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Lecture analytique : "ils voyagèrent" l'Education Sentimentale

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Par   •  9 Décembre 2018  •  Commentaire de texte  •  1 347 Mots (6 Pages)  •  828 Vues

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Lecture Analytique 2[pic 1]

L’Education Sentimentale, Gustave Flaubert

Ils voyageaient ensemble

Introduction :

Introduction :

L’Eduction sentimentale a été publié par Gustave Flaubert en 1869. Gustave Flaubert est le chef de file du réalisme, et auteur emblématique du 19ème siècle, notamment connu pour son roman Madame Bovary. Toute son œuvre est marquée par le thème de l’échec.

Le roman dont nous allons étudier l’extrait, retrace le parcours initiatique à Paris de Frédéric Moreau, un jeune homme romantique qui rêve de gloire mais qui échouera dans toutes ses entreprises amoureuses, professionnelles, politiques…

Le texte que nous allons étudier est extrait du chapitre 5 et relate une scène de promenade entre Frédéric Moreau, le protagoniste et madame Arnoux, une femme mariée dont il est éperdument amoureux.

Voyons à présent en quoi le comportement de Frédéric dans cet extrait est un cliché du héros romantique.

  1. Le voile romantique de Frédéric : une perception de la réalité modifiée  
  2. Un processus de cristallisation autour de madame Arnoux
  3. La douloureuse réalité d’une passion vouée à l’échec

  1. Le voile romantique de Frédéric : une perception de la réalité modifiée  
  1. Les circonstances de la promenade 
  •  « Il osa offrir de l’accompagner » (l.2) accumulation de verbes  accentue la timidité de Frédéric  ironie de Flaubert
  • Une atmosphère qui n’est pas propice à une promenade amoureuse : « le temps était froid » (l. 3) ; « lourd brouillard » (l.3).
  • Décalage entre le verbe « puait » (l.3) et l’expression « le humait avec délices » (l.4) Voile romantique de Frédéric perception modifiée

  1. Les pensées et les fantasmes de Frédéric
  • Point de vue interne  on a accès à tout ce que pense Frédéric, au moment où il y pense.
  • Verbes expriment les rêves   « imaginant » (l.18) ; « rêvait » (l.31) ; « songeait » (l.39) ; « souhaitait » (l.35)  Toute sa pensée est focalisée sur le fantasme de madame Arnoux
  • Pronom et mot qui désignent madame Arnoux : « elle » x7 « son » x5 « sa » x6 « la / l’) x 5 « cette femme » (l.13) ; « celle-là » (l.16)  omniprésence de madame Arnoux dans la tête de Frédéric.
  1. Des rêves dans le temps et dans l’espace : du réel à l’imaginaire
  • « A cause du pavé glissant, ils oscillaient un peu, il lui semblait qu’ils étaient tous les deux bercés par le vent au milieu d’un nuage » (l.6-7) Le réel se transforme en un rêve dans l’imaginaire de Frédéric
  • « La vue d’un palmier l’entraînait vers des pays lointains » (l.24)  un élément du réel devient l’élément déclencheur d’une longue rêverie : de « Ils voyageaient » (l. 24) jusqu’à « harem » (l.32).
  • « Tout ce qui était beau, le scintillement des étoiles, certains airs de musique, l’allure d’une phrase, un contour l’amenait à sa pensée de façon brusque et insensible » (l.32-33) Frédéric en est conscient
  • Le voile romantique de Frédéric modifie totalement sa perception du réel. Le moindre élément du réel est transformé dans l’imaginaire de Frédéric.
  1. Un processus de cristallisation autour de madame Arnoux
  1. A partir des personnes
  • « Les prostitués qu’il rencontrait au feu du gaz, les cantatrices poussant leurs roulades, les écuyères sur leurs chevaux au galop, les bourgeoises à pied, les grisettes à leur fenêtre, toutes les femmes lui rappelait celle-là » (l.15-16)  Il ne peut pas penser ou regarder d’autre femmes sans penser à madame Arnoux. Il ne pourra sans doute jamais aimer aucune femme autant qu’elle  une seule femme dans son cœur cliché romantique
  • « Il la substituait aux personnages des peintures » (l28)  « personnages »  madame Arnoux n’est pas réelle  référence à un personnage de tableau comme implicitement dans la scène de rencontre
  • Utilisation de l’imparfait « elle priait »(l28), « elle se tenait » (l29)« elle descendait » (l30) on a l’impression que ce que Frédéric imagine se déroule vraiment sous ses yeux
  1. A partir des objets 
  • « Les cachemires, les dentelles et les pendeloques de pierreries en les imaginant drapées autour des ses reins, cousues à son corsage faisant des feux dans sa chevelure noire » (l.17 à 19)  rythme ternaire et allitérations en p et f. Madame Arnoux est comme reconstruite dans son imaginaire à partir des objets qu’il voit dans les vitrines.
  • « Les petites pantoufles de satin à bordure de cygne semblaient attendre son pied » (l20)  tous les objets et les vêtements iraient, de la tête aux pieds, à madame Arnoux
  • « Il la rêvait en pantalon de soie jaune, sur les coussins d’un harem » (32-33) irrespect
  1. A partir des lieux et des époques
  • « Paris se rapportait à sa personne et la grande ville avec toutes ses voix bruissait comme un immense orchestre autour d’elle »  toute la ville de Paris vit pour madame Arnoux
  • Il y’a une cristallisation totale, tout se rapporte autour de madame Arnoux. La cristallisation à souvent pour origine des clichés romantiques.
  1. La douloureuse réalité d’une passion vouée à l’échec
  1. Des pensées qui arrivent de manière soudaine et incontrôlée
  • « La contemplation de cette femme l’énervait » (l13) cela l’énerve car c’est incontrôlable, comme une crise de folie, il en souffre
  • « L’amenait à sa pensée de façon brusque et insensible » (l 33)  n’est pas maître de ses pensées
  • « Il tournait dans son désir comme un prisonnier dans son cachot » (l 42) enfermé dans ses pensées
  1. Un amour impossible/ des obstacles
  • « Il aurait voulu » (l 5)  utilisation du conditionnel passé : il aimerait mais ne peut pas.
  • « Il se donna jusqu’à la rue de Richelieu pour lui avouer son amour. Mais presque aussi tôt, devant un magasin de porcelaines, elle s’arrêta net » (l 10- 11) obstacle : magasin de porcelaine (prémonitoire), l’empêche de lui avouer son amour.
  • « Quant à essayer d’en faire sa maîtresse, il serait sûr que toute tentative serait vaine » (l34) Il n’a aucune attente, il sait qu’il ne pourra jamais réaliser ses rêves. Pur fantasme
  • « Il aurait fallu pour cela, subvertir la destinée » (l41)  échec destinée  madame Arnoux est la Vierge
  1. Un sentiment de folie qui s’intensifie
  • « L’éclat de lumière le remit dans la réalité » (l8) ( l’éclat de lumière (violent brusque) le sort de la réalité, comme si la lumière le sortait d’une crise de folie.
  • « Angoisse permanente l’étouffait » (l.42)  douleur de cet amour
  • « Il restait immobile pendant des heures, ou bien éclatait en larmes » (l43) comportement anormal.
  • « Frédéric souffrait des nerfs »  frustration le rend à bout de nerfs
  • « Je suis fou »  explication rationnelle. Fou  maladie psychiatrique ou fou amoureux ?
  • Frédéric ne contrôle pas ses sentiments et ses pensées (romantisme poussé à l’extrême). Cela le fait souffrir d’autant plus qu’il sait que la destinée voue cette relation à l’échec. Il est à bout de nerfs et la seule explication rationnelle qu’il trouve pour expliquer cela est qu’il est « fou ». Le terme fou peut cependant renvoyer à la folie sur le plan psychiatrique mais aussi à la folie amoureuse. On peut dire de quelqu’un qu’il est fou amoureux.

Conclusion :

Frédéric a bien le comportement d’un héros romantique dans cette scène. En effet, son voile romantique transforme la réalité. De plus, Frédéric est un personnage rêveur. Ainsi touts ses rêves sont romantiques et en lien avec madame Arnoux. Ensuite, Frédéric cristallise, les objets, les personnes et les lieux autour de madame Arnoux, tout se rapporte à sa personne (romantisme). Enfin, cette relation est vouée à l’échec mais la passion de Frédéric, romantique rend cela douloureux. Il ne contrôle pas ses pensées et se croit fou.

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