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Lecture linéaire Arias de La Bruyère

Commentaire de texte : Lecture linéaire Arias de La Bruyère. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  20 Juin 2022  •  Commentaire de texte  •  836 Mots (4 Pages)  •  445 Vues

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Introduction :

La Bruyère est un célèbre moraliste du XVIIème siècle dont l’oeuvre s’inscrit dans le classicisme.

Dans les Caractères publiés en 1688, Jean de La Bruyère dresse une série de portraits satiriques qui présentent des contre-modèles pour la société classique portée vers les valeurs de mesure, de modération et de civilité.

Le portrait d’Arrias se situe dans la section « De la société et de la conversation » des Caractères.

Comment La Bruyère fait-il d’Arrias un contre-modèle de l’honnête homme et à travers lui, le contre-modèle d’une société qui préfère l’artifice à la vérité ?

De « Arias a tout lu » à « jusqu’à éclater » la Bruyère fait d’Arrias le contraire de l’honnête homme du XVIIème siècle (I) et De « quelqu’un se hasarde à le contredire » jusqu’à la fin il critique à travers lui une société fondée sur le paraître et l’artifice (II).

1er mouvement :

Dès la première ligne, on comprend grâce au présent de vérité générale qu’Arrias est un personnage type qui représente un caractère.

En effet, La Bruyère place d’emblée son personnage dans le registre satirique avec l’hyperbole « Arrias a tout lu, a tout vu », ce qui l’inscrit dans la démesure et l’excès, des vices opposés à l’idéal classique.

La première phrase est saturée par le champ lexical de la tromperie qui met en évidence le masque que porte le personnage : « persuader », « se donne pour tel », « mentir », «  paraître ».

Ce champ lexical permet à La Bruyère de dénoncer le caractère théâtral d’une société qui fonde tout sur le paraître.

À partir de la deuxième phrase, Jean de La Bruyère met le portrait d’Arrias en action.

L’allitération en (p) et en (l) suggèrent le ton autoritaire d’Arrias et le flot de parole qui vient prendre tout l’espace de la conversation : « Il prend la parole, et l‘ôte à ceux qui allaient dire ce qu’ils en savent »  .

Arrias n’est pas dans une conversation mais dans un monologue, ce qui est une faute de goût et de bienséance au XVIIème siècle.

La conversation est un art véritable, qui relève du savoir vivre et de l’urbanité. Méconnaître ses règles de mesure, de discrétion, de civilité éloigne Arrias du portrait idéal de l’honnête homme.

La Bruyère continue d’utiliser le registre satirique pour tourner Arrias en dérision.

Tout d’abord, l’anaphore du pronom personnel « il » met en valeur le narcissisme d’Arrias qui veut être l’acteur principal de ce dîner : « il prend la parole (…) il s’oriente (…) il discourt (…) il récite (…) il les trouve et il en rit ».

Ces répétitions transforment Arrias en pantin dont les actions sont presque mécaniques.

Le champ lexical de la parole (« parole », « dire », « discourt », « récite » « contredire ») souligne la monopolisation

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