être.

« Ce qui mine mon cœur c’est la force dévorante cachée au sein de la nature ». Le cœur est une métonymie (terme qui est mis à la place d’un autre en vertu d’une correspondance logique) présente dans les deux volets du tableau. Ici, le cœur c’est l’être tout entier. « mon cœur brûlant », (1ère partie) > « mine mon cœur » (2ème partie). Il y a un glissement de cœur à âme. C’est un vocabulaire plus relatif, donc le mot « âme » domine la 2ème partie.

Tout cela montre l’épanchement du Moi dans une nature maternelle, protectrice (à l’image de Lotte). L’image de Lotte est en filigrane dans la description du paysage féminisée dans toute la 1ère partie « la vallée féconde », « la douce brise du soir qui berçait les nuages ».

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