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Les lettres persanes / Charles Baron de Montesquieu

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Par   •  5 Mai 2022  •  Commentaire de texte  •  1 347 Mots (6 Pages)  •  359 Vues

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Lecture linéaire : Lettre persane : lettre 161

Intro :

Ce texte est issu du roman épistolaire : « Les lettres Persanes » publié en 1721 par Charles Baron de Montesquieu qui s’inscrit dans le mouvement littéraire et philosophique des Lumières.

Les deux personnages principaux : Rica et Usbeck sont deux riches Persans qui écrivent à leurs proches pour décrire les mœurs occidentales

La lettre 161 est la dernière du recueil. Elle est signée par Roxane, favorite du sultan Usbek. Cette dernière a été surprise dans les bras de son amant qui a été tué. Elle décide de mourir, à son tour, en s’empoisonnant. Malgré l’approche imminente de la mort, elle se révolte contre la tyrannie de son maître et défend sa liberté.

……Lecture du texte……

Ainsi, nous nous demanderons en quoi cette lettre esquisse le portrait d’une femme qui paradoxalement, en mourant, affirme sa liberté.

Pour cela, nous étudierons dans un premier mouvement l’aveu de la tromperie de la ligne 1 à 8 et la lettre d’une femme libre de la ligne 8 à 20.

I/ L’aveu de la tromperie (l 1 à 8)

Notre extrait débute par l’adverbe : « oui » et par l’aveu de la tromperie.

Le rythme quaternaire : « je t’ai trompé ; j’ai séduit tes eunuques ; je me suis jouée de ta jalousie ; et j’ai su de ton affreux sérail faire un lieu de délices et de plaisirs. » (l 1-2) peint une héroïne provocatrice qui montre à quel point elle a fait preuve d’habileté et de manipulation.

 Le champ lexical de la supercherie en est le témoin : « trompé », « séduit », « jouée de ». Le pronom personnel « je » est le sujet de ces quatre phrases et affirme, ainsi, la supériorité de Roxanne qui est à l’origine de chaque action.

 L’antiphrase : « affreux sérail / lieu de délices et de plaisirs » met en évidence l’ingéniosité du personnage féminin qui est parvenu à métamorphoser le harem d’un tyran en un endroit agréable. Dès la ligne 3, nous apprenons que son sort est scellé via un présent à valeur de futur proche : « Je vais mourir » Cependant, en choisissant l’instant de sa mort, elle défie Usbek, elle choisit sa punition et l’allitération en v : « vais / va / veines » appuie la détermination qui l’anime. Elle poursuit en expliquant que la mort de son amant, désigné par la périphrase : « le seul homme qui me retenait à la vie » (l 3-4), est la raison de son suicide. La modalité interrogative : « car que ferais-je ici » révèle que vivre sans lui n’a aucun sens. Roxane évoque son décès via une métaphore extrêmement poétique : « mon ombre s’envole » (l 4) 

Cependant, non sans ironie, elle révèle à Usbek qu’elle a vengé son amant en tuant ses meurtriers. En effet, l’euphémisme : « je viens d’envoyer devant moi ces gardiens sacrilèges, qui ont répandu le plus beau sang du monde. » (l 4-5) indique qu’elle meurt après avoir assassiné ceux qui lui ont enlevé l’homme aimé.

La suite de la lettre se fait plus virulente. Elle use d’une question rhétorique : « Comment as-tu pensé que je fusse assez crédule pour m’imaginer que je ne fusse dans le monde que pour adorer tes caprices ? » (l 6-7) pour dévoiler l’aveuglement d’Usbek.

 Persuadé de contrôler les femmes de son harem, s’octroyant tous les droits : « tu te permets tout » (l 7) », il est, ici, ridiculisé par Roxane qui va lui montrer, dans le deuxième mouvement, qu’elle s’est jouée de lui.

II/ La lettre d’une femme libre (l 8 à 20)

L’adverbe « non » de la ligne 8 sonne comme un cri, celui d’une femme refusant la soumission masculine et affirmant sa liberté. Il est vrai que la conjonction de coordination : « mais », accompagnée du point-virgule, entraîne un basculement dans le discours de Roxane : « j’ai pu vivre dans la servitude ; mais j’ai toujours été libre » (l 8) En effet, le verbe d’action : « réformer » (l 8) : « j’ai réformé tes lois sur celles de la nature » (l 7-8) offre le portrait d’une femme intelligente, ingénieuse qui a changé les règles du sérail, un lieu où la religion et la politique triomphaient, pour rétablir la nature et donc la liberté : « mon esprit s’est toujours tenu dans l’indépendance.

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