Lecture linéaire de L'Amant de Marguerite Duras
Fiche de lecture : Lecture linéaire de L'Amant de Marguerite Duras. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar jfikzbnrfuse • 5 Mai 2020 • Fiche de lecture • 2 105 Mots (9 Pages) • 4 615 Vues
Etude linéaire texte bac 3:
▬ L. 1 :Le texte s’ouvre sur un présentatif qui met l’accent sur un évènement. Cet évènement qu’on ignore (mystère de ne pas le nommer) est ancré dans le temps avec 3 CCT : impression de ralentissement du temps. Le souvenir reste flou : « un » jeudi.
▬ L. 1-2 : Habitude des rendez-vous entre les personnages : « tous les jours »
-Pronoms « il » et « la » vagues, mais personnages proches dans la phrase,ce qui suggère la liaison, rapprochés encore par les 3 verbes de déplacement « est venu » , « chercher » et « ramener », qui mime un va et viens dans la ville.
-Les termes « lycée » et « pension » rattachent la jeune fille à la jeunesse, la minorité. -L’homme paraît plus âgé, c’est lui qui conduit l’action (et la voiture l. 3), il est sujet de la phrase.
▬ L. 2-3 : Rupture dans l’habitude « une fois » avec la précision « un jeudi après-midi » qui précise la ligne 1.
- Les phrases se suivent et se complètent au fur et à mesure que l’écriture avance
▬ L. 3 : Nouvelle proximité des pronoms, dans le même ordre.
- Le verbe « a emmenée » suggère une destination vers laquelle ils vont ensemble (progression par rapport à « venir », « chercher » et « ramener » ).
- L’automobile noire suscite 3 remarques : elle a déjà été mentionnée (article défini) ;
elle est un marqueur social (richesse du Chinois) et elle préfigure le studio sombre où ils se rendent (confinement et intimité de la voiture).
▬ L. 4 : Réalisme spatio-temporel, avec le nom propre « Cholen ». On entre de plain pieds dans la réalité coloniale de l’époque.
-A nouveau le présentatif qui zoome un peu plus sur le lieu où l’on se rend avec les deux presonnages.
▬ L. 4-5-6 : Géographie de la ville coloniale partagées entre l’Orient et l‘occident, la ville ancienne et la ville moderne.
- Champs lexicaux de l’univers urbain, de la modernité
- Opposition de deux propositions qui correspondent aux deux villes qui coexistent
- Accumulation de moyens de transports qui mime l’encombrement des rues. A noter que le « pousse-pousse » est placé entre les deux autres moyens plus modernes et occidentaux (pression coloniale).
▬ L. 6-7 : deux phrases qui mettent l’accent sur la transgression de la jeune fille.
- La précision « tôt dans l’après midi » fait écho à la ligne2, et renforce le côté inhabituel (d’habitude il la voit plus tard)
- « échappé » et « obligatoire » s’opposent : la jeune fille s’affranchit des règles du pensionnat, et par là de ce qu’on attend d’une fille de son âge
- « promenade obligatoire » sonne comme un oxymore ici. A cela elle fait une autre promenade, un voyage sensuel et interdit.
- La phrase oppose aussi (par leur place) « Elle » et « des jeunes filles du pensionnat » desquelles elle se démarque dorénavant.
▬ L. 8 : Nouveau zoom, de plus en plus précis, cette fois sur le logement.
- Le présentatif revient encore, en anaphore, comme pour scander un rythme dans le texte.
- Le terme « compartiment » renvoie à l’intime, à la promiscuité, au secret aussi.
- « au sud de la ville » sonne comme un lieu éloigné, excentré, à la marge (à la périphérie de ce qui est acceptable ?).
▬ L. 8- 9 : On pénètre à l’intérieur du meublé. On suit le couple. Ecriture cinématographique, blanche, simplifiée au maximum (dû aussi au présent descriptif).. On peut imaginer une caméra qui entre avec le couple dans le studio.
- « L’endroit » est un terme très neutre, sans aucune connotation. La neutralité se confirme dans la décoration impersonnelle, bâclée « à la va- vite ».
- La modernité (champ lexical) se retrouve encore à l’intérieur (comme leur relation?).
▬ L. 9- 10 : Paroles rapportées du Chinois au DIL.
- L’absence de ponctuation spécifique au dialogue noie les paroles prononcées dans le récit et la description. Elles sont banales, sans relief, marquées par la négation « n’ai pas choisi ».
- Absence d’initiative dans les paroles du Chinois : il n’a pas choisi les meubles, il n’a pas non plus choisi la situation, il s’est laissé guider (par son désir?) et celui de la jeune fille.
▬ L. 10 : L’impression de confinement et d’intimité, voire de secret est renforcé.
- L’adjectif « sombre » est confirmé par la négation « ne demande pas qu’il ouvre »
- Les « persiennes » sont une protection, une barrière contre le monde extérieur et les autres.
- L’absence de lumière physique correspond à l’absence de lumière c’est-à-dire de visibilité dans l’attitude des personnages : on ne voit pas clair en eux, on est comme eux, dans l’obscurité
▬ L. 11-12 : Début d’une série de phrases qui débutent par « Elle ». L’auteur ne cherche pas à varier, le rythme de l’anaphore continue.
- L’accumulation de négations renforce l’idée d’absence d’analyse psychologique des personnages. Ce sont des personnages « sans », caractérisés par l’absence, le manque , le vide même.
- L’absence de sentiments est contrebalancée par le « désir » (le corps donc) , ou plutôt une hypothèse de désir, avec l’inversion presque interrogative du sujet « est-ce là » et la locution « sans doute ».
▬ L.12 : L’adjectif « ignorante » résume l’état de conscience de la jeune fille qui semble agir sans réflexion ni motivation précise, à part son désir.
- Elle est aussi « ignorante » dans le sens où elle est innocente, pure, elle ne sait pas ce qu’elle va faire.
▬ L. 12- 13 :A ces négation s’oppose le consentement de la jeune fille : « elle a consenti »
- Son consentement a été immédiat avec la proposition circonstancielle de temps « dès que »
- La proposition a émané du Chinois « il le lui a demandé »
▬ L. 13 : Phrase circulaire qui suggère une certaine évidence :
- Le pronom sujet « Elle » revient deux fois, au début et à la fin , le verbe être aussi, ainsi que l’idée de lieu « là » et « où » : cette répétition en cercle insiste sur le fait qu’elle est au bon endroit
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