Lecture linéaire LE CYGNE
Fiche de lecture : Lecture linéaire LE CYGNE. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar cnullans • 11 Mai 2020 • Fiche de lecture • 2 496 Mots (10 Pages) • 3 217 Vues
LECTURE LINÉAIRE N° 3 : « LE CYGNE I »
Eléments pour une introduction :
- [Accroche] :
- Après la censure du recueil en 1857, Charles Baudelaire rajoute de nouveaux poèmes à « Spleen et Idéal », « La Mort » et crée une nouvelle section « Les Tableaux parisiens »
- Rongé par le Spleen, il cherche à trouver dans la ville, Paris pendant les travaux d’Haussmann, une échappatoire à son mal-être, une forme d’Idéal.
- [Œuvre/ passage]
- La section « Les Tableaux parisiens » est constituée de 10 poèmes
- Le deuxième poème de cette section a pour titre « Le Cygne »
- Il est composé de deux parties composées de 13 quatrains en alexandrins
- Il possède une structure en miroir : les éléments présents dans la première partie se retrouvent dans l’ordre inverse dans la seconde
- [Le passage] :
- Nous n’étudierons que la première partie du poème
- Elle est composée de 7 quatrains
- Baudelaire, en poète accrochant sa pensée rapsodique à chaque accident de sa flânerie, constate les changements causés par les travaux d’Haussmann (qui ont duré 7 ans, de 1853 à 1870) dans le quartier entre le Louvre et les Tuileries
- Dans ce poème, il évoque la modernité de Paris. Ces changements deviennent une source d’inspiration et font glisser le poète dans ses souvenirs.
- Registres élégiaques et tragique
[pic 1]
« Le vieux Paris n’est plus… ». Le Carrousel en 1848. Tout au fond, L’Arc de Triomphe et le Palais des Tuileries
Grouillant et pittoresque comme une grande cour des Miracles, populeux et sale aux yeux de l’architecte de Napoléon III
[pic 2]
Le Carrousel de Haussmann
- [Mouvement du texte] :
- Vers 1 à 8 : Un poète nostalgique dans Paris
- Vers 9 à 14 : Le vieux Paris n’est plus
- Vers 15 à la fin : Le cygne, l’allégorie du poète
- [Question] : Comment le poème « le Cygne I » redéfinit-il le nouveau lyrisme de la ville ?
1er mouvement : Un poète nostalgique dans Paris
Vers | Citations | Procédés littéraires | Commentaires |
1 2-3-4 5 6 | « Andromaque » Je pense à vous ! « Je pense à vous ! » « Ce petit fleuve, Pauvre et triste miroir où jadis resplendit L’immense majesté de vos pleurs de veuve, » « Ce petit fleuve », Pauvre et triste miroir où jadis resplendit L’immense majesté de vos pleurs de veuve, Ce Simoïs menteur qui par vos pleurs grandit « Ce petit fleuve » « A fécondé soudain ma mémoire fertile A fécondé soudain ma mémoire fertile Je pense à vous, Ce petit fleuve, / Pauvre et triste miroir où jadis resplendit / L’immense majesté de vos pleurs de veuve, /Ce Simoïs menteur qui par vos pleurs grandit, a fécondé soudain ma mémoire Comme je traversais le nouveau Carrousel. | Nom propre mis en apposition Tétramètre romantique 4-4-4 Pronom personnel COI Pronoms d’énonciation « Je – vous » Point d’exclamation Enjambement Périphrase Champ lexical de la douleur + Allitération [P] Assonances-en [i] L’adjectif Verbe séparé de son sujet Adverbe Temps du récit Temps du discours Connecteur temporel Groupe nominal | Le poème s’ouvre sur une référence mythologique, historique et littéraire. Baudelaire fait référence à Andromaque parce qu’elle incarne la figure de l’exil. Elle a été emmenée loin de Troie et est devenue une esclave de Pyrrhus. Pour la désigner, il utilise le pronom personnel vous : signe de respect, de déférence Ces pronoms font naître un dialogue entre le poète et Andromaque : Il s’adresse à elle et l’interpelle, souhaitant créer un rapprochement, une complicité entre eux parce qu’ils partagent le même sentiment : celui de l’exil (même point commun avec la dédicace à Victor Hugo qui, à l’époque, s’était exilé sur l’île de Guernesey, suite au coup d’état de Napoléon III) Baudelaire ne se sent plus chez lui À Paris. La référence mythologique se poursuit / est filée sur les vers 2-3 : Lisez la note 2 et 3 pages 240 L’autre point commun entre Andromaque et Baudelaire se situe au vers 2 : la souffrance due à la nostalgie : Baudelaire et Andromaque regrettent leur passer et en souffrent La souffrance se lit par l’enjambement mais aussi par La périphrase : elle correspond au fleuve « Simoïs » présent au v. 4. Exilée, Andromaque reconstruit sa terre perdue, elle veut lutter contre l’exil Et par un champ lexical
L’antéposition des adjectifs « pauvres et tristes » renforce la douleur
Verbe « resplendit » Hyperbole « immense majesté » « Grandit vos pleurs » NB : pourquoi le Simoïs menteur parce que ce n’est pas le vrai fleuve mais celui qui est reconstruit par Andro. : lutte Cette douleur d’Andromaque est partagée par Baudelaire
Il est aussi habité par le sentiment d’un paradis perdu. Nostalgie, souffrance, élégie, mélancolie.
Où se trouve le début de la proposition, le sujet du verbe ? Au vers 1 : « Ce petit fleuve »
Que s’est-il passé ? Il a vu « le petit fleuve » cad la Seine. Le sentiment qu’il a éprouvé lui a fait penser à Andromaque qui elle aussi se sentait exilé et regardait le Simoïs avec mélancolie. Les souvenirs sont remontés à la mémoire avec vivacité : adverbe Baudelaire est happé par la nostalgie, le spleen et repense à Andromaque, à ce qu’elle a aussi vécu. Ce mouvement de la mémoire est aussi remarquable au niveau des temps verbaux : grâce à eux nous arrivons à comprendre ce qui se situe dans le passé, dans le présent. Temps du récit = souvenir, mémoire Temps du discours= présent
Ce connecteur temporel marque la simultanéité entre la flânerie et les pensées C’est pendant qu’il flâne qu’il pense et que le souvenir ressurgit Permet à Charles Baudelaire de préciser le lieu de sa promenade en solitaire « je » : il est dans le quartier du Louvre (La place a été modifiée pour mettre le Louvre en valeur, symbole du pouvoir) |
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