Les registres
Cours : Les registres. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Theseawolf • 17 Juillet 2018 • Cours • 1 252 Mots (6 Pages) • 451 Vues
Les registres littéraires
Un REGISTRE LITTÉRAIRE est un ensemble de moyens et procédés employés à dessein par un auteur pour donner une couleur, une tonalité à un passage précis de son texte.
Amuser :
- le COMIQUE désigne l’ensemble des éléments qui provoquent le
rire : gestes, mots, situations, caractères, mœurs, répétitions... : « Un jour, Cunégonde [...] vit entre des broussailles le docteur Pangloss qui donnait une leçon de physique expérimentale à la femme de chambre [...] » (VOLTAIRE)
- le BURLESQUE consiste à traiter des personnages sérieux, héroïques ou tragiques, avec un style bas ou vulgaire : « Tu me parais bien triste et pâle à regarder. / Qu’as-tu donc Hippolyte ? — Je suis bien emmerdé ! » (DAC)
- l’HÉROÏ-COMIQUE consiste à traiter des personnages de basse condition et des scènes banales avec un style élevé, noble, épique :
« Quelle fureur, dit-il, quel aveugle caprice, / Quand le dîner est prêt, vous appelle à l’office ? / De votre dignité soutenez mieux l’éclat : / Est-ce pour travailler que vous êtes prélat ? / [...] / Reprenez vos esprits, et souvenez-vous bien / Qu’un dîner réchauffé ne valut jamais rien. » (BOILEAU)
- le GROTESQUE est un ridicule de type caricatural, bouffon, bizarre, produit par une déformation qui peut aller jusqu’au fantastique :
« Nous n’essaierons pas de donner au lecteur une idée de ce nez tétraèdre, de cette bouche en fer à cheval, de ce petit œil gauche obstrué d’un sourcil roux en broussailles tandis que l’œil droit disparaissait entièrement sous une énorme verrue, de ces dents désordonnées, ébréchées çà et là, comme les créneaux d’une forteresse, [...] » (HUGO)
- l’HUMOUR se caractérise par la capacité à considérer la réalité sous un aspect insolite et plaisant : « Un drôle donc caressait Madame Anne : / Ils en étaient sur un point, sur un point... / C’est dire assez de ne le dire point ; / Lorsque l’époux revient tout hors d’haleine / Du Cabaret ; justement, justement... / C’est dire encor ceci bien clairement. » (LA FONTAINE)
Raconter :
- le DRAMATIQUE caractérise des scènes riches en péripéties, fondées sur une succession rapide d’actions ou d’événements, dans une atmosphère de tension et de violence. « Ainsi gémit la reine, tant que dura la tourmente. Mais après cinq jours, l’orage s’apaisa. [...] Hélas ! presque aussitôt le calme suivit la tempête, la mer devint douce et toute plate, [...] ils ne pouvaient atterrir. » (BÉDIER)
- le FANTASTIQUE inquiète le lecteur en faisant intervenir des éléments surnaturels dans le monde quotidien : « Ah ! qui comprendra mon angoisse abominable ? Qui comprendra l’émotion d’un homme, sain d’esprit, bien éveillé, plein de raison et qui regarde épouvanté, à travers le verre d’une carafe, un peu d’eau disparue pendant qu’il a dormi ! Et je restai là jusqu’au jour, sans oser regagner mon lit. » (MAUPASSANT)
- le MERVEILLEUX décrit un ailleurs temporel, un univers naïf et surnaturel qui libère l’imagination : « Il était une fois un Roi, / Le plus grand qui fût sur la Terre / [...] » (PERRAULT)
- l’ÉPIQUE célèbre les exploits d’un héros, amplifie les êtres et les choses et fait intervenir parfois le merveilleux : « Mille ans après les tourangelles plaines / Seront encore de carcasses si pleines, / D'os, de harnais, de vides morillons, / Que les bouviers en traçant leurs sillons, / N'ouïront sonner sous la terre férue / Que de grands os heurtés de la charrue. » (RONSARD) Procédés : hypotypose, hyperbole, gradation, accumulation, champ lexical du combat
- le RÉALISTE cherche à représenter la réalité telle qu’elle est, à la reproduire de façon détaillée : « Emma, silencieuse, regardait tourner les roues. Charles, posé sur le bord extrême de la banquette, conduisait les deux bras écartés, et le petit cheval
...