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Les Ponts Arthur Rimbaud

Commentaire de texte : Les Ponts Arthur Rimbaud. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  25 Novembre 2021  •  Commentaire de texte  •  1 341 Mots (6 Pages)  •  1 028 Vues

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LES PONTS - Arthur Rimbaud

Lecture linéaire

Durant les quelques années que dure sa carrière poétique aussi brillante que fulgurante, Rimbaud, marqué par les paysages belges et anglais qu'il découvre aux côtés de Verlaine, s'essaye aux poèmes en prose. Ce fut Aloysius Bertrand qui avait mis à l’honneur ce nouveau genre poétique, auteur méconnu qui n’avait jamais publié de son vivant. Rimbaud renouvelle le genre et nous livre le fruit d’une rêverie fugace et éphémère. Beaucoup ont pensé qu'il s'inspirait directement d'un tableau de Turner mais il s’agit en réalité d’une évocation des ponts de Londres.

Comment le poète arrive-t-il à transformer un élément urbain en œuvre poétique ?

Nous verrons tout d’abord qu’un étrange tableau se dessine peu à peu, puis que la scène s’anime progressivement pour finir par un anéantissement.

I- Un étrange tableau se dessine peu à peu :

« Des ciels gris de cristal » :

Ce poème en prose se présente comme une seule et même unité. Jamais le poète ne va à la ligne. Nous avons l’impression que le poème est un tableau contenu dans un cadre. Cette phrase nominale permet de camper le paysage. « Gris » par opposition à « cristal » produit une impression presque contradictoire. « Gris » suggère le brouillard, c'est-à-dire le « fog » en anglais. Les « ciels » est une évocation liée à la peinture. Si le « cristal » évoque la transparence et la pureté, le gris évoque plutôt la saleté, l’incertitude et l’aspect terne et opaque. Le poète cherche-t-il à faire la lumière sur un monde opaque ?

« Un bizarre dessin de ponts… s’abaissent et s’amoindrissent » :

Le tableau se dessine peu à peu. « Les Ponts », ont envahi l’espace comme le titre le laissait présager. La phrase est d’une longueur démesurée, sinueuse et déroutante. Il devient très difficile de se figurer la scène comme le souligne « bizarre dessin ». Le poète prononce un jugement avant même d’entamer sa description. Les démonstratifs « Ceux-ci », « ceux-là » et « d’autres » aident au déploiement de l’énumération et donne l’impression d’une reproduction des ponts à l’infini sur les eaux du canal. Trois formes de participes présents : « descendant », « obliquant » et « renouvelant » qui permettent de donner l’impression d’une action en train de se dérouler sous les yeux du lecteur, créant ainsi un effet de réalisme. « Tellement longs et légers » entraine les rives « s’abaissent » et « s’amoindrissent » : les ponts sont des éléments aériens qui masquent presque la Terre. « Les rives, chargées de dômes, s’abaissent » par opposition à « longs » qui fait penser à un étirement et « légers » à une élévation. Le mouvement est relancé avec la conjonction de coordination « et ». Nous avons donc ici une grande variété de lignes droites, brisées et courbes, tout le vocabulaire de la forme qui évoque les lignes d’un tableau mais aussi l’harmonie des lignes les unes avec les autres, formant un tout. Le poète reconstruit une unité du monde.

« Quelques-uns de ces ponts… de frêles parapets » :

Notons l’importance de l’adverbe « encore » qui signifie » en plus de ce qui vient d’être dit. Les « masures » par opposition à la noblesse des « dômes » donne l’impression que ces maisons très modestes sont en quelque sorte comme un fardeau disgracieux et inutilement pesant qui gène l’harmonie évoquée plus tôt créée par les ponts qui semblent serpenter la ville. Le verbe « soutiennent » suggère une impression d’élan, de force et de grandeur des ponts. Bien différent des « parapets » présentés comme « frêles ». « Mats » donne de nouveau

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